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14.03.2025 → 28.03.2025

Festival de danse Conversations, Cndc d’Angers du 14 au 28 mars 2025 – 4e édition

par Marc Lawton
le 10.03.2025

CONVERSATIONS À ANGERS : MALGRÉ DES VENTS CONTRAIRES, NOTRE MISSION DEMEURE PLUS ESSENTIELLE QUE JAMAIS. LE FESTIVAL INCARNE UN MOMENT DE FÊTE ET DE RÉSISTANCE

« Au croisement des corps et des sons, le festival Conversations invite à une exploration des liens multiples entre la danse et la musique, à travers des esthétiques aussi riches que variées. Quatre parcours sont proposés pour explorer les vingt spectacles de la programmation. Ils mettent en lumière des créations qui revisitent les répertoires musicaux, intègrent la musique à la scène, dialoguent avec les arts visuels et ouvrent sur d’autres prismes culturels » (extrait de la plaquette du festival ; les citations entre guillemets qui suivent en sont extraites).

Rencontre avec Marion Colléter, directrice déléguée et programmatrice

NB. Une rencontre similaire a eu lieu en 2024

Nous nous concentrons cette année sur l’artistique.

 

Q. Comme l’an dernier, Conversations propose au public des parcours ?

R. Oui, il y en a quatre cette année contre trois l’an passé : « Le répertoire revisité », « Allez voir ailleurs », « Musique live » et « Performance et arts visuels ». Plutôt que des thématiques, je parlerais de fils, de liens entre les spectacles, que nous avons identifié une fois la programmation achevée. Il s’agit de guider les publics dans leurs choix et de faciliter l’accès à la danse contemporaine en proposant une entrée qui peut être plus parlante pour les publics qui ne connaissent pas la danse. On pourrait croire qu’après plus de quarante-cinq années d’existence du Cndc, c’est chose faite à Angers, mais même si la danse est plus présente chez la jeune génération notamment par les réseaux sociaux où la danse est très utilisée, il nous faut toujours et par différentes manières convaincre les publics de l’intérêt de la découverte de cet art pour lequel il n’a pas ou très peu de référence.

Q Pouvez-vous nous parler de votre programmation ?

R. La programmation est un travail de long terme qui rend visible ce qui se fait à l’année au Cndc, avec notamment tous les artistes que nous soutenons et accompagnons en résidence et coproduction. Nous coproduisons environ 50% des spectacles proposés. Il s’agit aussi de rendre visible de jeunes artistes. Le festival trouve son équilibre entre des noms bien repérés et des artistes émergents. Les soirées sont le plus souvent multiples, permettant de découvrir plusieurs propositions à la suite. Les samedis sont plus riches encore, avec des propositions de conférences ou d’ateliers de pratique comme le 22 mars, avec l’offre intitulée « Une journée pour danser », où chacun pourra se construire un après-midi de pratique dans différents lieux culturels de la ville d’Angers. Les spectacles auront lieu dans les espaces du Quai, au THV (théâtre de hôtel de Ville de Saint Barthélémy d’Anjou, proche d’Angers et partenaire régulier du Cndc).

Q. Comment se construit cette programmation ?

R. Au-delà de ma connaissance de la création chorégraphique actuelle, je fonctionne beaucoup à l’intuition pour construire une architecture, une dramaturgie de la programmation de chaque festival. Le nom Conversations vient aussi de cette recherche à faire dialoguer les pièces entre elles. Le but est de montrer l’actualité de la danse contemporaine et de la faire découvrir. Nous cherchons aussi à augmenter l’expérience des spectateurs·trices et d’ouvrir plus leurs yeux sur les spectacles grâce à des rencontres et aussi à des moments de pratique où chacun peut expérimenter et se créer un référentiel. Cela permet aussi d’entendre parler des propositions en amont et donc de mieux les apprécier. Notre équipe dialogue avec le public, notamment dans les moments de battements entre les spectacles. C’est là où l’on peut expliquer si besoin, être à l’écoute des réactions du public et « converser » avec lui. Je ne programme en aucun cas un festival pour répondre à ce qui serait une « attente » du public. Je me souviens notamment d’échange par mail avec des spectateurs·trices au sujet d’une pièce de Maguy Marin qui en avait passablement énervé.e.s. Je réponds à chaque fois et ce dialogue est toujours constructif.

Q. Pouvez-vous détailler un peu les spectacles dans chaque parcours ?

Volontiers.

 

« Le répertoire revisité »

Ce seront les figures de Nijinska et d’Isadora Duncan qui seront ici à l’honneur. L’artiste polymorphe François Chaignaud dansera les solos Un boléro et Récital, remontés pour lui par Dominique Brun et Elisabeth Schwarz. Nijinska, sœur de Nijinsky et chorégraphe ayant créé des pièces emblématiques pour les Ballets russes, est moins connue que Duncan : les deux artistes seront le sujet d’un nouveau format de rencontre avec ici une introduction de 45 minutes par Dominique Brun prévue le 15 mars juste avant le spectacle. Il y aura aussi un after à ce spectacle le 18 mars où sera projeté au cinéma Les 400 coups une sélection de courts-métrages avec François Chaignaud, notamment le film Boléro de Nans Laborde-Jourdaà, primé à Cannes.

Maud Blandel, artiste associée au Cndc depuis début 2024, revisitera le 20 mars, dans Diverti Menti, la musique de Mozart et d’autres compositeurs en interrogeant la dimension spectaculaire du quatuor à cordes. La danseuse Maya Masse devient en quelque sorte le quatrième instrument aux côtés de trois solistes de l’ensemble suisse Contrechamps. Ce travail a quelque chose de circulaire et d’organique qui fait entendre la musique différemment. C’est un vrai moment d’« écoute par les yeux » qui nous emporte.

Répertoire musical à nouveau avec Fantasie Minor dans laquelle Marco da Silva Ferreira revisite les 21 et 22 mars Schubert et sa fantaisie en la mineur, composée juste avant sa mort par le compositeur et mixée ici à la sauce électro. Commande du CCN de Caen où le chorégraphe a été artiste associé de 2019 à 2021, elle met en scène deux jeunes danseurs·euses issus du hip-hop, qui dansent l’énergie des battles comme deux jumeaux, frappant des pieds et tranchants dans leurs gestes.

Le 21 mars également, Salia Sanou, chorégraphe burkinabé bien connu, s’empare de Bach pour une conversation subtile entre danse et musique. Les six interprètes féminines – dont deux anciennes étudiantes diplômées de l’école supérieure du Cndc 2024 – ont proposé leurs propres gestuelles qui se combinent à celle du chorégraphe, dans un métissage entre danse traditionnelle et pratiques contemporaines.

 

 

« Allez voir ailleurs »

Q. Vers où nous emmène le parcours « Allez voir ailleurs » ?

D’abord vers le Japon avec Kuroko, création pour le festival d’Ikue Kuragawa que l’on pourra découvrir les 14 et 15 mars. Je connais cette artiste depuis plusieurs années comme interprète mais son travail d’autrice est assez récent. C’est par des temps de résidence, ici au Cndc depuis environ deux ans, que je découvre son travail de chorégraphe. Interprète pour Pascal Rambert dans le fameux duo dénudé Libido Sciendi en 2008 avec Lorenzo de Angelis, elle a depuis fait son chemin et conjugue dans son travail danse et dessin. Minimalisme, précision toute orientale, poésie efficace du quotidien, intimité personnelle, voyage intérieur dans l’inconscient du corps, on est ici dans un ailleurs à la fois géographique et culturel : « Je veux faire remonter à la surface les luttes, les peurs, les angoisses, les attentes et l’excitation qui se produisent dans nos vies personnelles et que nous ne montrons généralement pas aux autres » affirme cette artiste. Ses dessins feront l’objet d’une exposition au Bar du Quai.

On reste au Japon avec Okina, pièce pour une comédienne imaginée par Maxime Kurvers. Assistant de Jérôme Bel, chercheur en anthropologie théâtrale, il a trouvé une pièce de théâtre Nô dont l’interprétation est historiquement interdite aux femmes. Se mesurant aux rites du Japon ancestral, l’actrice Yuri Itabasi va « braver cet interdit, danser le mythe, embrasser le sacré ». Dans cette proposition montrant une vraie intelligence deconstruction, le texte en japonais sera surtitré en français et une potentielle diffusion au Japon est en cours de discussion. Ce sera les 20 et 21 mars.

Avec Como una baguala oscura, la chorégraphe et plasticienne Nina Laisné a embarqué deux artistes argentins, un danseur de zapatéo et une pianiste d’un certain âge (dont la prestation sera projetée sur écran). Je me suis engagée sur la programmation de ce cette pièce avant sa création car Nina Laisné a su me parler de son rapport très intime à la musique et danse argentine. J’ai ensuite vu cette pièce à Chaillot – théâtre national de la danse à Paris : « Il s’agit de mettre en lumière ces deux arts, trop souvent réduits à leur simple caractère folklorique, et les célébrer pour ce qu’ils ont d’universel ». Capacité d’improvisation, fulgurance, nostalgie, tendresse,attendez-vous le 22 mars à une belle surprise !

Emmanuelle Huynh, ancienne directrice du Cndc et franco-vietnamienne, reprendra ses solos Mùa (1995) le 26 mars et Nuée (2021) le 22 mars, qui ont comme dénominateur commun le retour au pays du père. Deux propositions qui se répondent et s’illuminent l’une l’autre, Mùa appartenant au parcours « Performance et arts visuels ».

 

« Musique live ».

Q. Poursuivons avec le parcours « musique live ».

R. Elise Lerat est une danseuse et chorégraphe nantaise dont le travail est intriguant, le discours pertinent et que le Cndc a coproduit. Elle reprend ici son quintette De rêve et d’ivresse (qui a fait l’objet d’une chronique dans ces colonnes le 25.03.24), avec la musique créée par Mathias Delplanque sera jouée en direct aux machines par Céline Challet. Inspirée par Nietzsche et Deleuze, elle laisse les corps de ses danseurs s’agencer et s’abandonner au mouvement répétitif, jouant avec solo, duo, trio et unisson. Une rencontre avec elle sera proposée au public le 26 mars en introduction du spectacle.

La pièce de Christian Rizzo (ancien directeur du CCN de Montpellier), d’après une histoire vraie, a marqué ceux qui y ont assisté, lors de sa création il y a dix ans ou depuis. Interprétée par huit danseurs masculins et deux batteurs jouant en direct, elle a inauguré le début des retrouvailles de la danse contemporaine et des danses traditionnelles. « Rythmes telluriques, corps ondoyants, la danse invente sa propre plasticité. Au coude-à-coude avec la musique, elle court sur un arc qui va du rite tribal à la forme géométrique, de la fiction à l’abstraction, du groupe à la communauté ». À voir le 25 mars.

Dimitri Chamblas, chorégraphe et ancien collaborateur de Boris Charmatz et Benjamin Millepied, fondateur et directeur en 2014 de la 3e scène (plateforme numérique) de l’Opéra de Paris et directeur depuis 2017 d’une école de danse américaine à CalArts, a quant à lui invité dans takemehome l’artiste underground de Los Angeles Kim Gordon. Ancienne guitariste des Sonic Youth, elle a créé avec Chamblas une musique pour cinq guitares électriques, cinq amplis et neuf danseur-euses dont Marion Barbeau, vue au cinéma dans En corps de C.Klapisch (2022) : « Dans ces surgissements, dans cet isolement collectif, télépathie et intuition maintiennent les communications. Entre les lignes, entre les eaux, en larsen, la force motrice de l’avenir et du vivant persiste à circuler, à résister ». Ce moment fort sera programmé le 28 mars en clôture du festival.

Les deux danseuses Marie Gourdot et Sophia Dinkel ont toutes deux travaillé chez la célèbre chorégraphe flamande Anne Teresa de Keersmaeker à des époques différentes. Cherchant un lieu au paysage corporel et sonore suggérant le vertige de l’absence, elles sortent de leur zone de confort, conseillées par un dramaturge musical de l’ensemble belge Ictus. Elles ont créé à deux Partager le vide, « où les nappes sonores fonctionnent en boucle à l’instar du mouvement qui se répète pour se défaire et se recomposer. Un guitariste joue en direct, son instrument devenant surface de projection, support imaginaire et paysage sonore ». Le public pourra découvrir ce duo le 25 mars.

 

 

« Performance et arts visuels »

Q. Venons en au dernier parcours : « Performance et arts visuels ».

R. Commençons par Bryan Campbell, artiste américain basé à Paris aux œuvres inclassables mêlant chorégraphe, texte, chant et image. Deep Cuts (Coupures profondes ou Baisses drastiques), programmé le 15 mars, « peut être assimilé à une pastorale, cette forme bucolique à nouveau en vogue à l’ère romantique quand la révolution industrielle posait des questions urgentes sur l’exploitation des ressources. C’est un exutoire revigorant, une réflexion autour de notre responsabilité et de notre lien aux écosystèmes », libérateur, inattendu où le chant baroque vient rencontrer une danse électrique.

La chorégraphe danoise Mette Ingvartsen, programmée le 28 mars, proposera avec Rush une conférence performée qui tentera de répondre aux questions « Qu’est-ce qu’être interprète ? », « Que veut dire ‘collaborer avec un.e chorégraphe’ ? ». Dans une grande économie de moyens, on entendra dans cette puissante évocation son interprète Manon Santkin parler de son métier, de ce qui se passe hors-scène et on pourra voir des extraits des créations de la chorégraphe depuis 15 ans, qui privilégie avec humour le pouvoir de l’imagination. Ingvartsen et Santkin se connaissent depuis longtemps, la deuxième ayant dansé pour l’autre en l’influençant.

Enfin, Aurélien Dougé, d’origine angevine, montrera le 28/03 Aux lointains, son premier solo. Plasticien venu à la danse, il crée une pièce magique, minimaliste, dans laquelle il nous fait « sentir » l’espace et redécouvrir le lieu du spectacle par ses éléments scénographiques subtils.

Deux propositions sont hors parcours : d’abord une proposition de détente et d’écoute interne de sensations en forme de « bain sonore » avec casques les 14 et 15 mars au THV, Corps sonores Juniors, de Massimo Fusco, puis Carcaça de M. da Silva Ferreira. Cette « bombe à retardement » ouvrira le festival le 14 mars, « fusion d’énergies en mouvement qui transportent et électrisent. C’est la pièce la plus ambitieuse à ce jour du chorégraphe portugais, « autodidacte inventif », meilleur jeune artiste portugais 2014 et associé à la Maison de la Danse de Lyon. « En mêlant les danses urbaines et les danses traditionnelles interdites pendant la dictature (1933-74), il convoque l’histoire en la reliant au présent à travers un rituel. Entre rage et douceur, espoir et désillusion, sa compagnie inclusive de dix danseurs déploie de splendides tableaux ».

Q. Pourrons nous voir danser à nouveau les étudiants de l’école supérieure ?

R. Oui, mais contrairement à l’an dernier, ce sera seulement une ouverture studio le 21 mars. Une nouvelle promotion est arrivée à la rentrée de septembre dernier et ces étudiants n’en sont qu’à leur première année. Une nouveauté cependant cette année, la Soirée Sueur (dance floor), organisée le soir du dernier jour du festival par le Contre Club, un collectif d’ancien·nes étudiant·es diplomé·es en 2024.

Q. Pas de création du directeur Noé Soulier cette année ?

R. Non, car nous avons présenté Close-Up en début de saison et que la pièce est en tournée ce mois de mars à Paris, Londres et Metz. Il y aura une nouvelle pièce en 2026 présentée dans le cadre du festival.

Q. D’autres moments singuliers ?

R. Oui, des discussions croisées (M.Blandel/M.Kurvers et N.Laisné/E.Huynh), ainsi que la conférence d’Adrien Chiquet « Et si nous étions un écosystème ?», programmée le 15 mars et qui montrera les analogies entre mondes forestier et culturel, ou comment prendre exemple sur les adaptations de la forêt à un environnement en mutation. S’y rajoute la rencontre « Pratiquer la recherche dans le spectacle vivant » avec Michèle Braconnier (directrice de L’L en Belgique), Pierre Boitte (sociologue et et philosophe) et des artistes ayant été en résidence à L’L, un lieu aujourd’hui essentiel pour penser la recherche en arts vivants.

Q. Enfin, le désengagement financier brutal de la Région vous a-t-il impactés ?

Oui, avec une baisse d’environ -130 000 €. Nous souffrons comme toutes les structures des Pays de la Loire (lieux, festivals et équipes artistiques) de la coupe drastique décidée par la présidente de Région Christelle Morançais et votée à la majorité le 20 décembre dernier. Nous travaillons à construire la suite de nos activités sans cet accompagnement mais évidemment ce désengagement total de la Région fragilise énormément notre institution. Au-delà de l’aspect économique dramatique pour tous l’écosystème culturel ligérien, notre inquiétude vient aussi de l’absence totale de considération pour le service public de la culture par les élus qui ont votés ce retrait. Nous pouvons heureusement compter sur le soutien renforcé de la Ville d’Angers.

Nous avons fait le choix de ne pas annuler de spectacles du festival car nous ne voulions pas imposer aux compagnies ce que la Région des Pays de la Loire venait de nous infliger en se désengageant sans aucun préavis et sans nous laisser le temps d’adapter notre programme d’activités en cours. Nous devrons donc réduire notre programmation dès septembre 2025. Mais d’ici là, nous tenons à ce que le festival reste un moment de partage d’émotions et d’idées qui rassemble le public. Le budget du festival reste sensiblement le même, à savoir 200 000 €. Malgré des vents contraires, Conversations sera un moment de fête et de résistance où nous continuerons de valoriser l’importance d’un service public de la culture dans notre société !

Entretien réalisé le 28 février 2025 par téléphone.

 

Site internet : 

https://www.cndc.fr/fr/programmation/festival-conversations#

teaser : https://vimeo.com/1053679374

visuel ©Martin-Argyroglo / Récital, François Chaignaud – Danse dans les Nymphéas – Musée de l’Orangerie