Six théâtres de pays européens mettent un coup de projecteur sur les enjeux environnementaux et sociaux via un théâtre de marionnettes miniatures. Dans Transport #2 et Transport #3, deux familles sont confrontées aux excès de la société contemporaine.
Un gigantesque aéroport avec ses longs couloirs impersonnels. Des familles s’y retrouvent, des voyageurs se dépêchent de prendre leurs avions. Dans Transport #3 : Connecting Flights, des figurines en modèle réduit et au réalisme saisissant révèlent l’ampleur de la circulation dans ces grands espaces. Au milieu de tout cela, une famille de migrants bénéficie d’un programme favorisant l’intégration. Mais elle se retrouve bientôt victime de défiance raciste.
Transport #2 : Departure suit également une famille confrontée à la violence. Cette fois-ci, elle est socio-économique, mais aussi environnementale. La nature, poussée à bout par les activités humaines, met en péril la solidité de la maison parentale. Dans cette bâtisse à deux étages, tous les anniversaires ont été fêtés en plusieurs décennies. Ce soir-là, le fils du vieux couple qui y habite s’inquiète de l’intensité de l’orage au-dehors. Ses parents vont-ils devoir partir pour survivre ?
Le metteur en scène Tin Grabnar déroule en six épisodes distincts les conséquences multiples des transports dans la société actuelle. Les deux derniers, Fasten your seat belts et Tipping point sont à découvrir vendredi 26 et samedi 27 septembre. Avec ces deux pièces profondément humaines, le Bialystock Puppet Theatre (Pologne) et le Ljubljana Puppet Theatre (Slovénie) contredit les prétendus avantages induits par la mondialisation et la société de consommation.
Connecting flights critique la mondialisation. ©Bostjan-Lah
Dans Still Life, l’artiste, diplômé en philosophie et en sociologie de la culture, interrogeait la dualité des êtres humains face à la nature. Pour cela, il avait utilisé la technique de la taxidermie pour donner vie aux animaux.
Cette fois-ci, les personnages sont faits de résine. Ces figurines minuscules ne parlent pas et le spectateur ne peut observer ses expressions. Ce sont les comédiens, sortes d’architectes d’existences qui s’effritent sous nos yeux, qui agissent, imperturbables. Les longs néons de lumière de Connecting flights, les lampadaires et fenêtres jaunes de Departure sont autant d’indices que, dans ce décor immobile, se jouent pourtant des drames là où il y avait auparavant une vie insouciante.
Dans un souci du détail et en même temps une forme de simplicité, ces deux spectacles enrichissent la réflexion autour de l’autodestruction humaine. Si la famille de Connecting flights se retrouve face à des regards accusateurs, c’est à cause de la défiance face à la différence, malgré ce que prêche naïvement la mondialisation. Quant au couple de Departure, ils sont victimes, certes, de la brutalité des éléments naturels, mais d’abord de ceux qui voient dans le bétonnage une forme de contrôle, de pureté. Avec ces deux productions, nous reviennent à l’esprit l’importance de la vie dans ce qu’elle a de plus authentique.
Transport #2 : Departure suit une famille confrontée à des violences socio-économique et environnementale. ©Miha Fras