Escape Game au musée d’Orsay : Hortense Belhôte invite à échapper au sexisme et au colonialisme du XIXe siècle
par Yaël Hirsch25.01.2024
Hortense Belhôte est en résidence au Musée d’Orsay. Chaque jeudi soir, en nocturne, du 25 janvier au 2 juin, elle se transforme en Père Fouras d’un « XIX Escape Game XIX » qui donne à voir les collections du musée d’un autre œil. Une expérience que Cult.news a vécue en avant-première dans un musée vide et qui donne envie de se laisser enfermer à nouveau pour se libérer de plein de choses…
Toujours fans d’Hortense…
Quelle excellente idée que d’inviter Hortense Belhôte à résider au milieux des œuvres orientalistes, pas loin de l’Olympia, de L’Origine du monde et d’autres tableaux hyper féministes. Actrice et spécialiste des « conférences performées » que nombre d’entre nous ont découvert en salles (lisez notre chronique de Performeureuses) ou sur arte.tv avec la série Merci de ne pas toucher, Hortense Belhôte accumule et partage du savoir, mais le décale en le recentrant sur elle et nous. Il n’y a pas de point d’Archimède neutre en sciences humaines, et Hortense Belhôte n’hésite pas à parler longuement et de Millet et de Catherine Deneuve, parce que son père est d’origine normande. Elle précise qu’elle est née à Paris, pas d’appropriation culturelle, mais finalement L’Angelus qui est reproduit sur la tasse en porcelaine héritée de sa grand-mère est également peint en Île-de-France…
Une échappée belle
Bref, vous l’aurez compris, à partir du moment où elle nous accueille habillée en très discret gardien de musée, Hortense Belhôte va nous répartir en trois groupes et nous confronter à des devinettes pour mieux nous promener dans les galeries du musée. Elle propose une formule équilibrée entre tableaux connus et moins connus, entre femmes et hommes peintres et, si elle le peut, elle redonne au moins un prénom à la servante noire derrière Olympia ou nous pousse à analyser leur seul tableau des galeries orientalistes réalisé par un Ottoman, Osman Hamdi Bey.
Au public de venir en groupe pour trouver les indices et créer de la cohésion, tout en écoutant l’intarissable performeuse… Notre visite étant une avant-première un soir de fermeture du musée, nous étions seul.es et il faisait noir, ce qui était magique… Et laissait de la place à de l’improvisation très réussie. Chaque visite sera unique, et l’ensemble sera rassemblé dans « XIX Escape Game XIX – Le spectacle » qui aura lieu à l’auditorium du 30 mai au 2 juin et qui voyagera après un peu partout (avec les œuvres) en France.
Celles qui se sont inscrit.e.s pour les prochaines visites (déjà très pleines) ont bien de la chance !! A noter : la performeuse reprend son spectacle culte, Une Histoire du football féminin dans l’auditorium le 4 avril.
(c) Julien Benhamou
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