Agente littéraire et auteure, l’américaine Lara Love Hardin fait son propre portrait dans un livre qui oscille entre autofiction et selp-help. On se laisse prendre par cette histoire de maman héroïnomane, qui s’en sort par l’écriture après avoir fait de la prison. Un roman qui a séduit jusqu’à Oprah Winfrey, disponible en Frace aux éditions l’arbre qui marche.
Une petite fille un peu délaissée devient addict aux livres, puis aux hommes, puis aux pilules, puis à l’héroïne. Maman de quatre enfants dont un petit dernier de 3 ans avec son époux encore plus junkie qu’elle, elle se met à voler pour s’en sortir, malgré des belles études et un toit sur la tête. Arrêtée, elle se voit retirer la garde de ses enfants et son avocat négocie quelques mois de prison ferme.
La prison est une épreuve, l’arrêt des drogues est difficile, mais, surtout, la probation dure éternellement longtemps. L’amour maternel, une chaîne de personnes bienveillantes, dont son boss et son nouveau compagnon, permettent néanmoins à Laura Love de s’en sortir. Mais c’est surtout le retour à l’écriture et la capacité d’aider elle-même des personnes en détresse à s’exprimer qui permet à cette femme au parcours singulier d’acquérir une vie paisible et heureuse.
Montant crescendo jusqu’à l’adoubement par le Dalaï-Lama puis Oprah Winfrey (dans cet ordre d’apparition au générique) la rédemption de Lara Love Hardin est touchante d’authenticité et complétement libératoire quant à sa morale : nous ne sommes pas simplement la somme de nos actes passés. Nous pouvons choisir de nous comporter et d’être autrement. Une leçon de vie simple comme son sous-titre : « Même l’enfer a une porte de sortie » mais qui fait du bien, surtout quand elle arrive après autant de péripéties terribles. Et Oprah a bien raison de le plébisciter : le livre se lit d’une traite.
Lara Love Hardin, La vie comme un grand huit, Même l’enfer a une porte de sortie, trad. Bertrand Guillot, éditions l’arbre qui marche, 336 p., 22, 90 euros.
visuel (c) couverture du livre