Au cours de la nuit du 17 au 18 mars, un imposant dispositif policier a investi les abords de la Gaîté Lyrique pour expulser avec violence les jeunes du collectif de Belleville. Cette opération nocturne, se poursuit encore dans le troisième arrondissement de Paris. Depuis environ cinq heures du matin, les violences se multiplient : gaz lacrymogènes, coups de matraque, nasses…
Face à l’annonce imminente de l’expulsion, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées sur le parvis de la Gaîté Lyrique pour soutenir le collectif et tenter de retarder, voire d’empêcher l’évacuation. Peur et colère dominent : le choix d’une intervention nocturne témoigne de la déshumanisation totale subie par ces jeunes. L’objectif semble clair : faire disparaître le «problème» dans le silence et l’obscurité de la nuit.
Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux (@brutofficiel, @streetpress) révèlent de véritables scènes de guerre : les forces de l’ordre, matraques en main, chargent les jeunes et leurs soutiens. D’autres images montrent des personnes à terre, en sang.
Interrogée par France Inter, la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, a déclaré il y a quelques heures : « À ce stade, c’est ce qu’il fallait faire, car la situation était très compliquée, tendue et dangereuse à l’intérieur, y compris pour ces jeunes migrants.»
L’ampleur des violences perpétrées par les forces de l’ordre illustre pourtant la complicité de l’État, de la préfecture et de la mairie de Paris. Si Anne Hidalgo prétend avoir agi pour prévenir les tensions, les événements de cette nuit et de ce matin démentent cette justification.
Une solution temporaire avait été proposée : un transfert de trois semaines à Rouen. Cette option a été refusée, car elle est inadaptée : certains jeunes sont scolarisés à Paris, et leurs démarches administratives s’y déroulent. Cette proposition relève davantage d’une tentative de déplacement forcé que d’une solution viable.
Les violences se poursuivent sur les réseaux : « Dégagez ces merdes. Ça pue », « On les laissera pas dans la rue. On va les refoutre sur un bateau direction la maison, et toi avec si ça te plait pas. », « Enfin libérés ».
Alors que les images de brutalité policière inondent les réseaux sociaux, les discours racistes et xénophobes s’intensifient. Les activistes qui documentent la situation sont harcelés, tandis que certains médias de droite dure, tels qu’Occidentisfr, attisent et l’encouragent.
Cette nuit de violences ne se limite pas à une expulsion : elle met en lumière un climat politique où la répression prime sur la dignité et où les discours de haine prospèrent.
visuel : capture d’écran X @LucAuffret
Voici des adresses d’accueil pour orienter les jeunes si vous êtes en lien avec elleux :
Halte humanitaire Rivoli, au 2 rue Perrault
Halte humanitaire Diderot, 164 boulevard Diderot
Voici des comptes à suivre pour se maintenir informé.es :
Pour suivre les actualités et les besoins des jeunes c’est : @belleville.mobilisation .
Pour faire un don et participer à la collecte c’est : ici.
Le compte de @mariecoquillechambel est un relai fiable et régulier.