Avec Disco, le Palais de Tokyo ouvre sa verrière sur le ciel pour présenter 493 œuvres suspendues de l’artiste argentino-suisse Vivian Suter. Une installation libre mettant en avant vingt ans de création en plein air, à découvrir au cœur d’une saison estivale où résonnent aussi les travaux de Thảo Nguyên Phan, John Giorno et Chalisée Namani.
Rien à voir avec les paillettes ! Le titre de l’exposition, Disco, est un clin d’œil au nom du chien de l’artiste. Née en Argentine, formée à Bâle, Vivian Suter vit depuis plus de quarante ans au Guatemala, au bord du lac Atitlán. C’est là, en prise directe avec les intempéries, qu’elle laisse la nature marquer ses toiles – les exposant à la pluie, au vent, à la boue, au soleil. Le résultat : une œuvre à la fois brute et vibrante, organique et fragile.
Rassemblées sous la grande verrière ouverte sur la Seine et le ciel du Palais de Tokyo, les 493 pièces composent une installation immersive, organisée comme une danse de couleurs par le commissaire François Piron. On y découvre par sa somme, comme l’œuvre de Suter flirte avec l’abstraction et l’art brut, sans jamais entrer dans aucune des deux catégories pour présenter plutôt une série de fragments d’un écosystème pictural vivant.
Autour de cette grande exposition, la saison d’été 2025 du Palais de Tokyo déploie plusieurs autres propositions fortes. Dans les niveaux inférieurs, l’artiste vietnamienne Thảo Nguyên Phan interroge en trois espaces distincts et de manière plurimedia les sutures de l’histoire coloniale et post-coloniale de son pays. Sous le beau titre Le soleil tombe sans bruit, elle développe une œuvre aussi poétique, que politique.
Sur les murs du grand vestiaire intermédiaire, avec Welcoming the flowers, c’est le poète culte John Giorno qui reprend la parole avec une œuvre in situ militante, sérigraphiée en grand format. Et dans un espace qui flirte avec le fait de nous transformer en voyeurs dans les vestiaires de sport, l’artiste iranienne Chalisée Namani présente Octogone, une installation qui met en jeu le genre, les corps, et les résistances.
Rendez-vous ce soir sur le parvis
Toutes ces expositions qui commencent ce 12 juin, avec une grande fête sur la Terrasse du Palais, sont à voir et revoir tout l’été jusqu’au 7 septembre 2025.
Visuel (c) YH