Après son premier spectacle, Confessions nocturnes, l’humoriste Morgane Cadignan joue actuellement tous les mercredis à la Comédie de Paris son nouveau stand-up, La Nuit je mens.
L’humoriste de 34 ans, qu’on a vu officier il y a quelques années sur le service public, sait d’emblée à qui elle s’adresse : son « petit public France Inter, qui fait des métiers de droite mais vote à gauche ». D’emblée, le ton est lancé pour ce spectacle d’une heure dix, après une courte première partie de son ami Avril, actuellement en spectacle au Théâtre du Marais. Le titre du deuxième spectacle de Morgane Cadignan est clair. Au-delà de la référence à Alain Bashung (dont elle ne parle pas), l’humoriste axe ses blagues autour du mensonge et du masque social que chacun revêt pour faire société. Si certaines blagues sur cette thématique sont un peu éculées (ne pas s’énerver face à une personne âgée qui marche lentement, ne pas dire d’un bébé qu’il est laid), La Nuit je mens se conclut en apothéose par une anecdote mêlant chagrin d’amour, enterrement et islam, un mensonge en entraînant un autre.
De son physique d’ « Algérienne », Morgane Cadignan se moque, elle qui a des origines antillaises. De quoi faire le portrait d’une famille somme toute banale : un grand-père qui lui ment en lui mettant des fourmis dans son biberon, une mère qui parle trop, obsédée par la mort, et une grand-mère qui l’exhorte à toujours sortir avec une culotte de rechange, assortie à sa tenue. Plus personnel que son précédent spectacle, La Nuit je mens permet à l’humoriste de se livrer sur ses déboires (ses difficiles années collège) et sur ses angoisses (la peur des souris).
Au-delà du portrait de soi, l’humoriste dépeint également sa génération de trentenaires parisiens. On rit notamment aux longues considérations sur l’orgasme féminin, si difficile à comprendre et bien plus facile à atteindre en faisant du cheval qu’avec un partenaire qui y met toute sa bonne volonté… Un spectacle plaisant et décomplexant.
La Nuit je mense, Morgane CADIGNAN, à la Comédie de Paris jusqu’au 25 juin 2025 puis en tournée dans toute la France, en Suisse et en Belgique
Visuel : © Couverture du spectacle