Après les auteurs et les éditeurs, c’est au tour des financeurs d’acheter le Festival international de la BD d’Angoulême (FIBD). Dans une conférence de presse donnée ce jeudi, le maire d’Angoulême, Xavier Bonnefont, a appelé les organisateurs à renoncer à l’édition 2026. Il appelle à une « fête du renouveau » en 2027.
Encore un désistement pour le FIBD : ce jeudi, les financeurs publics ont eux aussi décidé de quitter le navire. La tuile. Une de plus. Les problèmes s’accumulent, et la colère ne désemplit pas. Menacé par le boycott massif des auteurs et des éditeurs, l’ambiance autour de l’association du FIBD et de l’organisateur privé décrié pour la prochaine édition du festival semble on ne peut plus maussade.
Et il ne fallait pas compter sur le maire d’Angoulême pour égayer l’ambiance. « Il nous apparaît plus que compliqué d’organiser le maintien de l’édition 2026 », a-t-il affirmé ce jeudi dans une conférence de presse donnée à l’Hôtel de ville, avec à ses côtés, les collectivités locales et un représentant de l’État, qui financent, à eux tous, l’événement à près de 50 %. « Ce sont les auteurs et autrices, avec leurs maisons d’édition, qui font le festival. Sans eux, sans les festivaliers, pas de festival. Et sans festival, pas de subvention publique », précise-t-il, un rien didactique. Difficile de lui donner tort.
L’événement, créé en 1974 et qui réunit au bas mot quelque 150 000 festivaliers en quatre jours dans la Nouvelle-Aquitaine, prend chaque jour qui passe un peu plus de plomb dans l’aile. Aussi, l’élu angoumoisin ne s’est pas gêné pour rappeler tout le monde à l’ordre, et exhorte chacun “à prendre ses responsabilités”. Mais de qui peut-il bien parler ?
De la société 9ᵉ Art+, gestionnaire du festival depuis presque 20 ans, bien sûr. Pour rappel, il lui est reproché, entre autres, son manque de transparence, des dérives commerciales et humaines, dont notamment un limogeage en 2024 d’une salariée juste après qu’elle a déposé plainte pour viol. Franck Bondoux, président de la société 9ᵉ Art+ et principal mis en cause, annonçait pourtant la semaine dernière se mettre en retrait de l’organisation du festival. Il faut croire que ça n’a pas suffi.
Et la sentence se précise : « Nous demandons donc à l’association du FIBD et à l’organisateur (la société 9ᵉ Art+) de tirer les conclusions que cette réalité impose », a-t-il ajouté, assurant qu’il se mettrait lui-même « en ordre de marche » pour trouver « un nouvel opérateur » afin d’organiser l’édition 2027. Hallelujah !
Visuel principal : Bibliothèque de la bande dessiné © Julien Magnan