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Kamala Harris, un Obama culturel et féminin ?

par Alan B.
23.07.2024

Hier, Joe Biden a annoncé retirer sa candidature aux élections présidentielles se tenant le 5 novembre prochain, au profit de la vice-présidente démocrate, déjà instituée sous la campagne de Bernie Sanders : Kamala Harris. Une nouvelle accueillie avec enthousiasme et à bras-le-corps par les professionnels du monde de la culture et de l’art, pour qui, l’ex-procureure de Californie, incarne le dernier rempart face au trumpisme. Analyse.

Réveil médiatique

Après sa réaction pour le décès de sa consœur Shannen Doherty, Alyssa Milano, très investie en politique depuis le mouvement MeToo, a été l’une des premières à réagir : « I am endorsing Kamala Harris for President. These are unprecedented times and with women’s rights being rolled back by a corrupt activist Supreme Court and the extremist Republican Party there has never been a more crucial time in our history for a woman to be President ». Faisant implicitement référence à l’abrogation de l’arrêt Roe v. Wade (1973) par les juges conservateurs de la Cour Suprême, le 24 juin 2022, Alyssa Milano rappelle la possibilité, pour chaque État, de pratiquer sa législation concernant le droit à l’avortement. En même temps, elle appelle ceux qui la suivent à soutenir Kamala Harris tout comme tant d’autres, qu’il s’agisse de l’actrice Viola Davis, de la chanteuse Ariana Grande ou de l’artiste John Legend. La productrice et réalisatrice Jamie Lee Curtis déclarait même : « We trust it, we’ve tested it, she’s powerful ». Rythme ternaire sonnant comme une gradation, Kamala Harris dispose d’une image de pouvoir, qui, sous certains aspects, pourrait nuire à son élection.

 

Un pouvoir de verre

En tant que procureure de Californie, elle était investie de ce terme de « cop top » par nombre d’Afro-américains, la jugeant trop sévère et punitive à l’endroit des délinquants. Plus largement, selon Pierre Vesperini, historien et philologue, auteur de Que faire du passé ?, cette méfiance de la part des afro-américains à l’égard des démocrates qui s’illustre par un truchement des votes s’explique, en partie, par une illusion politique relativement mal perçue à l’instar du retrait de la statue de Jefferson de New York en 2022, qui, s’il est un symbole, ne change en rien les conditions effectives de ces populations, héritières d’un passé colonial devenu cosmétique politicienne. À noter que la candidate démocrate a participé de ce mouvement en co-parrainant le Confederate Monument Removal Act (CMRA) qui visait à retirer l’ensemble des statues de personnes ayant volontairement servi les États confédérés d’Amérique, de l’exposition au Capitole.

 

Personnage ambigu, la fermeté de Kamala Harris tient aussi à une ambition dévorante, en tant qu’enfant d’immigrés jamaïcains et indiens. Brillante étudiante en droit de l’université d’Howard  – la plus prestigieuse des universités formant des personnes afro-américaines jusqu’à la fin des lois ségrégationnistes – puis de Californie, Kamala Harris franchit tous les plafonds de verre. Un dépassement mis à l’honneur par l’œuvre de Simon Berger exposée en 2022 au National Mall de Washington et financée par le musée de l’histoire nationale des femmes américaines. Artiste plasticien suisse travaillant le verre à l’aide d’un simple marteau, lui aussi nous laisse à penser – ou nous fait miroiter – qu’avec un rien, nous pouvons faire de grandes choses.

 

Les arts près de la Maison-Blanche

Résidant à quatre kilomètres de la demeure présidentielle, au Number One Observatory Circle, la résidence de la vice-présidente est un lieu qui laisse, en son sein, une place prépondérante à l’art. Son mari et « first gentleman », Doug Emhoff, déclarait ainsi en 2022 que leur « household is passionate about rap ». Cet intérêt musical, aussi politique en ce qu’il est intrinsèquement lié à l’électorat afro-américain, si convoité, se mettait en scène en janvier 2023, au sortir du DC Record Store, alors que la vice-présidente déclarait apprécier des artistes de jazz tels que Charles Mingus, Roy Ayers (« one of her favorite ») ou encore Ella Fitzgerald et Louis Armstrong avec leur album Porgy and Bess paru en 1959 et comprenant des classiques comme Summertime.

 

De plus, la famille même d’Harris comprend des personnalités à la fibre artistique. De fait, sa belle-fille, Ella Emhoff, sculpte, confectionne des vêtements et poursuit un cursus d’art à la Parsons School of Design.

 

Dévouement culturel

Par-delà ses pratiques individuelles, Kamala Harris s’est montrée particulièrement engagée quant aux questions de promotion de la culture et de l’art aux États-Unis. Faisant montre d’intérêts personnels, elle n’a pas hésité à leur donner une autre ampleur en tant que membre de la San Francisco Jazz Organization et contributrice annuelle de l’orchestre symphonique de San Francisco. De même, elle a activement participé à la réalisation de l’une des expositions, au Yerba Buena Center for the Arts (YBSCA), de ce qui n’est autre que la plus grande œuvre d’art populaire du monde : une courtepointe, couverture doublée faite de milliers de patchworks qui sont autant de témoins de vies laissées au SIDA. Enfin, antérieurement à son mandat de sénatrice, la procureure a siégé au conseil d’administration du musée d’art moderne de San Francisco de 1996 à 2011 où elle a notamment pu se faire l’instigatrice d’un programme de sensibilisation culturelle auprès des jeunes les plus défavorisés : le « San Francisco Museum of Modern Art matches ». Ainsi, en 2017, la sénatrice et vice-présidente tweetait « art gives people an outlet to view the world differently » après que Trump a menacé de supprimer le National Endowment for the Arts (NEA).

 

Un Obama au féminin ?

Joe Biden apparaissant fortement diminué lors du débat face à Donald Trump en juin dernier, la candidate démocrate semblerait être un choix préférable dans une Amérique où la fenêtre d’attention est celle de l’économie, de la religion et des libertés, c’est-à-dire concrètement de « l’inflation, de l’avortement et du port d’armes » selon Alexis Pichard, docteur en civilisation étasunienne. Incarnant le « spirit » à l’Obama du fait même de sa trajectoire sociale, le choix de son colistier restera toutefois fondamental dans l’incarnation d’un couple qui, à la fois permettra de séduire l’électorat éduqué de la côte Est de même que les États du Sud, plus conservateurs, où la figure tutélaire de Biden avait pu plaire, jointe à celle, plus en vogue, d’Obama.

 

À ce jour, le choix d’Harris laisse place à un temps de battement et à une réunion du comité des règles intra-partisanes, à l’œuvre demain 24 juillet, laquelle permettra de préciser les modalités de nomination de la remplaçante de Joe Biden. La décision finale n’interviendra qu’à la fin du mois durant la convention nationale démocrate qui se tiendra à Chicago. Seulement après, nous saurons, si au feminine « change, we can believe in ».

Visuel : Activists, volunteers, quilt contributors, and March participants gather on the National Mall for the inaugural display of the AIDS Memorial Quilt in 1985 © Names project