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Jour(s) de fête à Coutances pour le 44e Jazz sous les pommiers

par Hanna Kay
05.06.2025

Coutances s’embrase au rythme de Jazz sous les Pommiers. Pendant une semaine, la ville normande transforme ses ruelles et ses scènes en terrain de jeu sensoriel, où les grands noms côtoient les révélations, les familles croisent les bénévoles, et les adolescents découvrent que le jazz peut avoir du swag. De l’intimité envoûtante du Magic Mirror aux envolées lyriques de Gonzalo Rubalcaba, de la harpe incantatoire de Sophye Soliveau aux palmas andalouses d’un hommage vibrant à Paco de Lucía, Jazz sous les pommiers est bien plus qu’un festival. C’est un bain de joie, d’émotion et de musique libre.

C’est un véritable festival de jazz d’une convivialité rare, une fête foraine où flâner en famille ou entre amis devient une joie contagieuse. On s’attarde à l’apéritif, huîtres et vin blanc à la main, et on se laisse emporter par des sensations fortes musicales comme on s’élancerait dans un Grand-Huit. Entre la salle Marcel Hélié, le théâtre municipal, le Magic Mirror qui s’illumine près de la cathédrale, le cinéma et cette scène amateur aux pieds dans l’herbe, ascensions vertigineuses façon montagne russe des doubles croches enflammées de Gonzalo Rubalcaba. Frissons garantis avec le groove ensorcelant de la harpiste et chanteuse Sophye Soliveau. Sous un soleil éclatant, le lendemain, les churros se sont enroulés autour des barbapapas tout en écoutant le trio brésilien d’Amaro Freitas, puis l’hommage vibrant à Paco de Lucía, avec, entre autres, le pianiste Chano Dominguez et le guitariste Louis Winsberg, faisant fusionner jazz et flamenco.

Swag et swing

A l’image du film Jour de Fête de Jacques Tati , Coutances s’habille en jazz pendant une semaine, chaque année autour du jeudi de l’Ascension. Elliott 15 ans , fait partie des villageois bénévoles « c’est une expérience incroyable, je ne connaissais pas bien le jazz mais maintenant j’écoute cette musique et les concerts. J’adore participer à l’organisation et aider les artistes pendant le festival ». Ici, c’est jazz pour tous et le mot « jazz » ne sonne pas ringard dans la bouche d’un adolescent : Coutances a le swag . Et pour cause. Amateurs et stars se côtoient dans une atmosphère très bienveillante. Ce jeudi 29 mai, c’est un all stars, un quartet de rêve , quatre légendes du jazz ensemble… Ce sont bien des magiciens mais ce n’est pas une illusion : le pianiste cubain Gonzalo Rubalcaba, dont la redoutable technique classique façon école russe s’allie à un sens inégalable du rythme , est accompagné des fameux Larry Grenadier à la contrebasse et Eric Harland à la batterie, ainsi que de Chris Potter, un non-moins grand saxophoniste qui côtoie, entre autres, Brad Mehldau et Dave Holland. L’élégance à Coutances. Gonzalo, c’est une cinquantaine d’albums , plusieurs grammy awards (préférence pour l’album de ballades Nocturne produit en duo avec Charlie Haden) , smoking, chaussures vernies, une certaine détente dans le corps pour jouer comme il le fait et pousser ses doigts à la vitesse de la lumière en déroulant des notes impeccablement articulées. La mélodie aussi, le calme parfois, l’écoute et le respect surtout, entre ces quatre géants . Des silences et de l’espace à la hauteur des tempos upbeat. Un concert équilibré, d’une qualité rare depuis le Wayne Shorter quartet. Début avec un standard jazz fusion, 500 Miles High de Chick Corea, le décor est posé, le suspens monte petit à petit. Ils n’ont pas peur de la lenteur, du peu de notes, c’est l’intention qui compte et l’attention qui monte. S’en suit un répertoire de compositions, State of the Union de Larry Grenadier, Eminence de Eric Harland . Surchauffe avec le standard Con Alma de Dizzy Gillepsie (seul morceau disponible en streaming sur les plateformes pour le moment) qui débute avec une introduction de Gonzalo Rubalcaba au piano comme une ballade. Quelques voicings (accords) plus tard, le tempo est lancé. Chris Potter échange son saxophone soprano contre un ténor et fait écho aux phrases du pianiste. Rythmique afro-cubaine, le thème principal est exposé puis le tempo doublé à l’image du jazz traditionnel. Jeu mélodieux et son percussif à la fois, Gonzalo parvient à étirer le temps entre des doubles croches qui courent à toute allure sur le clavier et des accords retenus avec une main gauche tantôt dans le rôle de ponctuation, tantôt d’accords rythmiques. Fin du show avec Oba, une composition de Chris Potter et Santo Canto de Gonzalo Rubalcaba. On en redemande, les rues de Coutance sont encore animées malgré l’heure tardive, on croise les amis et on continue de rêver. `

A chœur ouvert

Au Magic Mirrors, sorte de chapiteau-salon nomade en acajou, entre une ambiance de saloon et de club intimiste des années 20, c’est la harpiste et chanteuse Sophye Soliveau à l’honneur. Six musiciens sur scène, trois choristes, un batteur et un bassiste, en noir et blanc, des femmes surtout et des hommes un peu, du groove beaucoup et des dialogues parfois. Tout comme Alice Coltrane, célèbre harpiste, Sophye est une figure spirituelle, qui invoque un genre d’incantation qui groove avec ses doigts qui arpègent les cordes et nous envoûte d’un voix profonde et enchanteresse. Ce qu’elle nous transmet avant tout c’est une vibration, une façon de percevoir les émotions et c’est cela la musique. De la délicatesse aussi dans la résonance des cordes. Solo audacieux de harpe au milieu du concert. Intention décalée que l’on salue. Parce qu’un concert, ce n’est pas qu’une narration logique, c’est une intégrité émotionnelle que Sophye incarne parfaitement en partageant un instant immensément grand dans un moment infiniment petit, un horizon invisible, ressenti, au-delà même des 13,7 milliards d’années-lumière de l’ univers visible, une prière universelle. Direction l’Andalousie le lendemain après-midi où corps et âmes continuent de s’animer, lors de l’hommage à Paco de Lucia par le pianiste Chano Dominguez, un des plus audacieux guitariste français Louis Winsberg et, entre autres, Antonio Liziana, saxophoniste et chanteur à la frontière entre flamenco et jazz. Expressivité et tempérament, palmas et cante.

Tout ceci n’est qu’un échantillon de jazz à Coutances, 2 jours dans tout le festival. « Ce fut une édition encore incroyable », livre Denis Le Bas, directeur du festival Jazz sous les pommiers à Coutances, samedi 31 mai, à la clôture de la 44e édition. Vivement l’année prochaine.

Visuels (c)) Hanna Kay