« La Bouche » le cabaret Queer Parisien qui fait battre les tempes et le cœur
par La redaction28.01.2024
Fruit des liaisons incestueuses entre Bili Belegarde, Grand Soir, Mascare et Soa de Muse, la Bouche est un cabaret QUEER autogéré. Ici pas de hiérarchie, mais une multitude de cervelles et de cœur pensants et battant la mesure.
Par Mélodie Braka
Un secret bien gardé…
Comme un secret qu’on se murmure du coin des lèvres, on accède à La Bouche par la porte dérobée brillante du restaurant Co rue d’Esclangon, dans le 18e arrondissement de Paris. Ce sont les artistes eux-mêmes qui accueillent à l’entrée les spectateurs : un « bonsoir bienvenu à la Bouche », un bip pour valider les tickets et un coup de tampon pour circuler à l’entracte ; la soirée peut commencer.
Ici on ne sait jamais qui on vient voir, ni quoi et, de toute façon, le cabaret affiche complet un mois en avance. Les spectateurs présents en ont conscience, ils viennent vivre ici une expérience rare. Ce soir, les maîtres et maîtresses loyales du lieu officient.
Soa de Muse, finaliste de Drag Race, 1ère saison, ouvre le bal avec une reprise de « Hyacinthe » de Thomas Fersen, un uppercut sentimental dénué de mélo. Bili Bellegarde, l’enfant « Chérie Fm », balade sa voix cristalline entre Elvis Presley, Céline Dion ou encore sa reprise francophone d’un tube des années 80 qu’elle intitule très simplement « Gouine, gouine, gouine ». Les spectateurs reprennent en cœur le refrain avec elle, dans une allégresse collective tout à fait jouissive.
Drag « messe »!
Et puis Grand Soir impose le silence, le pianiste choisit de partager ses compositions personnelles avec une salle pendue à ses mots. Rarement, un public de cabaret aura été aussi studieux ! Enfin, vient Mascare qui bouscule les codes, elle dégaine son arme secrète, l’humour, une diversion pour asséner le coup de grâce un poème de témoin de l’histoire de Joan Nestle, icône juive lesbienne du Bronx des années 50.
Si vous souhaitez vivre, courez-y…
Ce spectacle, c’était un soir de novembre, un moment suspendu avec 50 autres humains. Il n’y aura qu’une représentation unique de ce spectacle. Chaque date, les artistes remettent leurs tripes en jeu. Pas de calcul, pas de setlist, juste des messages clamés très fort et des sentiments qui font battre les tempes.
La Bouche, c’est une leçon d’humanité où personne ne sort indifférent. Si vous souhaitez vivre, courez-y !
Cabaret La Bouche, 15 Rue Esclangon, 75018 Paris, les jeudis, vendredis et samedis soirs, à partir de 20 € l’entrée.
Visuels : © Mélodie Barka
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