Entre Paris et Los Angeles, entre français et anglais, Jean Castel jongle avec une aisance rare. Une insolence classe, une coolitude naturelle et une capacité singulière à sonner juste dans toutes les langues font de lui un artiste qui ne force jamais le trait. Rencontre joyeuse avec un funambule du style, passionné des Beatles et maître du rythme.
Les Beatles ! J’avais déjà écouté de la musique avant, mais à huit ans, j’ai emmené le disque chez ma grand-mère, je l’ai posé sur le tourne-disque et je me suis dit : mais qu’est-ce que c’est que ça ? Ça m’a complètement renversé. C’est grâce à ça que j’ai commencé la guitare ensuite.
Et c’était «Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band».
Le violon, à cinq ans.
Pas forcément. Majoritairement, ça vient du clavier, piano ou synthétiseur. Parfois aussi de la guitare. J’ai étudié davantage la guitare donc je la connais mieux, mais j’aime beaucoup composer au clavier parce que je fais parfois des erreurs… et ces erreurs m’emmènent ailleurs ! J’adore ça.
La musique, presque tout le temps ! La musique crée un mood et ce mood inspire les paroles.
Je vais vers ce qui sonne le mieux pour le morceau. Si ça sonne anglais, ce sera en anglais. Si ça sonne français, en français. De temps en temps, je traduis, ça fonctionne aussi. Je veux servir le morceau, c’est ma seule règle. Et comme j’ai vécu plusieurs années aux États-Unis, l’anglais fait partie de moi. Je ne veux pas le perdre.
Pas vraiment. Je maîtrise le français et j’ai énormément pratiqué l’anglais. Ce sont deux outils qui me permettent de raconter la même intensité. Les façons de dire changent, mais pas les intentions.
Énormément ! Les sons, les références, les productions, la manière dont on écoute la musique, tout change d’un pays à l’autre. J’adore le français, j’adore l’anglais, j’adore prendre ce qui me parle dans les deux univers. Ça nourrit tout ce que je fais.
Les deux, vraiment. Pour moi, parce que je peux m’exprimer à cent pour cent. Pour les autres, parce que je dois composer avec eux. C’est cet équilibre qui me ressemble.
Je ne suis pas nostalgique du tout ! Je regarde maintenant, je regarde l’avenir. Le passé peut être beau, mais il est passé. Je ne suis jamais dans “c’était mieux avant”.
C’est une bonne question. Je l’ai beaucoup travaillée au début. J’ai testé plein de choses, j’ai exploré, je me suis un peu perdu aussi et ça a parfois pu rendre les gens confus. Et cette année, j’ai épuré. Je porte ce que je porte vraiment dans la vie et tout est devenu plus cohérent, même sur les réseaux. C’est comme en musique : on apprend, on déconstruit et ensuite, on fait son propre mélange.
J’adore ça ! J’aimerais en faire beaucoup plus. Je me sens vivant, j’adore l’énergie partagée avec le public, j’adore cette vibration. C’est un bonheur immense.
Parce qu’il fallait que je la termine ! (il rit) Et puis les réseaux, les plateformes, les délais, le mix, le master, les validations… tout prend énormément de temps. Maintenant j’essaie d’envoyer les morceaux plus tôt.
Pas du tout ! La promotion oui, évidemment. Mais la création, jamais. Je veux rester fidèle à ma vision. Je ne ferai jamais un morceau pour faire un hoop TikTok. Un hoop parce qu’il est agréable à l’oreille, oui. Jamais pour l’algorithme.

(il rit) Pas du tout ! C’est venu d’un videur de boîte de nuit qui avait regardé mon ex comme un morceau de viande. Ça m’a dégoûté. Je me suis demandé : qu’est ce que ferait Tarantino ? Et j’ai eu envie d’un contraste énorme entre une musique très douce et des paroles ultra violentes. C’est parti de là.
C’est surtout une chanson sur mes amis ! J’habitais encore aux États Unis juste avant le COVID. Je suis rentré à ce moment là et mes potes me manquaient. Je parle de ça, de nos soirées, de cette période.
On me demande souvent si nous sommes de la même famille, mais pas du tout. Ce serait super stylé cela dit. Je ne sais pas, il faudrait que je lui en parle. Nos univers se rejoignent, il y a de la pop, du RnB, et elle est adorable.
Oh non, ne faites pas ça ! C’est impossible.
Je vais tenter un top trois.
• “Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band” évidemment, pour la symbolique, c’est celle qui m’a percuté.
• “She’s Leaving Home”, que j’adore.
• “The Long and Winding Road”.
• Et pourquoi pas “And I Love Her” aussi.
Propos recueillis par Mélodie Braka
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