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Irène Jacob : « La poésie, c’est un hommage au langage »

par Katia Bayer
07.10.2024

Invitée aux Journées Paul Valéry à Sète, la comédienne Irène Jacob a fait dialoguer des poèmes de Paul Valéry et d’André Breton, le 5 octobre, au Musée Paul Valéry. Accompagnée au violon de deux musiciens sétois, Françoise Duffaud et Bertrand Mahieu, elle a agrémenté sa lecture de citations et de repères biographiques. A l’occasion de cet entretien, elle revient sur cette expérience, mais aussi sur son rapport à la poésie en général et au scénario en particulier.

Qu’est-ce qui a déterminé ce panachage de poèmes, citations et correspondance entre Valéry et Breton ?

Irène Jacob : Le Musée Valéry m’a envoyé une sélection de poèmes de Valéry et des lettres de Breton. Ces textes peuvent être un peu surprenants, ils ne sont pas faciles. Comme il fallait préparer l’oreille du public, je les ai un peu introduits, au niveau du sens et du son. Je voulais faire entendre que ces poètes avaient 20 ans quand ils ont écrit ces poèmes, Ils étaient en pleine jeunesse. On entend différemment leurs poèmes quand on connaît leur âge, on comprend mieux qu’ils se sont libéré sur la forme. On pense un peu à nos propres 20 ans, on entend la passion qu’il y a derrière ces poèmes. C’est une poésie très ouverte, qui appartient au rêve. Au début du 20ème siècle, on est en pleine découverte de l’inconscient, on se demande si la poésie doit toucher une part de l’être qui n’appartient pas à la raison. Avec le le langage, les poètes essayent de se libérer comme en peinture. Ils font des enjambements très différents de ce qu’on voit à cette époque. Parfois il n’y a pas de verbe, parfois, on ne sait pas à quoi les adjectifs sont attribués. Breton a 20 ans au moment de la guerre, il est mobilisé, on sent la libération du chaos dans ses textes. L’éclatement de sa forme est peut-être là pour pencher plutôt du côté de la vie. Je l’entends, comme Paul Valéry, qui dit que ce qui est fixé, est mort. Cette part d’inachevé m’intéresse.

Vous avez déjà fait des lectures de textes de Louise Michel, Marcel Proust, Irène Némirovsky, … Que ressentez-vous quand vous lisez à voix haute, entourée de musiciens, notamment dans un musée, encore plus dans celui-ci ? Quand vous lisiez, certaines personnes quittaient la salle, d’autre regardaient les tableaux dans les pièces avoisinantes et découvraient la lecture en cours.

I.J. : J’adore venir au Musée Paul Valéry. L’endroit est magnifique, plein de ressources. Quand on m’a proposé de faire une intervention, je me suis dit que c’était super. J’aime cet endroit. Je ne savais pas encore ce qu’on allait me faire lire. J’ai eu un échange avec les musiciens par téléphone. Ils sont sétois, tout à fait ouvert à proposer des œuvres de cette époque-là. Oui, les gens sont venus, repartis, mais ils ont été attentifs. On sait que ce n’est pas une écoute facile, elle demande une participation importante de l’auditeur. Valéry le dit lui même : « je ne fais pas de prosélytisme, je n’impose rien ». Chacun voit ce qu’il voit, entent ce qu’il entend. Contrairement à Breton par la suite qui va vouloir trop contrôler les choses, Paul Valéry dit que les formes sont ouvertes. Je trouve ça juste que les gens entendent, mais aussi regardent un tableau. J’ai fait de même quand les violons jouaient. Cette rencontre, c’était une expérience immersive. Ces deux jours [5 et 6 octobre 2024], ce sont les journées Paul Valéry. Les gens allaient peut-être à d’autres événements, comme des festivaliers. Ça m’intéresse d’emmener la poésie dans des lieux insolites. On ne prend pas forcément chez soi un livre de poésie. On devrait tomber sur la poésie, comme sur une chanson. Il ne faut pas la mettre dans un lieu fermé, elle est là, avec nous.

Quel est votre rapport au poème, au texte ?

I.J. : On a monté un spectacle, « Ou est tu ? », avec Keren Ann, on y a fait correspondre poèmes, chansons et histoires. Les poèmes ont une histoire, de mêmes que les chansons. Ce projet, c’était une façon de voir comment la poésie et la musique nous accompagnaient dans notre vie, au quotidien. C’est un spectacle qu’on pourrait faire au resto et qu’on a fait dans la rue. Hier, pour la lecture de Valéry et Breton, comme les poèmes avaient été choisis, j’ai du me renseigner pour voir quand ils ont été écrits, à qui ils étaient adressés. Moi, j’en ai des préférés. En fait, c’est comme quand on va voir une exposition de peinture, si un ou deux tableaux nous plaisent, c’est génial. Pour la poésie, c’est la même chose. On a entendu de la poésie pendant une heure, l’esprit n’est pas dans la quantité. On entend quelque chose de nouveau, on repart peut-être avec un extrait. La poésie, c’est un hommage au langage. On fait entendre celui-ci autrement, on le déplace. Ça m’intéresse.

Pour faire le lien avec le cinéma, comment concevez-vous le langage d’un scénario ?

I.J. : Un scénario sert à mettre en images. Par exemple, pour Rouge de Krzysztof Kieślowski, le chef opérateur, Piotr Sobociński, était cité comme scénariste. Le chef op, parfois, arrive avec des propositions d’images qui vont révolutionner l’histoire. L’histoire s’écrit avec une grammaire d’image : la caméra est-elle à l’épaule, l’acteur suit-il l’image ou la lumière dicte-t-elle son trajet ? Toutes ces choses-là sont très différents. Quand je lisais un scénario, en tant que jeune actrice, je ne savais pas très bien comment appréhender tout cela, quand il était écrit que la caméra était en hauteur ou alors quand il n’y avait pas d’indication de caméra. J’étais perdue. J’ai appris avec le temps.

Kieślowski, par exemple, n’était du genre à changer le texte. D’autres réalisateurs voulaient qu’on utilise nos propres mots dans un souci d’appropriation. Il y a différentes façons de travailler. Si on travaille avec quelqu’un qui est attentif au texte, on va l’être aussi. Si c’est quelqu’un de plus visuel, on sait qu’on va créer ensemble pour déterminer où aller. Je n’ai jamais travaillé avec Quentin Dupieux. Ses scénarios sont très travaillés alors qu’on a l’impression que c’est de l’improvisation. A contrario, les frères Dardenne font beaucoup de répétition, leur scénario évolue peut-être encore en cours de route. Pour certains, le scénario est le canevas, et ensuite vient le film. En tant que comédienne, je suis très sensible à un plan-séquence ou à des gros plans. Chaque plan raconte une histoire. Diriger, ce n’est pas que dire des mots, c’est aussi choisir ses plans. L’acteur sent que c’est quelque chose de très important.

Paul Valéry et André Breton cherchaient un autre langage. Cet esprit d’aventure n’est pas toujours bien accueilli par les plateformes qui veulent aller vite. Certains inventent, d’autres cherchent à raconter, comme l’a dit Paul Valéry : « je ne pense pas qu’un poète soit là pour apprendre qu’il pleut ». Des films sont là pour pure poésie et d’autres sont là pour rester. A chaque époque, il y a des pionniers.

Dans votre filmographie, on repère des grands noms (Kieślowski, Gitaï, Wenders, … ) mais aussi des jeunes auteurs de courts-métrages. Qu’est-ce qui vous incite à leur faire confiance ?

I.J. : Le court, c’est absolument essentiel pour essayer des langages, rencontrer des acteurs, inventer son propre langage. Un jeune acteur a besoin de comprendre comment diriger un acteur, comment fonctionne une caméra. C’est devenu plus facile aujourd’hui de faire son court-métrage. Souvent, l’équipe est nouvelle, les techniciens y compris, le court, c’est aussi un moyen de donner des chances à de nouvelles personnes. Ce sont des moments généreux. Quand je rencontre des jeunes acteurs, je leur dis que ce n’est pas un métier qu’on fait tout seul, qu’il faut faire des choses ensemble.

Propos recueillis par Katia Bayer