En France et en Europe, la rédaction a sillonné les musées, les foires et les festivals d’art plutôt contemporains. Alors, que retenons-nous de cette année marquée par l’anniversaire du surréalisme ?
Cette année, j’ai adoré vivre l’expérience de la Biennale des imaginaires numériques à Marseille et Aix, un véritable voyage au cœur de la créativité digitale. Un événement fascinant où l’art et la technologie se rencontrent pour nous offrir une nouvelle vision du monde. J’ai eu la chance d’aller à Stockholm, au Musée de la danse, pour découvrir If you don’t like it you can go to hell, une exploration audacieuse de l’expression corporelle et de la révolte.
C’était un matin de Mars frais et pluvieux, lors d’un voyage de presse, pour le Festival Normandie Impressionniste. J’ai découvert le peintre franco-chinois Zao Wou-Ki, aux Franciscaines de Deauville. Un lieu magique, magnifiquement restauré. J’ai beaucoup aimé le concept : les Franciscaines sont à la fois un musée, une médiathèque, un lieu de vie. La peinture de Zao Wou-Ki est abstraite, mais colorée, très belle. Surtout son œuvre est un chemin vers la cosmologie et la poésie chinoise. J’ai été très ému par ce voyage dans «les allées d’un autre monde»
En matière d’exposition j’ai eu deux immenses coups de cœur cette année. Le premier c’est With My Eyes qui etait LA sensation de la 60ᵉ Biennale de Venise. Pour la première fois, le Pavillon du Vatican s’installait à l’intérieur de la maison de détention pour femmes de la Giudecca pour une déambulation qui avait tout d’une performance vivante. Du sublime dans une prison, cela est inattendu. L’expérience était mystique, vraiment, elle vous pénétrait sans vous lâcher, elle se plaçait au point central d’une rencontre qui paraissait impossible. Il s’agissait d’un choc sensible et esthétique qui fonctionnait par une dramaturgie digne des meilleures performances. Je ne m’en suis pas remise. De façon plus classique, j’ai été subjuguée par l’exposition sur les fous au Moyen Âge du Louvre, Figures du fou. Du Moyen Âge aux Romantiques plus précisément, qui est un monument qui rassemble plus de 300 œuvres, dont un fonds d’enluminures du XIIIe siècle à se damner aux enfers. L’exposition est magistrale, elle donne à voir les dessins super queer du Maître E. S., les espiègleries de Jérôme Bosch, les anthropomorphies du duc de Berry, et tant d’autres ! C’est super exigeant et passionnant.
Parmi les émerveillements visuels de l’année : les jeux et les ironies de Wim Delvoye au MAH, les touches de génie de Hiramatsu Reiji au Musée des impressionnismes et les guidelines de l’exposition Mode d’emploi au MACS de Strasbourg m’ont enchantée. J’ai adoré la biennale de Venise et été très impressionnées d’interviewer le photographe Andres Serrano et découvrir le Clos du Chêne, en hypermarché laissé aux soins chaque année depuis cinq ans de street-artistes.
Visuel : Hiramatsu-Reiji-Giverny-miroir-deau-de-letang-II-©-Takemi-Art-Photos-scaled