Ce lundi 20 janvier à 15h30 (heure française) se tiendra la cérémonie d’investiture de Donald Trump, élu 47e Président des Etats-Unis en novembre dernier. Une cérémonie appauvrie de ses invités stars traditionnels, révélatrice d’un boycott puissant contre l’administration Trump par une grande partie du monde culturel américain.
La cérémonie d’investiture du Président est un événement des plus emblématiques du mandat présidentiel. À la fois moment d’auto-promotion et tribune politique, elle est souvent l’occasion d’une mise en scène grandiose en présence de guest stars incarnant souvent le message politique de la nouvelle administration au sein de la culture. Pour sa deuxième investiture en tant que Président, Donald Trump a choisi de mettre en avant les Village People, ainsi que la chanteuse country Carrie Underwood. L’occasion pour lui de revenir à des « classiques » (YMCA) et de mettre en avant un « patriotisme culturel » (Carrie Underwood), en célébrant la country, cette musique originaire du sud-est des États-Unis, où Donald Trump est particulièrement populaire. Il s’agit pour lui de revenir à une « culture américaine », en écho à sa politique isolationniste du « Make America great again ». Un choix d’autant plus explicite qu’il entre en opposition totale avec la cérémonie d’investiture de Joe Biden, mettant en avant Lady Gaga, icône queer, Jennifer Lopez, chanteuse d’origine portoricaine et la poétesse noire Amanda Gorman.
Notons cependant que si les choix d’invités présentent bien une dimension politique forte, leur sélection a été quelque peu contrainte. Le monde culturel américain a en effet largement exprimé son opposition face au projet politique porté par le nouveau président, qui ne pouvait donc faire appel à la voix de personnalités publiques connues, aux larges audiences, comme l’avait fait Joe Biden quatre ans plus tôt. Entre autres, Beyoncé, Rihanna et Céline Dion avaient exprimé leur défiance vis-à-vis de Donald Trump en refusant qu’il utilise leur musique lors de ses meetings. Notons aussi que le rappeur et chanteur Bad Bunny a choisi de sortir son nouvel album Debí tirar más fotos le 5 janvier, pour les derniers jours de l’administration Biden. Un album qui porte une identité portoricaine forte, alors même que l’artiste avait appelé sa communauté à voter Kamala Harris en novembre dernier.
Si beaucoup d’artistes opposent donc une opposition au projet politique de Trump, ce n’est pas le cas des élites économiques, notamment les géants de la tech, aux premières lignes de la cérémonie. Du poste de ministre de l’efficacité gouvernementale offert à Elon Musk au récent ralliement de Mark Zuckerberg à Donald Trump, en passant par Jeff Bezos, les plus grandes entreprises américaines ont répondu présentes à l’invitation. Culture et tech semblent donc en contradiction ; et Trump a choisi son camp.
Visuel (Carrie Underwood) : ©Wikipédia