José-Manuel Gonçalvès, figure emblématique du Centquatre, annonce son départ après quinze ans de direction. Sous son impulsion, ce lieu est devenu un modèle culturel innovant, rayonnant bien au-delà de Paris.
Situé dans le 19ᵉ arrondissement, le Centquatre est bien plus qu’un simple centre culturel. Pensé comme une plateforme collaborative par son directeur José-Manuel Gonçalvès et ses équipes, il combine résidences artistiques, production et diffusion d’arts. Ce tiers-lieu atypique, jalonné de boutiques et de restaurants, offre aussi des espaces pour la petite enfance et des zones libres pour des pratiques artistiques spontanées. Avec un incubateur pour start-ups, il se positionne comme un territoire d’expérimentation mêlant art et innovation. Ce modèle, basé sur une approche d’urbanisme culturel, s’exporte à l’international, faisant du Centquatre une référence mondiale.
José-Manuel Gonçalvès a annoncé ce matin qu’il quittera la direction du Centquatre en septembre prochain, après cinq mandats consécutifs. La décision, prise en 2021, reflète son souhait de passer à de nouveaux projets, bien qu’il reste impliqué dans la programmation de la saison 2025-2026. Lors d’une réunion avec les quatre-vingt-dix salariés de l’établissement, il a officialisé la nouvelle avec humour, se comparant à Didier Deschamps quittant l’équipe de France. Bien qu’il n’ait pas encore défini sa prochaine destination, il conserve son engagement au sein des projets culturels du Grand Paris.
Sous la direction de José-Manuel Gonçalvès, le Centquatre s’est affirmé comme un pionnier des « tiers-lieux », mêlant offre artistique, sociale et économique. Cette dynamique s’est renforcée grâce à une équipe dédiée à l’ingénierie culturelle, qui a permis d’exporter ce savoir-faire au-delà des frontières. Parmi les projets emblématiques, on compte la reconversion d’une ancienne artillerie à Séville ou encore celle d’une base aérienne à Taïwan. Ces réalisations témoignent de l’influence grandissante du Centquatre sur la scène internationale.
Le succès du Centquatre repose aussi sur une gestion exemplaire. Les ressources propres de l’établissement représentent désormais 60 % de son budget, passé de 10 à 18 millions d’euros entre 2010 et 2024. Subventionné à hauteur de 8,5 millions d’euros par la Ville de Paris, le Centquatre est un modèle d’autonomie et de durabilité.
Avec un bilan aussi impressionnant, le départ de José-Manuel Gonçalvès ouvre une période de transition pour le Centquatre. Celui ou celle qui prendra sa relève devra relever le défi de continuer à faire rayonner ce paquebot culturel tout en restant fidèle à son esprit d’innovation et de collaboration.
Visuel : © Quentin Chevrier