Le « Freedom Tour » de Soprano passait par les Grands Concerts d’Arcachon ce vendredi 25 juillet 2025. Un spectacle avec feu et lumière qui a mis le vélodrome « en feu ».
Ce sont à nouveau trois générations qui sont venues acclamer Soprano au vélodrome d’Arcachon. Après que DJ Bens ait chauffé la place, le chanteur, rappeur et ancien juré de The Voice s’est fait attendre quasiment une heure, agréablement passée à manger, boire, se retrouver et apprécier la scénographie du concert à venir avec de grands blocs de bétons qui amenaient un peu de street crédibilité près du sable. Et ce sont littéralement des flammes qui nous ont emportées dans ce « Freedom Tour » liée aux trois volumes du dernier album de Soprano (Liberté, Emancipation, Renaissance, 2024-25).
Le compte à rebours est finalement lancé et tout commence par… des flammes et des saltos de la part des extraordinaires danseuses et danseurs qui accompagnent le chanteur. L’effet est saisissant, d’autant plus que c’est sans son chapeau mais suspendu au haut de la scène, comme un super-héros sur sa toile, que Soprano apparaît pour chanter sa déclaration d’amour à la Liberté : « Le monde est devenu fou comme Kanye West / Speed comme Keanu Reeves / Triste comme le Joker funeste de Joaquin Phoenix ». Ce seront les seuls mots un peu sombres partagés par Soprano qui descend vite de son ciel pour aller danser en veste multicolores avec un étendard fait de tous les drapeaux de l’ONU pour nous faire faire un joyeux « Tour du monde ». On se demande si chaque chanson aura son propre tableau mais non. Avec « Facile à danser », le chanteur et ses danseurs s’installent sur le devant de la scène et se mettent à se mouvoir de façon latérale en prenant leur rythme et en formulant une demande qui ne cessera d’être répétée et exécutée : que tout le monde ait le bras en l’air. Ce que le public fait bien volontiers en envoyant des coeurs avec les doigts vers la scène.
Le reste du concert se poursuit et se répéte comme un vrai show, qui s’appuie sur de la lumière, de la danse urbaine spectaculaire, une pyrotechnie maîtrisée et surtout des tubes. Et ils sont nombreux ces tubes que le public connait par coeur après 30 ans de carrière ! Les textes sont souvent très lumineux, célèbrent comme dans les chanson des années 1970 l’humanisme, la paix mais aussi le fait de bouger collégialement. Et certains mots – notamment les plus anciens – claquent dans ces flammes ; par exemple, «Hiro» : « Si j’avais eu le pouvoir de Hiro Nakamura … / J’aurais été voir mon grand-père une dernière fois / Dire que je m’occupe de sa fille, qu’il ne s’inquiète pas / Je serais parti voir Martin Luther King / Après son discours, lui montrer la photo de Barack Obama.»
Entertainer né, Soprano partage dans ce Freedom tour beaucoup de bonnes vibes et la joie de se retrouver. Tout occupé à la performance et à l’ambiance, il semble peut-être parfois bouger plus que chanter et la voix n’est pas toujours tout à fait là. Malgré le décor et la danse « urbaines », on mesure tout au long du concert le virage pop qu’a pris l’artiste, avec les salves de rumba électronique qui prennent le pas sur le flow pour ces derniers opus qui célèbrent le liberté et l’humanisme, malgré tout. Un spectacle de lumière et de joie qui perd aussi peut-être l’authenticité du son.
Visuels : © YH