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07.07.2025 → 05.10.2025

Des images « indociles » mais pas farouches aux 56e Rencontres d’Arles

par Yaël Hirsch
12.07.2025

Alors que la semaine de preview des 56e Rencontres d’Arles se termine le 13 juillet, « les images indociles » promises dans le programme sont certes fort belles, mais finalement peu contextualisées et peu farouches. Même si sous sa barbe blanche Louis Stettner résiste à l’Amérique ségrégationniste, et que plusieurs expositions réfléchissent les Etats-Unis ; même si la création brésilienne est mis en avant ; la diminution du nombre d’expositions, la multiplication des marques comme porteuses de projet brouillent les lignes. Ce qui permet à la capitale de la Camargue d’être un beau miroir posé sur le chemin, mais certainement pas une fenêtre de réflexion sur notre monde.

Le Brésil à l’honneur

C’est la saison France-Brésil, et ça se sent aux Rencontres d’Arles, avec notamment un panorama de la jeune garde brésilienne, toute une série de photographes réunis sous le titre Futur à l’église des Trinitaires. Et comme ce sont dans les vieux pots qu’on fait la meilleure confiture, leur art s’inspire de traditions passées. Par exemple, Ventura Profana revisite la spiritualité syncrétique chrétienne, et Iggy Lola Ayegun repense le roman-photo !
On trouvera également des photos de Claudia Andujar, photographe brésilienne et militante, à la Maison des Peintres. À La Croisière, ce sont les archives de vingt ans de vie d’une grande favela, des années 1970 aux années 1990, qui nous font entrer dans le Brésil par des fondamentaux.

Les États-Unis jamais à court de clichés

D’autres pays sont également à l’honneur, notamment l’Australie avec l’exposition On Country à l’église Sainte-Anne ; et puis beaucoup les États-Unis, notamment à travers le regard historique, désormais très important pour la photographie, de Louis Stettner (1922-2016) à l’espace Van Gogh, qui sillonne les États-Unis et le monde avec un regard américain passionné de paysages et de politique.

 

Enfin, bienvenue sur la route n°1, celle qui longe l’ensemble de la côte Est, où Anna Fox et Karen Knorr refont de manière géniale le chemin parcouru par la pionnière Berenice Abbott dans les années 1920. Un must à ne pas manquer, probablement l’une des expositions les plus politiques de ces Rencontres.

Des scénographies travaillées

Si on parle d’Amérique, on ne peut pas ne pas mentionner le prix Women in Motions de ces Rencontres, Nan Goldin, qui présentait elle-même cette semaine de rentrée son Syndrome de Stendhal à l’église Saint-Blaise, mais également, dans le sillage de sa Balade de la dépendance sexuelle, les portraits mythiques du grand David Armstrong, qu’on redécouvre sous toutes les coutures dans la tour du Parc des Ateliers de la Fondation Luma.

Les scénographies de la plupart des expositions sont toujours aussi belles, et c’est toujours un grand plaisir de s’immerger entièrement dans une ville où se dressent des photos. Le summum se situe à l’hôtel de ville où la suissesse Bata Suter nous fait plonger dans les vestiges romains de la ville pour réfléchir à ce que l’architecture (et la lumière) engrangent de mémoire. On adore également les ombres et les lumières des paysages et portraits brouillés de Todd Hido, ainsi que l’exposition fleuve sur Yves Saint Laurent et la mode, orchestrée par Simon Baker  à la Mécanique Générale de la Fondation Luma.

Des Rencontres pas farouches

Mais cette exposition Yves Saint Laurent est également décevante quant à son apport critique. C’est une hagiographie, avec des portraits magnifiques et connus du couturier en éphèbe, et une série de photographes stars de la mode qui se succèdent, de Helmut Newton à Dominique Issermann. Mais, sauf un portrait un peu sévère de Jurgen Teller, rien ne cadre, rien ne raconte le contexte : on ne sait pas comment ces images ont pu diriger les corps et les discipliner. Et l’on ne se pose jamais la question de savoir si c’est Yves Saint Laurent qui est à l’avant-garde dans la manière dont il représente sa mode ou si c’est la photo qui le pousse vers l’avant. Même si elle n’est pas tout à fait nouvelle, la démultiplication des prix des grandes marques (BMW, Kehring, Roederer…) joue peut être aussi un rôle dans cet affaissement de l’esprit critique des Rencontres.

Éloge de l’intime…

Il faut aussi bien avouer que le nombre d’expositions est moins important que d’habitude. L’étage du bas de la chapelle du Méjan était dédiée plutôt à une vente qu’à une exposition. Et, la Fondation Luma propose seulement deux expositions aux partenariats avec les Rencontres d’Arles et se réserve l’entrée de toutes les autres expositions. Faute de grands moyens, ce sont probablement les expositions les plus intimes qui nous touchent le plus. Si l’exposition sur une collection de photographies anonyme va un peu loin dans la modestie au Cloître Saint-Trophime, les visages et les scènes de rues et de mafia immortalisées par Laetizia Battaglia racontent la vie et la politique depuis les familles au Méjan. Et notre coup de cœur absolu est la rétrospective des photos délicates de Eric Lennard sous le commissariat de Clara Bouveresse à l’espace Van Gogh. Un art dont la muse est sa sœur – quand ce n’est pas Simone de Beauvoir Delphine Seyrig ou Marguerite Duras – qui a écrit en son temps sur la photographe. L’occasion aussi de nous fixer une bonne fois pour toutes dans les histoires de famille des années 1970, temps séminal où cette édition des Rencontres ne cesse de nous ramener..

La meilleure politique est donc domestique.  Et si, jusqu’au 5 octobre, les Rencontres d’Arles réservent encore et toujours de belles surprises, pour cette édition 2025, on peut avancer sans rougir qu’elle ne sont pas farouches.