Le best of musique 2025

Yves

Un concert est censé être un voyage, un moment où l’artiste vous embarque. Mais il arrive qu’on reste sur le quai, et l’expérience laisse alors un goût d’inachevé.

L’année 2025 a été riche en concerts mémorables, entre rock et indé, et il faut reconnaître que la scène parisienne n’a rien à envier à aucune autre. Avec une programmation quasi quotidienne dans ses salles, la ville a vibré au rythme des guitares et des rythmes effervescents. Mais l’expérience d’un concert varie évidemment entre grandes et petites salles.

Dans les grandes structures, celui qui m’a le plus marqué reste sans conteste celui de Sigur Rós, le 27 septembre, à la salle Pleyel, en compagnie de l’Orchestre Lamoureux. La rencontre entre la musique aérienne et contemporaine du groupe, la voix spectrale de Jónsi, et la puissance lyrique de l’orchestre a créé une immersion totale, un tourbillon sonore où les ombres et les lumières se sont entremêlées, nous élevant dans un autre univers. Le retour à la réalité en a été pour le moins difficile.

Dans les petites salles, l’atmosphère n’est pas moins envoûtante. En bon fan de musique irlandaise, j’ai été complètement bluffé par la prestation de Kingfisher, dont le premier album, déjà d’une grande maturité, annonce un bel avenir. Le 5 novembre, au Petit Bain, le groupe a littéralement pris en main le public, l’entraînant dans une Irlande rêvée, verdoyante et hypnotique, qui a su captiver l’âme de la salle.

Camille

Cette année a été riche en découverte et redécouvertes musicales de mon côté ! Et dans mes oreilles, les artistes féminines ont brillé : Iliona et son superbe album What if I break up with you, sorti en mars, m’a aidé à faire passer les longs trajets de métro tout en étant une incontournable d’un trajet en voiture. Miki et son nouvel EP industry plant ont sans aucun doute ajouté une touche d‘énergie et de danses endiablees dans nos playlists.

Comment parler de musique en 2025 sans évoquer la Boss Lady nationale ? Théodora est devenue une artiste incontournable de toutes les scènes françaises et je n’ai qu’une hâte, écouter ses albums à venir !

Cependant, mon coup de cœur va sans hésiter à la musique Thelma et Louise, interprétée parSolann et Yoa, que je joue en boucle depuis quelques semaines, et qui a déjà été reprise comme hymne joyeux et rempli de pouvoir !

Amélie

Cette année, j’ai écouté des centaines de morceaux en one shot et j’ai réalisé que j’avais de nouveau envie de me filer un album du début à la fin. À ce jeu-là, j’en garde cinq pour cette année 2025 qui s’achève. Je commence avec la pop lumineuse de Σtella. La peintre, musicienne, chanteuse et performeuse grecque a sorti son cinquième album, Adagio, le 4 avril. Une balade en grec et en anglais sur le désir et l’amour qui vous chaloupe de l’intérieur.

Ensuite, je choisis l’espièglerie de miki, dont les tubes me pik pik de plus en plus. J’adore sa façon d’écrire faussement nonchalante, qui capte avec précision l’époque.

Toujours en français, et toujours bien écrit, mais dans un autre style, je me perds encore avec délice dans le Labyrinthe de Feu! Chatterton, sorti en septembre. LE tube « Allons voir » est le point d’orgue de cet opus, dans la droite ligne de la carrière de ces garçons : chic, pop, bien construit.

Ensuite, j’ai sombré dans la noirceur lumineuse de Saya Gray. La chanteuse canado-japonaise livre dans Saya une folk qui se place dans l’héritage d’une Björk venue d’ailleurs. Si vous ne la connaissez pas, commencez par écouter « Shell (of a Man) ».

Et je termine avec LE coup de cœur, c’est si attendu que cela en est presque ridicule. Oui oui, j’ai sombré à fond, les deux oreilles pleines, dans le Luz de Rosalía. Je suis scotchée par l’alliance entre sa voix puissante et la composition classique. « Berghain » est le morceau qui résume 2025, sans aucune autre comparaison possible.

Hanna

Non, le jazz n’est pas mort, et mieux encore, il retrouve une nouvelle vie ! S’il traîne parfois l’image d’un genre réservé à un public grisonnant, les festivals et clubs d’aujourd’hui prouvent tout le contraire : le jazz attire les jeunes, crée des ponts entre générations et styles musicaux, et enflamme les scènes.  À l’été 2025, les festivals de jazz ont confirmé cette vitalité. Prenez le Nice Jazz Festival, où l’ambiance festive mêle le jazz et à d’autres sons venus d’horizons variés, ou encore La Gare/le Gore, club hybride parisien où le jazz vibre à l’étage tandis que l’électro et la techno pulsent en sous-sol. Dans ces lieux, il n’est pas rare de croiser des jeunes de 18 ans emportés par l’énergie d’un concert jazz, comme une véritable révélation musicale.

Côté albums, 2025 nous a offert quelques belles pépites. Mention spéciale au dernier disque du pianiste de jazz connu pour ses reprises pop-rock de Radiohead ou Nick Drake, Brad Mehldau, “Ride into the Sun“. Autre album marquant : “The Getdown“, une déflagration d’énergie portée par Laurent Coulondre, Arnaud Dolmen, et les incroyables pianistes cubains Harold López-Nussa et Rolando Luna. Si l’écoute est belle, c’est sur scène que le projet prend toute son ampleur. À ne pas manquer : leur concert au New Morning, le 16 janvier prochain.

Enfin, notre coup de cœur intemporel va à Sophye Soliveau, harpiste et chanteuse à la sincérité toujours plus grande. De concert en concert, son évolution nous touche profondément. Son dernier moment de grâce ? Lors du Grand Prix de la Sacem, où elle a littéralement mis tout le monde à genoux. Le jazz vit, respire, et continue d’éblouir.