Journées du Matrimoine et du Patrimoine 2025: sous le signe de l’architecture

Journées du Patrimoine : « Patrimoine architectural : fenêtres sur le passé, portes vers l’avenir »

Pour cette 42^ème édition les journées européennes du Patrimoine célèbre le « patrimoine architectural ».Depuis la première édition des JEP, en 1984, chaque année les visiteurs se succèdent pour profiter d’un accès inédit à des lieux emblématiques comme l’Assemblée Nationale, le Palais de l’Elysée ou encore l’Institut de France. Mais à l’occasion de cette édition qui célèbre le « patrimoine architectural » une multitude de lieux nouveaux seront ouverts à la visite.

L’incendie de Notre-Dame en avril 2019, suivi de sa reconstruction en décembre 2024 a suscité un vive émoi et a montré l’intérêt de chacun.es pour le patrimoine architectural. Durant 3 jours le public est invité à « Lever les yeux » pour (re)découvrir le paysage urbain. À Paris, de nombreux édifices seront accessibles aux visiteurs comme les chapelles de la Sorbonne et de l’Église Saint-Sulpice. L’Hôtel de Ville ouvrira aussi ses portes et les visiteurs pourront explorer plusieurs lieux insolites au cours d’une balade qui s’achèvera par des expositions. Plusieurs représentations théâtrales seront également au programme.

Mais les JEP ce n’est pas qu’à Paris, c’est donc toute la métropole qui pourra profiter de cette (re)découverte du patrimoine architectural. Au Cap-Ail (Alpes-Maritimes) l’amphithéâtre en plein air conçu par Jean Cocteau sera exceptionnellement ouvert au public. Le Temple du Grand-Orient à Nancy (Meurthe-et-Moselle) maçonnique richement décoré, ouvrira lui aussi ses portes à l’occasion de cette édition. Une édition qui permettra donc aux visiteurs d’explorer un patrimoine architectural peu connu du grand public.

Ce ne sont que quelques exemples des centaines de lieux ouverts au grand public, tout le programme des JEP 2025, est à retrouver ici :

https://journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr/programme.

Journée du Matrimoine : « ce que le patrimoine a oublié »

En 2025, les journées du Matrimoine fêtent leurs dix ans. Avec le slogan « On n’est pas que des muses ! » les journées du Matrimoine entendent bien restituer l’image de nos aînées : pas seulement spectatrices mais actrices de notre héritage culturel, artistique et intellectuel.

Si les journées du Patrimoine existent depuis 1984, ce n’est qu’en 2015 que les journées du Matrimoine voient le jour à l’initiative de l’association HF île de France, un collectif formé par des acteur.rices du secteur culturel qui prône l’égalité femmes-hommes dans les arts et la culture.

Pour cette saison c’est Renée Gailhoustet qui est mise à l’honneur, une figure féminine avec un engagement social fort. Née en 1929, Renée Gailhoustet, architecte, est pionnière dans la conception des logements sociaux « qu’elle conçoit à contre-courant des grandes barres d’habitat social standardisé de l’époque […]. »

Trois affiches pour trois jours, incarnés par trois femme: la réalisatrice et scénariste Alice Guy-Blaché, l’autrice-compositrice Anne Sylvestre et la musicienne de jazz américaine Mary Lou Williams.

Sont prévues des déambulations à Paris et en île de France, femmages, spectacles, lectures, concerts, performances et ateliers ludiques. Le public pourra, entre autres, visiter le quartier de la Maladrerie à Aubervilliers qui « incarne la vision singulière » de Renée Gailhoustet à travers une balade commentée. Les JDM militant pour l’égalité femmes-hommes, on trouvera aussi au programme une immersion dans « Le Paris de Marie de Gournay »  l’écrivaine qui publiait en 1622 : Égalité des hommes et des femmes. Cette visite s’accompagnera d’une promenade guidée accompagnée d’une lecture.

Alors que les journées du Patrimoine battent leur plein depuis leur création dans tout l’hexagone, les journées du Matrimoine commencent à s’étendre sur l’ensemble de la métropole. À Lyon aura lieu une lecture du roman féministe Les Guérillères de Monique Wittig au Théâtre Kantor de l’École normale supérieure, à Chambéry sont prévues des visites inaugurales du parc Joséphine Baker, du verger Florence Girard-Madoux, de la place Adrienne Monnier ou encore de la cour Marie-Clotilde Fardel. Le Muséum de Bordeaux proposera une visité inédite du Centre de conservation des collections à la découverte des femmes éthologues qui ont fait l’histoire.

Dans le courant des années 2010 plusieurs collectifs apparaissent et tentent de réhabiliter la place des femmes dans notre patrimoine. En 2017 le collectif féministe Georgette Sand publiait aux éditions Hugo Document Ni vues ni connues ; Panthéon, Histoire, mémoire : où sont les femmes ? regroupant plus de 70 portraits des grandes oubliées de l’histoire, artistes, intellectuelles, scientifiques, parmi lesquelles Alice Guy-Blaché à l’affiche de cette édition. L’ouvrage Ni vues ni connues, tout comme le collectif Georgette Sand fondé en 2013 qui a pour slogan « Faut-il vraiment s’appeler George pour être prise au sérieux ? », s’inscrivent dans la lignée des Journées du Matrimoine, en faveur de la reconnaissance du matrimoine.

Les journées du Matrimoine et du Patrimoine sont l’occasion pour le public de découvrir l’œuvre de leurs aîné.es à travers des balades et des visites culturelles. C’est donc bien à deux rendez-vous que le public est convié : pour un héritage culturel commun, cette année autour de l’architecture. L’association HF a lancé une pétition « pour que les Journées Européennes du Patrimoine (JEP) deviennent les Journées européennes du Matrimoine et du Patrimoine (JEMP) »