Le Cabaret de la Sirène à Barbe devrait être remboursé par la sécurité sociale !

Cabaret de la Sirène à Barbe : puissance, sublimation et émotions

Le cabaret, fondé en 2021 par Nicolas Bellenchombre, est composé d’une équipe où les talents se rencontrent, se complètent et se subliment. On ne saurait les énumérer tant leurs performances se sont conjuguées et se confondent dans nos mémoires en un tourbillon de souvenirs joyeux et colorés. Il y avait des drag-queens, des circassien.nes, des chanteur.euses, des danseur.euses, du lip sync…

L’énergie emplit la salle dès leur premier tableau toustes ensemble où la danse se fusionne au lip-sync : d’emblée, nos yeux sont rivés sur ces performeur.euses qui habitent avec assurance et fierté la salle du Carreau du Temple. À partir de là, l’heure et demi, presque deux heures de show, défile à la vitesse grand V : les performances se suivent, se complètent et contrastent. On passe d’un numéro de cirque comique d’Alonso Gyne, à une prouesse dans un cercle aérien d’Herwan Legaillard, à une danse de groupe puissante et remplie d’émotions et de vulnérabilité.

Cloué.es à nos sièges de stupéfaction et d’admiration, le public ne s’arrête pas de chanter avec les artistes, d’applaudir avec ferveur et de rire à gorge déployée. 

Lutte, résistance et émancipation 

Dans cette effusion de joie et d’éclats, on y lit une histoire de lutte et de résistances. Une histoire où les cicatrices sont présentes : sans être dissimulées, elles sont dites et les discours présentés créent des contre-pouvoirs éclatants. Cette intelligence de mélange entre joie et rage, entre paillettes et douleurs, entre apparats et fragilités, crée un cocktail où la troupe nous montre la possibilité et la nécessité de se battre pour s’émanciper, s’aimer et se retrouver.  

Le passage de l’artiste Aurélie Decaux sur Femmes de Barbara Weldens est sublime : dans un plateau vide, des couleurs plutôt froides et un costume élégant par sa simplicité, les mots nous frappent, mais c’est surtout l’interprétation qui sort des tripes qui nous attrape. On suit du regard cette performance spectaculaire où le « grand H » de l’Homme, de l’homo sapiens est tourné, pointé, demandé et récrié. La puissance et la force de ce tableau s’inscrit dans ce grand chef-d’œuvre du cabaret de la Sirène, dans une volonté et une demande d’amour, de respect et d’égalité pour toustes. 

Hymne à l’amour, au partage et à la fluidité

C’est avec une chanson partagée (« C’est un garçon pas comme les autres » – Céline Dion) avec la marraine de ce cabaret et le public, que se clôt, avec beaucoup d’émotions, la joyeuse fête. On repart en retenant la joie, l’amour, mais aussi la beauté et l’importance de cette fluidité de personnages, de genres et d’émotions. 

En partant, nous n’avons qu’une envie, c’est d’aller voir ce qu’il y a à faire à Dieppe pour aller y faire un tour et se retrouver à nouveau dans ce tourbillon de fête et de danse où politique, résistance, énergie et amour se mélangent et se complètent.