Le beau farniente

par La redaction
12.08.2025

Il y a ces moments de l’année où la pause n’est pas seulement permise, mais prescrite. Même pour les juilletistes où ceux et celles qui restent dans leur ville, le rythme est plus doux. Le cœur du mois d’août, autour de ce 15 qui fige presque le monde et la culture, en est un. Le farniente n’est pas un vide, mais un espace précieux pour ouvrir les sens, dilater les perceptions, aller voir (ou écouter) ailleurs et autrement.

Commençons par la musique, celle qui pulse, en live, au grand air ou sous les ors des théâtres. À Saint-Malo, la Route du Rock fait son grand retour du 14 au 16 août avec une affiche culte : reformation de Pulp, show de Kraftwerk, et autant de pépites à (re)découvrir les pieds dans le sable. Dans le sud, plus feutrée mais tout aussi vibrante, la 50e édition du Festival de Quatuors du Luberon ouvre ses portes : cult.news y sera pour l’ouverture, entre vignes, bories et cordes sensibles. Non loin, à La Roque d’Anthéron, le prestigieux Festival International de Piano clôture sa saison le 17 août avec le Quatuor Hanson, Adam Laloum et François-Ferdinand Guy.

Et pendant ce temps, Salzbourg se transforme comme chaque année en grand théatre du monde, avec notamment les meilleurs casts d’opéras du monde. Le fil rouge ? Le pouvoir, qu’il soit baroque ou shakespearien. De la sensualité des Métamorphoses d’Ovide et Vivaldi (avec Cecilia Bartoli, Lea Desandre et Philippe Jaroussky !) à l’ombre de Macbeth mis en scène par Warlikowski (avec Asmik Grigorian), en passant par Donizetti (Maria Stuarda), les voix interrogent les puissant.e.s. Mais il n’y a pas que les Alpes autrichiennes pour vibrer cet été. En Italie, les Pouilles accueillent Panorama Festival : la solaire Peggy Gou y électrisera les nuits, accompagnée de Black Coffee, maître de l’afro-house, et du pionnier Luciano. Une autre manière d’entrer dans la transe.

Pour celles et ceux qui sont en France et qui veulent avoir une fenêtre ouverte sur le monde, cap sur les États Généraux du Film Documentaire de Lussas du 17 au 23 août, dans un petit village ardéchois devenu place forte du réel. Là-bas, on regarde, on échange, on invente en célébrant l’essence même du cinéma documentaire.

À Paris, l’été et les expositions à ne pas manquer s’étirent encore. Derniers jours pour Agnès Varda au musée Carnavalet, pour Rick Owens au Palais Galliera, ou pour profiter des nocturnes gratuites de la saison d’été du Palais de Tokyo. Et avant fermeture pour travaux, la BPI du Centre Pompidou expose Wolfgang Tillmans. Au vert, Giverny célèbre Andrea Branzi au musée des Impressionnismes, tandis qu’au Sud, les Rencontres d’Arles se prolongent jusqu’au 22 septembre et que le Musée Fabre de Montpellier nous plonge dans les outrenoirs de Pierre Soulages. À Saint-Tropez, à l’Annonciade, on découvre enfin l’œuvre lumineuse de Lucie Couturier.

Alors oui, le mois d’août peut être un moment où le rythme se ralentit. Mais il est surtout une chambre d’écho idéale pour renouer avec la création et pour se rappeler que la culture, même en maillot de bain, reste un doux entraînement quotidien.

Bonne plongée au coeur du mois d’août, qu’elle soit riche en découvertes, en luxe, calme et beauté !

Yaël & Amélie

©R_Louvet-08