L’Académie Goncourt a rendu son verdict, comme de coutume, au restaurant Drouant, à Paris, ce midi. Au départ, ils étaient quinze, c’est vrai, mais maintenant il ne reste que lui. Il succède à Kamel Daoud, gagnant en 2024 avec Houris.
Dans la dernière sélection de l’académie Goncourt, déjà, il ne restait plus que quatre livres : La nuit au cœur de Nathacha Appanah (Prix Femina 2025), Kolkhoze d’Emmanuel Carrère, La maison vide de Laurent Mauvignier et Le bel obscur de la romancière Caroline Lamarche. Des finalistes, dirons-nous, rescapés des 15 premiers prétendants au titre, et que nous n’irons pas jusqu’à énumérer exhaustivement ici, parmi lesquels se trouvaient déjà de très bons romans comme La Collision de Paul Gasnier ou encore Le nom des rois de Charif Majdalani.
Et l’homme qui vient de rafler la mise ce midi, celui qui a été proclamé gagnant, entre la poire et le fromage pour ainsi dire, se nomme Laurent Mauvignier. Il faut croire que son roman de 700 pages a fait tomber en émoi les membres du jury. Alors de quoi est-il question dans La maison vide, son roman ? Une histoire familiale étalée sur trois générations, dense et calme, des souvenirs et des récits. Dans cette maison vide, on prend plaisir à se balader, à errer sur la pointe des pieds. Et le livre a vraisemblablement trouvé son public puisqu’il s’est déjà écoulé à plus de 82 000 exemplaires.
À 58 ans, l’écrivain tourangeau, styliste s’il en est, reçoit la première grande médaille de sa carrière, elle qui a pourtant été marquée par des grands livres comme Dans la foule ou Histoire de la nuit. Maintenant, il est temps pour lui, peut-être, de savourer, lui qui avait déjà remporté avec ce roman le prix Cultura et le prix du Monde. Une razzia !
Oui, il fallait bien un digne successeur à Kamel Daoud. Le dernier récipiendaire avait fait fort : Houris est, sans aucun doute, un véritable chef-d’œuvre pour lequel le Goncourt était bien le moins. Peut-on en dire autant de La maison vide ? Qui sait. En tout cas, il a obtenu une récompense bien méritée et un même peu plus. Car c’est aussi une aubaine : en moyenne le prix Goncourt s’écoule à environ 400 000 exemplaires. C’est tout ce qu’il nous reste à lui souhaiter.
Visuel Principal : © Photo : Mathieu Zazzo