Giorgio Armani, disparition d’une icône de la mode italienne

Armani, le règne de l’élégance italienne

Né le 11 juillet 1934 à Plaisance, dans le nord de l’Italie, Giorgio Armani se destine d’abord à des études de médecine. Il passe rapidement par la photographie avant de travailler pendant dix années sous la direction du styliste italien Nino Cerruti (décédé en 2022), où il découvre l’art du tailoring. En 1974, il quitte Cerruti pour créer sa propre ligne de vêtements avec le soutien de son compagnon de l’époque, Sergio Galeotti, qu’il décrit comme le « moteur » de sa carrière. Une relation qui a profondément bouleversé le couturier et qui se terminera prématurément en 1985, à la suite du décès de Sergio Galeotti à 40 ans.

Avant-garde de la sprezzatura

Avec un style minimaliste et sophistiqué, il s’impose dans l’industrie. Il excelle d’abord dans les collections masculines : Armani, c’est d’abord des lignes sobres, intemporelles et élégantes. Véritable avant-garde, il joue un rôle majeur dans l’assouplissement du costume masculin type « sprezzatura », désignant l’élégance décontractée. Cette nonchalance est la marque de fabrique d’Armani, à l’image de Marcello Mastroianni dans le film culte La Dolce Vita, qui est une source d’inspiration pour le couturier. Il dira lui-même : « Mon idée de l’élégance est née en regardant des films. » Il développe aussi rapidement sa ligne féminine, qui rencontre un succès inégalable lors de la saison printemps-été 1976. Celui-ci fait de Milan le nouveau Paris, capitale de la mode, et le “made in Italy” devient gage d’élégance et de qualité exceptionnelle. Pionnier dans les silhouettes mêlant le féminin-masculin, il brouille les pistes et s’affranchit des codes avant l’heure.

 

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Le couturier d’Hollywood

Très discret, Giorgio Armani atteint une reconnaissance internationale en habillant les acteurs les plus en vogue d’Hollywood, de Richard Gere à Lady Gaga. Sa collaboration avec le 7ᵉ art débute en 1980, lorsqu’il habille Richard Gere dans la production américaine à succès American Gigolo. S’ensuivent d’autres productions à succès comme Les Incorruptibles (Brian de Palma). Il multiplie les collaborations avec les plus grands costumiers d’Hollywood, d’Ocean’s Thirteen de Steven Soderbergh à The Dark Knight Rises de Christopher Nolan, en passant par Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese ou encore A Most Violent Year de J. C. Chandor. Pour le créateur : « L’élégance, c’est l’art de ne pas être oublié sans se faire remarquer. » C’est chose faite avec ses pièces intemporelles au grand écran.

L’empire Armani : des vêtements aux parfums

Autant styliste de renom que businessman accompli, il apprend aussi rapidement à se diversifier, pressentant rapidement le potentiel du lifestyle. Il a néanmoins toujours voulu rester indépendant, refusant d’être coté en Bourse, parti pris rare dans l’industrie. Des vêtements aux parfums, en passant par la décoration d’intérieur et la restauration, il se plaît à décliner son empire pour toucher une cible toujours plus large : Armani Jeans, Armani Junior, Giorgio Armani Privé et autres déclinaisons de la marque. Le groupe compte aujourd’hui 500 boutiques dans quarante-six pays et demeure un incontournable des podiums.

Le couturier italien, icône de la mode et génie incontesté de l’esthétique, a bâti un empire incontournable dans l’univers de la mode et n’a de cesse d’influencer ses contemporains.