« Est- ce qu’on naît gros ? ». Avec beaucoup d’humour et dérision, Claudine Hunault psychanalyste et comédienne, s’empare de la question de l’obésité en nous délivrant des témoignages et des poèmes. Dans Je me petit-suicide au chocolat on se laisse enivré.e et envouté.e par la voix de Claudine Hunault avec son accompagnement sonore composé par Cédric Jullion.
Claudine Hunault est une psychanalyste mais aussi une metteuse en scène de théâtre et d’opéra. Elle a paru en 2023 le livre Je me petit-suicide au chocolat, où elle y répertorie les réflexions de ses patient.es sujet à des troubles de l’alimentation. Réflexions qui la poussent aujourd’hui sur la scène du théâtre Transversal, lors de ce festival d’Avignon OFF dans sa pièce éponyme. Avec son musicien Cédric Jullion iels nous invitent dans une performance joyeuse et enrichissante sur un sujet sensible.
Claudine Hunault donne le ton dès les premières secondes, elle nous pose une série de questions ironiques.
« Est-ce qu’on naît gros ? »
« Faut-il être maigre pour être heureux ? »
D’un ton léger et solaire, elle nous montre que l’obésité est un problème de point de vue et surtout un problème de soi. Elle nous livre ce message à travers des témoignages de ses patient.es, des poèmes sur la nourriture ou l’obésité. Dans une mise en scène simple et épurée, Claudine assise sur son bureau ou virevoltant sur la scène, nous lit les extraits de son livre.
La pièce démontre que de l’alimentation, qui devrait être source de besoin vital et de plaisir, en découle cependant une question de santé mentale. L’obésité ou notre rapport à la nourriture est en lien avec nos traumatismes, nos craintes, notre regard. Le nôtre, celui de nos proches et celui que nous prête la société. C’est ce qu’elle décortique à l’aide de son musicien Cédric Jullion, sur une mélodie délicate et mystérieuse. Il accompagne ce récit avec son ordinateur et sa flûte.
Cédric Jullion porte le texte et la parole de Claudine Hunault avec des consonances parfois stridentes et parfois douces qui résonnent avec les récits. Comme une ampoule qui s’illumine à la naissance d’une idée, il n’hésite pas à varier les sons entre sa flûte et des sons électroniques. On se sent comme un enfant qui écoute une histoire. La musique illustre le propos et la flûte donne une harmonie poétique presque onirique à des sujets profonds et même souvent tabous.
Loin d’une figure professorale pompeuse sans non plus trop s’immiscer dans une totale indiscrétion, Claudine Hunault réussit le défi de nous transporter dans ses témoignages sans culpabilisation ou mal-être, bien au contraire !
Du 5 au 26 juillet 2025 – relâche les 11 et 18 juillet- au théâtre Transversal
Le Festival d’Avignon se tient jusqu’au 26 juillet. Retrouvez tous nos articles dans le dossier de la rédaction.
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