Toulouse célèbre le piano en ce mois de septembre, à l’occasion de la 46e édition du festival international Piano aux Jacobins. Cult a assisté aux représentations en solo de Célia Oneto-Bensaid et d’Elisabeth Brauß, deux jeunes pianistes de la scène musicale émergente, qui, chacune à leur manière, revisitent les grandes œuvres du répertoire classique.
Du 4 au 30 septembre, Piano Jacobins bat son plein au cœur de la Ville rose. Le festival investit le cloître des Jacobins, sublime édifice du XIIIe siècle et lieu emblématique du patrimoine toulousain. Presque chaque soir, dans une atmosphère crépusculaire et grandiose, les concerts prennent place dans une chapelle latérale, où le piano bénéficie d’une acoustique cristalline. La programmation, à l’image d’une scène musicale rayonnante tant classique que jazz, met en avant pianistes de renommée et talents émergeants, français et internationaux. Le festival a été ouvert par Fazil Say, et se clôturera par Elisabeth Leonskaja et Mihály Berecz. Entre temps, le public aura pu découvrir Micah Thomas, Momo Kodama, le duo Pavel Kolesnikov et Samson Tsoy et bien d’autres.
Dès son entrée en scène, Célia Oneto Bensaid donne le ton : vif et saisissant. En collaboration avec le Palazzetto Bru Zane, Centre de musique romantique française, la pianiste honore le Paris du XIXe siècle, laissant son auditoire découvrir et redécouvrir le rayonnement de l’époque. De l’Air russe varié de Louise Farrenc, aux Nocturnes de Frédéric Chopin, en passant par les moins connus La Gazelle de Louise Guilmant et les Variations chromatiques de Georges Bizet, le concert s’achève par l’Élégie et Marche funèbre « Aux mânes de Frédéric Chopin » de Stephen Heller et « Morte », issue des Trois Morceaux op.15 de Charles-Valentin Alkan. Habilement contextualisé et transitionné, ces pièces ont su surprendre les spectateur.ices, et c’est avec un timbre puissant, dynamique et surtout avec beaucoup d’humour que la pianiste les a interprétées. Alternant airs dansants et ambiances funèbres, Célia Oneto Bensaid émerveille autant qu’elle interpelle. Elle rend hommage : à ces compositeur.ices et à leurs pièces méconnues, au romantisme, et particulièrement à Louise Farrenc – dont elle honore les 150 ans de sa disparition.
Dans un répertoire plus classique, mais tout aussi captivant, la pianiste anglaise Elisabeth Brauß a entraîné son auditoire dans le tumulte des pièces de Bach, Mendelssohn, Liszt, Brahms et Prokofiev. Sa virtuosité s’est révélée à travers ces œuvres majeures dont elle a fait jaillir une véritable puissance d’interprétation. Un élan bouillonnant qui s’est conclu par les magnifiques Quatre pièces pour piano op.119 du compositeur viennois Johannes Brahms et la célèbre Sonate pour piano n°7 de Prokofiev, dont l’énergie impétueuse ne lasse décidément jamais.
Du 4 au 30 septembre, le piano résonne entre les murs du cloître des Jacobins. Entre patrimoine, richesse et découverte musicale, Piano aux Jacobins s’ancre définitivement dans le paysage musical français.
Visuel : Célia Oneto Bensaid par ©Lyodoh Kaneko et Elisabeth Brauß par ©Felix Broede
Festival International Piano aux Jacobins – du 4 au 30 septembre 2025