Marc Bloch, historien et résistant, va entrer au Panthéon    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    Marc Bloch, historien et résistant, va entrer au Panthéon    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    Marc Bloch, historien et résistant, va entrer au Panthéon    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    Marc Bloch, historien et résistant, va entrer au Panthéon    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    Marc Bloch, historien et résistant, va entrer au Panthéon    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    Marc Bloch, historien et résistant, va entrer au Panthéon    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    Marc Bloch, historien et résistant, va entrer au Panthéon    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    Marc Bloch, historien et résistant, va entrer au Panthéon    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    Marc Bloch, historien et résistant, va entrer au Panthéon    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    Marc Bloch, historien et résistant, va entrer au Panthéon    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    Marc Bloch, historien et résistant, va entrer au Panthéon    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence    Marc Bloch, historien et résistant, va entrer au Panthéon    19.11.2024 : Olivier Leymarie nommé nouveau Directeur général du Festival d’Aix en Provence
Actualités
Agenda
Dossiers
Écrans
Auteurs et Autrices
Partenaires
Qui sommes-nous?
Contact
Agenda

Festival de Cannes : Un Certain Regard où quelques talents promettent, pour cette 77e édition

par Geoffrey Nabavian
11.04.2024

Annoncée ce jeudi 11 avril, la programmation qui sera projetée dans le cadre d’Un Certain Regard au cours du festival mêle deux-trois pays peu courants, et quelques sujets originaux.

En ce jour d’annonce des premières sélections de films qui seront à voir pendant le temps de Cannes 2024, Iris Knobloch, présidente du festival, salue les travailleurs du cinéma. Elle rappelle que l’année d’avant, il n’y a jamais eu « autant de participants au Marché du film avec plus de 14 000 professionnels accrédités et plus de 120 pays représentés ». Elle affirme un peu après qu’elle veut « tirer [son] chapeau aux équipes du festival » : « leur engagement, leur passion pour le cinéma et le festival, [sont les vrais secrets] de sa réussite année après année ». Par la suite, Thierry Frémaux rendra hommage à celui qui traduit la conférence : « Michel Zlotowski, qui est présent ici comme chaque année et dont je voudrais saluer […] le talent ». En ces temps durs pour le financement de la culture, on loue ces saluts aux efforts de celles et ceux qui s’échinent à faire se passer au mieux les festivals de cinéma, en France aujourd’hui. À ce propos, on note que Thierry Frémaux saluera aussi le Festival de l’Alpe d’Huez : « il y a en France l’un des rares festivals du monde entièrement consacré à la comédie »On aura aussi une pensée à ce titre pour le Festival CinéComédies, qui se tient à Lille comme à Lens-Liévin. Et en cette conférence d’annonce, on eût aimé aussi que les violences sexistes et sexuelles dans le milieu du cinéma, dénoncées toujours davantage, soient évoquées.

Quelques pays rares présents

La section du « cinéma radical, de forme, de recherche » : voici, selon les mots de Thierry Frémaux, ce qu’a toujours souhaité être Un Certain Regard. En cette année 2024, il accueille notamment le Vietnam : l’artiste Truong Minh Quy signe, justement, Viet and Nam, histoire de deux hommes tentant de vivre leur vie en comptant avec la mine dans laquelle ils travaillent, dans des conditions dures. On retrouve aussi par ailleurs la Somalie, extrêmement attendue cette année car assez inédite au sein des programmations. Signé Mo Harawe, The Village Next to Paradise prend place dans une bourgade en plein milieu du désert, et marche sur les pas de deux soeurs, à la cohabitation difficile au sein d’un pays de toute façon instable. Enfin, on note cette année le retour de la Zambie, incarnée par la réalisatrice Rungano Nyoni. Celle qui se fit remarquer via son long-métrage I Am Not a Witch présente cette année aux spectateurs On Becoming a Guinea Fowl. Conçu comme son titre l’indique entre la Zambie et la Guinée, il est annoncé comme oscillant entre drame dur et comédie acide.

Deux actrices passant à la réalisation

Au sein de la sélection, on croise aussi Le Procès du chien, premier long-métrage réalisé par l’actrice Laetitia Dosch. Elle y incarne une avocate spécialisée en droit des animaux, confrontée à un client qui la désarçonne un peu. Par ailleurs, Ariane Labed fait elle aussi ses débuts en matière de long-métrage. Elle donne à voir September Says, tourné en anglais, qui suit deux sœurs s’installant à la campagne en compagnie de leur mère bipolaire.

Quelques noms qu’on commence à connaître

Si la sélection de cette année permet de recroiser le bulgare Konstantin Bojanov, qui signe The Shameless en langue indienne et y suit une prostituée effectuant un pèlerinage qui lui offre de revoir en chemin son ex-amante emprisonnée pour meurtre, on note la présence de Roberto Minervini. L’Italien installé aux États-Unis s’intéresse depuis une dizaine d’années, dans ses longs-métrages à la lisière du documentaire, aux à-côtés américains. Les drogués au crack white trashes furent l’un de ses sujets. Et ses films amenés en salles par Shellac apparaissent souvent pertinents et marquants. Cette fois, il dirige une production se rangeant dans la catégorie cinéma historique, mais à sa manière sans aucun doute. Dans Les Damnés, il s’attache à quelques soldats s’interrogeant sur le sens de leur mission, pendant la guerre de Sécession. On reste curieux de voir vers quel traitement il mènera ce sujet. Quant à Boris Lojkine, que l’on connaît déjà pas mal, il dirige cette fois L’Histoire de Souleymane, qui prend pour personnage principal un immigré sans-papiers de Guinée exerçant comme livreur uberisé, et s’apprêtant à faire sa demande d’asile.

Quelques sujets surprenants

Alors que l’artiste Guan Hu se centre, dans Black Dog, sur un employé chargé de se débarrasser des chiens errants en un moment où la politique chinoise lutte contre eux, Vingt dieux ! de Louise Courvoisier, surtout, a un personnage central faisant tout pour gagner un concours en fabricant le meilleur fromage Comté du monde. Quant à Santosh, de Sandhya Suri, il suit une indienne qui, suite à la mort de son mari policier, est forcée de prendre sa place dans la brigade.

Quelques autres films internationaux

Si Le Royaume, de Julien Colonna, a pour héroïne une adolescente qui, en fait de première découverte le temps d’un été, se confronte à la violence des bandes armées et fuit en avant avec son père, et si My Sunshine, du japonais Hiroshi Okuyama, suit un ado fasciné par le patin à glace, et par un garçon expert en la matière, autour d’un lac gelé, Norah de Tawfik Alzaidi se passe en Arabie saoudite et suit les retrouvailles entre deux personnes séparées par le temps. Enfin, Armand s’attache à des parents dépassés par leurs enfants leur racontant qu’ils se sont bagarrés dans leur école, semant doutes et questionnements. Un long-métrage réalisé par Halfdan Ullmann Tøndel, le petit-fils de Liv Ullmann.

Et aussi : Cannes Première…

La section née en 2021 au sein de l’édition historique ayant suivi l’épidémie mondiale de coronavirus, et désormais destinée à ce que des artistes puissent montrer leur film pour le plaisir, a cette année dans ses rangs un nouveau film d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu, Le Roman de Jim, qui se centre sur un jeune homme allant retrouver son beau-père, l’ayant élevé en l’absence de son père, jusqu’à ce que ce dernier revienne tout à coup. À ses côtés, la nouvelle comédie d’Emmanuel Courcol, avec un sujet social encore une fois. Et une intrigue familiale, elle aussi : En fanfare voit un jeune chef d’orchestre adopté rencontrant son frère, qui lui est tromboniste dans une fanfare bientôt dissoute. À retrouver aussi dans la même section, Everybody Loves Touda, dans lequel le marocain Nabil Ayouch suit les difficultés d’une femme pour devenir chanteuse de musique traditionnelle, ou C’est pas moi, le moyen-métrage semi-autobiographique de Leos Carax, que l’on aurait davantage vu Hors Compétition tout simplement. Et puis Miséricorde, nouveau long d’Alain Guiraudie dans lequel un homme vient en visite dans son ancienne ville pour l’enterrement de son patron, et se trouve confronté à des détails étranges. Et surtout Rendez-vous avec Pol Pot, de Rithy Panh, qui donne à voir l’histoire vraie de trois journalistes français invités en 1978 par les Khmers rouges pour interviewer leur chef, dictateur parmi les plus meurtriers.

…et une nouvelle section, Compétition Immersive

Huit œuvres à base d’images mais travaillant sur l’immersion totale, et recourant notamment à la réalité virtuelle, seront montrées durant le temps du festival. Elles seront à découvrir au sein d’une aire de 1 300 mètres carrés, installée au Cineum, l’immense complexe de salles de cinéma à l’architecture extérieure design, et aussi sur le campus Georges Méliès, axé sur les métiers de l’image. Cannes prend donc le parti cette année de penser le futur possible du cinéma. Espérons que le festival, à d’autres instants, pense aussi son présent cette année.

*

Visuel : Montée des marches – jour © Mathilde Petit-Boh / FDC