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Laurane Germond, cofondatrice de COAL : «Le Sentiment Océanique est un double vertige»

par Yaël Hirsch
05.06.2025

Alors que la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3) s’est ouverte à Nice qui est la capitale mondiale de la mer jusqu’au 13 juin, aux côtés des évènements culturels et immersifs de «La Baleine» au Palais des Expositions, le projet COAL propose 4 jours de Festival pour nous initier par les arts au «Sentiment océanique». La cofondatrice, Laurane Germond nous parle de ce festival qui s’inscrit dans le temps long des actions à mener.

Qu’est-ce que le «Sentiment océanique» ?


C’est le moment où l’on perd pied, où l’on est dépassé par l’infini et la mesure du monde. Francis Hallé parle de cela face aux forêts primaires : ce sont ces instants où l’on se retrouve devant une immensité telle qu’on ne voit plus les bords, plus les limites, plus l’horizon. On est pris dans une forme de vertige.

C’est un effet propre à la psychologie humaine : à quel moment perd-on nos repères ? Mais « vertige » a aujourd’hui un double sens. D’un côté, c’est l’émotion du sublime que les océans nous procurent. Mais de l’autre, c’est aussi le vertige causé par l’impact de nos propres actions. Il y a une démultiplication des facteurs d’inquiétude : les océans se vident de leur vie, ils sont exsangues, surexploités.

Cela fait-il longtemps que le projet COAL travaille spécifiquement la question des Océans ?

En 2022, nous avons mené une saison entière dédiée aux océans, qui a donné lieu à un prix COAL, des appels à projets, des rencontres à Rennes, et une collaboration avec l’Orchestre National de Bretagne sur le projet Ponant. Le terme Sentiment Océanique est né à ce moment-là. Mais dès 2015, nous avions initié le premier prix COAL Océan, avec Tara Océan, en envoyant Elsa Guillaume en résidence sur leur bateau. Depuis, je fais partie du jury de ces résidences.

Quelle est la place de la culture dans la prise de conscience de notre responsabilité vis-à-vis des océans ?

Il y a une grande diversité de pratiques artistiques et de manières de s’emparer de ces questions. Au Fort du Mont Alban, nous avons voulu travailler sur notre perception et notre connexion au vivant, par la sensibilité et l’émerveillement.

Dans l’exposition à l’intérieur du fort, par exemple, les visiteurs font la rencontre de bactéries photoluminescentes. Cette exposition organisée par Antoine Bertin, Jeremie Brugidou, Cameron Gainer, Nadia Merad Coliac et Elvia Teotski, sous le commissariat de Christopher Yggdre met en avant de la lumière vivante, organique. On interagit avec ces micro-organismes : elles réagissent au mouvement, comme dans leur écosystème naturel – la mer. Dans l’eau, elles s’illuminent avec les marées ou les déplacements. Ici, elles s’activent quand on touche ou déplace le récipient dans lequel elles sont contenues. C’est une façon d’interagir avec des êtres très différents de nous – et pourtant, on partage le même monde, le même oxygène. L’océan produit 50 % de l’oxygène terrestre.

Cette expérience nous connecte à une dimension plus sensible, plus touchante. Elle interroge aussi ce qui a de la valeur pour chacun de nous : la beauté du monde qu’on a envie de préserver.

Il y a aussi des moments plus activistes. Le collectif Minuit 12, par exemple, rassemble des danseuses engagées aux côtés de l’association Bloom. Elles montrent comment, par le mouvement, la chorégraphie, l’image et l’activisme, on peut raconter et mettre en scène la nécessité de s’unir, de s’engager, pour porter des messages politiques.

On propose une gamme d’expériences très diverses, qui vont de l’éveil des sens au partage de savoirs : balades sensibles, ateliers, performances… L’artiste n’est pas forcément un expert scientifique, mais il ou elle a une capacité d’observation et une approche poétique qui permettent de rassembler des regards différents, et de rendre visibles les enjeux sous un autre angle.

Pourquoi avoir choisi le Fort Mont-Alban ?

C’est la Ville de Nice qui nous a proposé le Fort Mont-Alban, dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt pour la Biennale des Arts. Le service du patrimoine nous a suggéré ce lieu qui mériterait d’être plus connu. Ce fort militaire, classé monument historique, possède des contraintes très fortes – notamment une jauge maximale de 19 personnes – mais nous avons choisi de les magnifier. Cela en fait une opportunité unique : on propose une expérience très intime, presque confidentielle, dans un site à la fois sublime et brut.

La bâtisse est ancienne, dans son jus, très peu aménagée. On y entre comme dans une excursion sous-marine : obscurité totale, murs épais… une plongée dans un autre monde. Le fort surplombe la mer avec une vue à 180 degrés, en plein maquis. On est immergé dès l’entrée, dans le noir, dans une ambiance propice à la rencontre avec les photobactéries bioluminescentes, comme si on entrait au fond de l’océan.

L’exposition se déroule à l’intérieur du fort, sur un parcours de 30 minutes. Autour, à l’extérieur, tout un programme d’événements est prévu : balades, performances, ateliers… Il y a deux scènes, des food trucks, des chaises longues, des parasols – c’est un vrai lieu de vie, au-dessus de l’océan.

Quel impact espérez-vous pour le Festival Sentiment Océanique ?

Les visiteur·euse·s seront surtout le grand public mais aussi des élus. Si notre festival peut amplifier la voix des scientifiques et des militants, si cela peut renforcer et rendre plus sensible tous les publics à la nécessité de changer, alors c’est essentiel. Les scientifiques et les militants nous révèlent l’état alarmant des océans. L’art, par sa puissance d’émotion permet d’ouvrir une autre écoute. Par exemple, une des grandes conférences que nous organisons portera sur les aires marines protégées. L’un des sujets clés est l’interdiction du chalutage profond, qui aurait un effet très concret sur la santé des océans. C’est un levier à portée de main. Il faut une mobilisation générale, et la culture peut continuer à convaincre les chefs d’États de la nécessité d’agir.

Festival Sentiment Océanique jusqu’au 8 juin au Fort du Mont Alban à Nice

Informations et réservation

visuels (c) ANT-2200 © Jeremie Brugidou