La comédienne et humoriste Florence Longpré signe avec Empathie, prix du public à Séries Mania cette année, une série pleine de tendresse sur la santé mentale. Elle y incarne une psychiatre et criminologue en poste à l’Institut psychiatrique fictif Mont-Royal. En duo avec notre Thomas Ngijol national, elle nous conduit avec finesse sur la route de toutes les fragilités… Une œuvre qui tient les promesses de son titre, et disponible à la fois sur Canal + et Amazon prime.
Suzanne Bien-Aimé est la nouvelle psychiatre du département le plus redouté de l’Institut Mont-Royal, celui où sont soignés les criminels diagnostiqués psy. Elle même sort d’un grand trauma et a une enfance … plutôt originale, malgré le standing très bourgeois de ses parents et l’amour inconditionnel de sa sœur. Dès le premier jour de travail, elle se fait un ami, Mortimer (incarné par Thomas Ngijol découvert au Djamel Comedy club) qui est l’agent chargé de sa sécurité.
La première saison suit Suzanne à partir de son premier jour dans une équipe qui a aussi ses tics et ses tocs. Dans cet équivalent fictif de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal au Québec, elle travaille auprès de patients qu’on apprend à connaître et qu’on aime à voir évoluer, quels que soient leurs crimes. Attaché à nous lier à toutes les fragilités humaines et mentales, le développement de l’intrigue prend son temps, des flash-backs s’étirent, très touchants et l’on s’attarde avec chacun des personnages. Et l’on s’y attache donc dans ce quasi huis-clos.
Pour ceux et celles qui ne connaissent pas Florence Longpré, la créatrice et actrice principale de la série Empathie, voir un seul épisode de la première saison grave son visage dans les esprits. Mais aussi son accent ! Car tout se passe en VO en québécois et c’est déjà un voyage… Le ciel est souvent gris et lourd, traversé parfois par des danseuses en tutus noirs, allégories des grandes dépressions. Mais la chaleur humaine l’emporte, et nous avec. Suzanne et Mortimer partagent leurs blessures secrètes, leurs combats quotidiens, avec peu d’espoir de sauver les patients, mais beaucoup d’attention portée à leurs fragilités.
A vous de découvrir « au plus sacrant » –expression québécoise signifiant « le plus rapidement possible » – la douceur les dix épisodes de cette série tout à fait singulière.
visuel (c) affiche © 2025 Pierre Manning