Fin décembre, Elon Musk s’en prenait à Wikipédia, et engageait une nouvelle étape dans sa prise en main des espaces de production de l’information. Ce mardi 7 janvier, l’influence de son modèle de dérégulation des contenus s’est précisée, avec l’alignement de Meta, qui a mis fin à sa politique de fact-checking. Une nouvelle étape dans le lien qui semble désormais unir l’extrême-droite américaine et les réseaux sociaux.
Le programme de fact-checking mis en place par Meta, multinationale américaine dirigée par Mark Zuckerberg, depuis près de dix ans, prévoyait une régulation des contenus sur la plateforme par plus de 80 médias professionnels de l’information, dont l’Agence France Presse (AFP). Ce programme avait été mis en place en 2016, alors que Facebook et Instagram, les deux principaux réseaux sociaux détenus par Meta, étaient accusés d’être des « relais de désinformation et d’incitation à la haine » selon le journal Le Monde.
Ce mardi 7 janvier, Mark Zuckerberg a cependant annoncé modifier la politique de gestion des contenus sur les plateformes Meta, et supprimer les partenariats avec les médias d’information. La fin d’un programme inédit de lutte contre la désinformation.
La suppression du programme de fact-checking de Meta intervient alors que la multinationale avait dû faire face à une série de critiques de la part de nombreux élus républicains et d’Elon Musk lui-même, le désignant comme un système favorisant la « censure ». Plus que de supprimer son programme de fact-checking, il s’agit donc pour Mark Zuckerberg de s’aligner avec les politiques de modération déployées par X, anciennement Twitter, en mettant en place un système de « community notes ». Désormais, ce sont les utilisateurs eux-mêmes qui devront signaler les contenus, comme c’est déjà le cas sur le réseau social d’Elon Musk. Le système de dérégulation des contenus prôné par le multimilliardaire semble donc prendre du terrain, et s’impose désormais comme un modèle à suivre.
L’annonce de Meta, plus qu’un véritable souci de mettre en avant la liberté d’expression, semble constituer une nouvelle forme d’allégeance envers l’extrême-droite américaine. Les réseaux sociaux deviennent, de plus en plus, le lit de l’extrême-droite, en cherchant notamment à obtenir son soutien. En plus de s’aligner sur les politiques de modération prônées par un futur ministre de l’administration Trump, Mark Zuckerberg a ainsi multiplié les gestes en faveur du prochain Président des Etats-Unis. En plus du versement d’un million de dollars pour « le fond de financement des cérémonies d’inauguration du mandat », comme l’a soulignée Salomé Saqué sur son compte Instagram, le milliardaire a cherché à renforcer ses relations avec Donald Trump, en dînant par exemple dans sa résidence personnelle en Floride en novembre dernier. Dans ce contexte, la dérégulation des contenus de Meta ne semble donc qu’une nouvelle étape dans l’influence de l’extrême-droite sur les réseaux sociaux.
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