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François Morel : « Ce qui a fait cohésion, c’est l’excitation »

par Marie Anezin
17.09.2024

Au cœur de l’été et du dernier festival d’Avignon, nous avons rencontré François Morel. Il incarnait, à l’occasion d’une lecture, un délicieux maître dans Jacques Le Fataliste.

Baptiste Guiton qui a réalisé la fiction radiophonique de Jacques le fataliste pour France Culture que vous venez de jouer au musée Calvet dans le cadre du Festival d’Avignon nous a expliqué le choix de son trio (Anne Alvaro, Pascal Rénéric, François Morel) par « Nous n’avions pas beaucoup de temps il fallait que je trouve des gens qui puissent être vite copains afin de créer cette ambiance de franche camaraderie. »

En effet on ne sait jamais si ça marchera ou pas. Bien que personnellement je sois un assez bon ami. Sourire.
Il n’y avait aucune assurance que ça puisse fonctionner entre nous trois, étant donné que nous venons d’univers si différents voire même nous ne jouons pas dans les mêmes catégories. Et pourtant ce qui a fait cohésion c’est l’excitation, en n’ayant pas le même parcours, de se trouver des accroches communes, d’avoir envie de se rencontrer et de créer ensemble.
Anne Alvaro, j’ai beaucoup d’admiration pour elle, pour son parcours, pour qui elle est. Et puis, elle est gracieuse. J’avais fait un court-métrage avec elle, il y a quelques années : L’Homme qui avait perdu la tête de Fred Joyeux. Anne faisait ma femme et moi un type malade. Le rôle de la psychologue était tenu par cette comédienne magnifique, circassienne, Vimala Pons
J’ai bien aimé travailler avec Pascal Rénéric. Nous nous étions croisés un petit peu mais pour moi, il était l’autre ! L’autre qui jouait le Bourgeois Gentilhomme en même temps que moi ! Et sous la direction de Denis Podalydès que j’avais sollicité précédemment afin qu’il me mette en scène dans ce rôle, que je rêvais et imaginais pouvoir jouer. Il n’avait pas le temps. J’ai compris après qu’il avait déjà en tête son projet personnel du Bourgeois Gentilhomme et un autre comédien : Pascal et pas moi. Catherine Hiegel m’a mis en scène et c’était un super beau spectacle. Finalement avec Pascal nous nous sommes bien entendus tout de suite.

Diderot soulignait déjà dans son texte le désir d’une culture pour tous. Vos univers différents n’ont -ils pas permis de diversifier le public habituel de France Culture ?

Oui j’ai amené le public de France Inter !
Plutôt qu’une question d’univers, c’est davantage une question d’image : celle que l’on peut donner, celle que les gens ont de nous.  En réalité, on ne travaille pas comme ça de l’intérieur. C’est-à-dire que, quand tu as un texte, tu essaies de défendre le texte et de le rendre le plus intelligible possible. Ce qui ici n’était pas évident, parce qu’à la première lecture, tu te dis que ça va être compliqué quand même d’embarquer le public dans ce texte qui est quand même tellement plein de digressions continues. Diderot perd l’auditeur ou le lecteur à longueur de temps. Il joue beaucoup avec cela et avec le lecteur. Et nous nous sommes aussi amusés avec cette structuration.

Qu’est-ce qui vous a le plus touché dans ce texte ?

Il y a beaucoup de belles histoires à l’intérieur. J’aime vraiment celle sur l’amitié entre le capitaine et son ami qui veulent se tuer un jour sur deux. Le texte est extrêmement riche, touffu, mais ça pourrait nous passer au-dessus de la tête si on ne se donnait pas la peine de mettre de la chair à l’intérieur de ça, d’y inclure des enjeux humains. Une des choses les plus chouette à jouer.

Pouvez-vous nous parler de votre première fois à Avignon ?

J’étais très jeune et spectateur. Cela devait être vers 1978. Je crois que j’avais dormi dans un sac de couchage, dehors, près du fleuve, pas loin d’ici. Au milieu de la nuit, je me souviens que j’avais vu un type qui était à trois centimètres de moi et qui me regardait dormir. Ça a été l’angoisse de ma vie ! Le souvenir du premier spectacle était beaucoup plus magique : j’avais eu des places pour En attendant Godot dans la Cour d’honneur avec Michel Bouquet, Georges Wilson, Rufus et Luchini.

Et en tant que comédien ?

Nous jouions en plein air à La Chartreuse de Villeneuve-Lès-Avignon, je ne sais plus si c’était dans le cadre du IN d’Avignon. J’étais en troisième année de la rue Blanche. Nous avions présenté Naïves hirondelles dans une mise en scène de notre professeur de théâtre Marcel Bozonnet. C’était une espèce de Hamlet moins le quart, il y avait une longue réplique avec un cerneau de noix. Le rôle de Mme Séverin était interprété par Christine Scott-Thomas. Je jouais le rôle de Bertrand et je quittais la scène en disant : « qu’est-ce qu’ils ont fait de ma jeunesse, les vaches ! ». Le décor était super joli dominé par un immense vase. Un vraiment beau souvenir.

Vous avez connu le grand frisson de jouer dans la Cour d’honneur ?

(Grand sourire) Oui avec Les Pieds dans l’eau, en 95 avec la troupe de Jérôme Deschamps et de Macha Makeieff. Un souvenir merveilleux. La première était retransmise en direct sur Arte. Ce qui m’épate toujours c’est la liberté que nous avions. C’était vraiment un beau spectacle. Nous étions dans une espèce de no man’s land où chacun habitait dans des armoires métalliques. Nous étions enfermés et puis nous sortions sur la terrasse prendre l’apéritif entre voisins. Mais au préalable il y avait de longues conversations téléphoniques.
– « Qu’est-ce qu’on fait ? Je passe vous chercher ou on se retrouve là-bas ? »
– « Comme vous voulez, on n’a qu’à se retrouver là-bas, sinon je peux venir vous chercher. »
– « Comme vous voulez. »
Et ça se terminait par « Bon, je passe vous chercher, puis on se retrouve là-bas. » « Oui, très bien. »
Olivier Saladin venait me chercher, il tapait à la porte métallique. Une fois. Deux fois. Et normalement, je devais ouvrir. A Avignon, devant quand même 2000 personnes, il frappe. Je ne réponds pas. Une troisième fois. Je sens Saladin qui est derrière et qui se dit « Oh putain, qu’est-ce qui se passe ? ». J’ouvre la porte trop tard et je lui dis « Excusez-moi, j’étais dans le fond, je ne vous avais pas… ». Je vois Saladin se marrer de dos. Finalement, nous n’étions pas si impressionnés que ça par la télé, les 2000 personnes, le fait de jouer dans un lieu mythique et le côté un peu polémique que ça avait. Nous continuions à inventer et à se faire rire et ça c’était merveilleux.

Comment le public avait-il reçu la pièce ?

Ça avait fait un peu polémique parce que normalement, le Festival d’Avignon devait être le lieu des créations et pas celui des reprises. Et là, c’était une grosse reprise puisque nous l’avions jouée à Paris deux ans auparavant. Puis entre-temps, il y avait eu le succès télévisuel avec les Deschiens et ce qui a énervé une partie du public se disant « connerie de la télé qui envahit tout etc. » Tout d’un coup, pour eux c’était comme si Guy Lux investissait la Cour d’honneur. Et en même temps, je pense que le gros du public était ravi et éclatait de rire dans la Cour d’honneur, ce qui n’arrivait et n’arrive pas tous les ans j’ai l’impression. C’était un super souvenir.

Est-ce que venir à Avignon est un déplacement incontournable pour vous ?

Non, non ! Je n’ai pas envie de faire Avignon pour faire Avignon. Mais je me rends compte que j’aime bien venir ici. Pourtant, je pourrais compter sur les doigts de la main les fois où j’y suis venu professionnellement. Il y a eu les expériences passées que nous avons évoquées. Puis une année je suis resté tout le festival car je jouais dans le OFF le spectacle Bien des choses au Chien qui fume avec Olivier Saladin. Ça avait super bien marché. L’année dernière, j’ai fait un saut de deux jours en tant que producteur pour le spectacle J’avais ma petite robe à fleurs de Valérie Levy. J’en ai profité pour voir des spectacles.
Cette année j’étais accueilli dans de supers conditions. Travailler avec des grands acteurs dans un très beau lieu pour un beau texte, voilà qui est hyper agréable. Je ne serai jamais contre recommencer à l’identique.

Pouvez-vous nous parler de votre prochaine création ART de Yasmina Reza ?

Déjà du fait qu’elle l’a refusé à tout le monde. Je crois que le fait que ce soit trois clowns qui adaptent son texte lui a plu. Je l’ai eu une fois au téléphone pour des questions d’actualisations pour que ce soit aujourd’hui que ça se passe, que le prix du tableau soit en euros et pas en francs. Et elle m’a dit « je trouve ça formidable que vous le repreniez, c’est une très bonne idée ». Elle nous connaissait et avait un a priori favorable sur nous.
Cette idée est née d’une conversation avec Alain Leempoel, comédien et metteur en scène belge qui l’a joué beaucoup dans son pays. Il me certifiait : « de toute façon je crois qu’un comédien peut jouer l’un des trois personnages mais il ne peut pas jouer les trois ». Et comme, peut-être, j’ai un certain esprit de contradiction j’avais l’impression que je pouvais être le type qui trouve nulle l’œuvre contemporaine d’un tableau uniquement blanc, avec des liserés blancs, et en même temps être aussi le type qui tout d’un coup va s’enticher pour une œuvre d’art hyper contemporaine et être également celui qui s’en fout parce qu’il a trop de problèmes personnels familiaux pour avoir un avis là-dessus. Cela a germé de cette façon dans ma tête avec l‘idée que j’avais des copains qui pourraient aussi jouer les trois personnages en alternance. J’ai tout de suite vu Olivier Saladin dans le rôle du type dépassé. Le voir en futur jeune marié m’amusait beaucoup. Tout comme imaginer Olivier Broche en train de s’enthousiasmer pour une œuvre contemporaine. Et cela me réjouissait de jouer celui qui est contre.
Pour moi Art n’est pas une pièce sur l’art contemporain mais une pièce sur l’amitié. Comme dans Jacques le fataliste, voir trois comédiens différents ça raconte d’emblée quelque chose. Des fois ça donne de l’espoir sur nos relations humaines de pouvoir se dire : « tiens des gens qui viennent d’horizons différents peuvent faire une chose ensemble. Je me suis dit les gens vont nous voir tous les trois sur scène, ils vont se dire : « tiens ces gars-là qui étaient des copains il y a trente ans, ils le sont toujours ! » C’est un peu rassurant sur nos vies.

Avez-vous finalement gardé cette mise en scène où chacun des trois comédiens, jouerait les trois rôles en alternance ?

Disons qu’il y a peut-être un truc qui s’impose quand même. L’esprit de contradiction que j’ai mis en œuvre pour dire le contraire d’Alain, je crois qu’en fait, ça ne marche pas tout à fait. Et que je rejoins finalement plutôt Alain, il avait un peu raison dans le fait que chacun des trois acteurs doit avoir son propre et unique personnage. En effet je ne vois pas forcément Olivier Saladin aussi convainquant dans un rôle où il achète une œuvre d’art au prix exorbitant que dans celui qu’il va jouer, du type qui est dépassé par ses problèmes de famille. Il fallait essayer.

 

Jacques le Fataliste, variations, fiction enregistrée en public au festival d’Avignon le Samedi 13 juillet 2024 dans le cadre des lectures France Culture et retransmis le dimanche 15 septembre à 20h.

ART de Yasmina Reza
Tournée :  
Théâtre Jean Vilar de Suresnes le mercredi 6, jeudi 7 et vendredi 8 novembre 2024

ROUEN, Le Rive Gauche, Jeudi 14 et vendredi 15 novembre 2024

PONT SAINTE MAXENCE, La Manekine, Samedi 16 novembre 2024

COURBEVOIE, Espace Carpeaux Jeudi 21 novembre 2024

TAVERNY, Espace Carpeaux, Samedi 23 novembre 2024

CHAVILLE, Atrium de Chaville, Mercredi 27 novembre 2024

LE VESINET, Atrium de Chaville, Vendredi 29 et samedi 30 novembre 2024

ANNONAY ,Mardi 3 décembre 2024

CEBAZAT, Le Sémaphore, Mercredi 4 et jeudi 5 décembre 2024

NARBONNE, Scène Nationale du Grand Narbonne, Mardi 10 et mercredi 11 décembre 2024

THONON , Maison des Arts du Léman Vendredi 13 et samedi 14 décembre 2024

BOURGES, Maison de la Culture de Bourges, Jeudi 9, vendredi 10 et samedi 11 janvier 2025

Visuel : ©David Desreumaux