31.07.2025 : Le metteur en scène Robert Wilson est décédé ce 31 juillet 2025 à l’âge de 83 ans    28.07.25 : Frédérique Aït-Touati nommée directrice du Théâtre de la Cité internationale, accompagnée de Nathalie Vimeux comme directrice déléguée    22.07.25 : Le coréen sera la langue invitée du 80e festival d’Avignon    19.06.2025 : La mezzo-soprano Béatrice Uria-Monzon, inoubliable Carmen, nous a quittés à l’âge de 61 ans    16.07.25 : Anne Teresa De Keersmaeker et Marina Abramovic, lauréates du « Nobel des arts »    14.07.2025 : Mort de l’animateur et producteur Thierry Ardisson    11.07.25 : Raphaël De Almeida Ferreira prend la direction du Jeune Théâtre National    11.07.25 : François Chaignaud nommé à la tête du CCN de Caen en Normandie    11.07.25 : Passage en force, le Sénat adopte la réforme de l’audiovisuel public grâce à l’article 44.3    31.07.2025 : Le metteur en scène Robert Wilson est décédé ce 31 juillet 2025 à l’âge de 83 ans    28.07.25 : Frédérique Aït-Touati nommée 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Festival du Film de Locarno : « Irkalla – Gilgamesh’s Dream », « Mektoub my Love : Canto Due », « Kerouac’s Road : The Beat of a Nation » , espoirs de paix et rêves d’enfants sur grand écran

par Hanna Kay
13.08.2025

Voyage en Irak au cœur du quotidien d’enfants orphelins porté par la légende de Gilgamesh,  escale  sur les plages de Sète parmi les corps dorés des filles du Sud avec le nouvel opus de la trilogie d’Abdellatif Kechiche, et  traversée des États-Unis sur les traces de la Beat Generation grâce au documentaire signé par un ancien conseiller d’Obama, Ebs Burnough. Trois œuvres cinématographiques aux univers contrastés, mais un message commun : rêver reste la plus grande promesse de paix.

Locarno, entre Dolce vita et cicatrices de guerre

En 1925,  il y a cent ans, se tenait à Locarno une conférence pour la paix qui redessinait le monde au lendemain de la Première Guerre Mondiale.  Aujourd’hui en 2025, le monde est toujours le siège de guerres et ce n’est pas un hasard si pour cette 78ème édition du festival du film de Locarno, le Président du jury choisi est Rithy Panh, cinéaste et survivant  du génocide khmer qui dit avoir attendu la « bonne distance » pour pouvoir en parler.  Visage attendrissant, sourire humble, c’est lui qui a porté la mémoire du génocide des Khmers rouges au Cambodge, notamment grâce à son film très marquant en 2002 « S21 : la machine mort khmère rouge », où sept survivants se confrontent à leur anciens bourreaux, rejouant leur quotidien de la mort.  Est-on aujourd’hui à la « bonne distance » pour dénoncer les atrocités dans un monde à feu et à sang ? L’apaisement autour du Lac Majeur contraste avec les dépêches d’actualité en provenance d’Ukraine, d’Israël, d’Iran ou du Congo.  Giona A. Nazzaro, directeur artistique du festival affirme que le cinéma « qui se présente à ce rendez-vous avec l’Histoire, pour la 78e édition du Festival, est un cinéma qui, sans jamais détourner le regard du réel, explore les formes encore possibles de l’image, sans oublier de sourire des absurdités qui émaillent nos vies ». Le cinéma a donc un rôle pour choisir l’image juste et choisir la paix, dans un monde où l’on est abreuvé d’informations et de photos choquantes et violentes.  Sur le grand écran de la Piazza Grande ce mardi soir, honneur au très beau film irakien « Irkalla – Gilgamesh’s Dream », du réalisateur Mohamed Jabarah Al-Daradji.  L’ensemble de l’équipe monte sur la scène arborant des keffiehs en hommage à Gaza. Ce qui est regrettable, c’est qu’à aucun moment, ne figure le petit ruban jaune de soutien à la libération des otages encore détenus par le Hamas à Gaza. Dans un festival pour la paix, pour le cinéma, pour le partage, on aurait aimé sentir que les efforts sont rassemblés sous le même mot « humanité » quel que soit le camp choisi.  Pourtant,  c’est bien le message du film. Recrutant des enfants des rues de Bagdad, le réalisateur met en scène des jeunes cœurs brisés âgés de quelques années à peine, qui ont perdu toute leur famille dans les bombardements. Chum-Chum, 9 ans, très touchant à l’écran qui ne sourit jamais sauf à la fin, diabétique en mal de traitement, se réfugie dans un monde imaginaire, Irkalla,  caché dans les profondeurs du Tigre. L’imagination comme survie. Son innocence d’enfant lui permet encore de rêver quand son frère adolescent, lui, perd  espoir et commence  à se battre en rejoignant le camp des radicaux islamistes.  Ce n’est pas un choix, mais une véritable prise en otage des populations plongées dans une pauvreté extrême, un embrigadement des âmes fragiles qui, dans leur désespoir, en viennent à se raser la tête et à chercher refuge dans l’Islam radical et le martyr comme ultime échappatoire à une vie devenue insoutenable. C’est un vide d’amour, et c’est précisément là que réside le message universel du film : les blessures affectives de l’enfance sont souvent à l’origine des grandes violences. Poète ou criminel, rêveur ou radicalisé, résistance ou soumission, le réalisateur réussit, avec une profondeur et une délicatesse remarquables, à interroger le sens de ces tragédies humaines.

Abdellatif Kechiche : Génie de l’intime ou maître du fantasme masculin ?

Place à la vie d’adolescent et de jeunes adultes à l’insouciance apparente. Après la controverse entourant « Mektoub My Love : Intermezzo » (2019), notamment à cause d’une longue scène de sexe non simulé montrée dans le film sans l’accord de l’actrice Ophélie Bau, le choix de sélectionner le long-métrage d’Abdellatif Kechiche, « Mektoub My Love : Canto Due », était loin d’être acquis. Sète 1994, dans ce nouveau volet de la trilogie, le réalisateur introduit une actrice américaine Jessica Pennington (qu’il n’hésite pas à filmer nue ou en string)  qui rejette les clichés de la maigreur et de la beauté plastique hollywoodienne, au point de vouloir renoncer à son métier d’actrice et de choisir de vivre normalement sans tout contrôler,  tout simplement. Les gros plans sur les visages captent une beauté émouvante, les sourires éclatent avec une sincérité désarmante, et l’on ne peut qu’admirer le savoir-faire du réalisateur dans cette esthétique de l’intime. Pourtant, quelques longueurs jalonnent le récit, et le propos, parfois ambigu sur les femmes, interpelle. Celles-ci, bien que dépeintes comme libres et émancipées, prêtes à partager les hommes sans jalousie, semblent enfermées dans un univers où tout gravite encore autour de la séduction masculine. Face à elles, c’est l’homme qui incarne la figure du succès : scénariste talentueux qui rêve en secret de succès hollywoodien, poète insaisissable, ténébreux en retrait. Sans même effleurer ces femmes, il les subjugue, à l’image d’Amin (Shaïn Boumedine), véritable alter ego du réalisateur à l’écran. Abdellatif Kechiche ne livre-t-il pas ici une projection fantasmée de lui-même ? Une interrogation subtile qui teinte le regard que l’on porte sur un film à l’esthétisme maîtrisé, mais au discours laissant place au doute.

De Kerouac à l’Amérique de Trump : Ebs Burnough sur la route des rêves brisés

Qui n’a jamais rêvé d’un road trip à travers les vastes routes des États-Unis, ces étendues infinies où chaque kilomètre semble promettre une rencontre ou une révélation ? C’est cet imaginaire que convoque Ebs Burnough,  ancien secrétaire social adjoint sous la présidence de Barack Obama, désormais passé derrière la caméra pour signer un documentaire singulier. S’inspirant du mythique Sur la route de Jack Kerouac, Burnough ne se contente pas de célébrer l’héritage littéraire de ce chef-d’œuvre emblématique de la Beat Generation : il lui offre une résonance contemporaine en allant à la rencontre des gens et en les filmant dans leur vie quotidienne. Mêlant des passages de l’œuvre de Kerouac – « La route, c’est la vie. Il fallait continuer, et ne jamais s’arrêter » – à des récits d’histoires personnelles, le réalisateur dresse un portrait sensible d’une Amérique en quête de sens et de liberté. Parmi ces voix, celle de Diana, qui a vu ses parents 3 fois en 50 ans,  émeut tout particulièrement : rejetée par sa famille en raison de son orientation sexuelle, elle prend la route avec l’espoir de retrouver son père âgé de 91 ans, après avoir perdu sa mère. Avec son chien pour seul compagnon, Diana incarne une triste solitude, où la route devient son ultime refuge et une forme de liberté fragile. En parallèle, le film nous invite dans l’intimité d’un couple qui, après le retour traumatisant de la guerre en Irak pour lui, décide de troquer leur maison pour une caravane. À travers ce choix radical, ce n’est pas une destination qu’ils poursuivent, mais une manière de vivre. La route, sous l’œil délicat de Burnough, prend alors une autre dimension : non plus une ligne à suivre, mais une quête d’identité, de guérison et de résilience. Des paysages de Californie aux plaines arides du Texas, interviewant des musiciens, des auteurs ou des anciens amis de Kerouac,  Burnough redonne vie à l’esprit de la Beat Generation tout en révélant ses échos dans l’Amérique d’aujourd’hui. Les figures de Kerouac, de Cassady et des vagabonds d’hier résonnent dans ces récits contemporains, où l’arrière-plan de vastes horizons devient le miroir des âmes en dérive. Avec une esthétique soignée et une narration teintée de nostalgie, le réalisateur interroge subtilement : que reste-t-il de cet espoir viscéral, de cette quête de liberté, d’une Amérique où les chemins incarnaient autant de possibles ?

Retrouvez l’ensemble du festival de Locarno : https://www.locarnofestival.ch/festival.html 

Visuel (c) HK