Le procès de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles, survenues lors du tournage du film Les Volets Verts en 2021, s’est conclu ce mardi 13 mai. Le tribunal judiciaire de Paris a condamné l’acteur à 18 mois de prison avec sursis. Son avocat a annoncé que Gérard Depardieu allait faire appel de cette décision.
Le verdict est tombé : Gérard Depardieu a été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur deux femmes, Sarah et Amélie (noms d’emprunt), lors du tournage du film Les Volets Verts en 2021. L’acteur a été condamné à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal judiciaire de Paris.
Cette condamnation marque un tournant pour le mouvement #MeToo en France : Gérard Depardieu devient le plus grand nom du cinéma français à être reconnu coupable dans une affaire de violences sexistes et sexuelles. Le comédien de 76 ans a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis, le jour-même de l’ouverture du Festival de Cannes. Pour l’une des deux victimes, présente lors de l’énoncé du jugement, justice a été rendue. Ce verdict marque un signal fort dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Amélie, décoratrice sur le film Les Volets Verts, a accusé la star de l’avoir agressée dans un appartement du tournage, la coinçant entre ses jambes avant de lui toucher les hanches, les fesses et les seins. Sarah, assistante réalisatrice, a déclaré quant à elle avoir subi plusieurs attouchements, notamment lors de trajets entre la loge et le plateau.
Le tribunal correctionnel de Paris a également prononcé une peine de deux ans d’inéligibilité ainsi que son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles conformément aux réquisitions du parquet en mars.
Depardieu actuellement en tournage pour un film au Portugal aux côtés de son amie Fanny Ardant faisait partie des absents. Son avocat a affirmé qu’il ferait appel.
Au-delà des dommages et intérêts pour le préjudice moral — 4 000 euros pour l’une des femmes, 2 000 pour l’autre — le tribunal a accordé à chacune des plaignantes 1 000 euros supplémentaires au titre de la victimisation secondaire. Une mesure rare, qui reconnaît que la manière dont s’est déroulé le procès a pu, en elle-même, aggraver leur souffrance.
Ce point s’appuie sur une jurisprudence récente de la Cour européenne des droits de l’homme, selon laquelle les conditions d’une procédure peuvent constituer une nouvelle atteinte à la dignité des victimes. En l’occurrence, la virulence de la défense de Gérard Depardieu, portée par Me Jérémie Assous, a pesé lourd dans la décision. Le président du tribunal a dénoncé des propos « outranciers et humiliants », tandis que Mes Carine Durrieu-Diebolt et Claude Vincent, avocates des parties civiles, ont fustigé une véritable « apologie du sexisme » au cours des audiences.
En sanctionnant cette dimension, la justice ouvre un précédent qui pourrait faire évoluer les pratiques judiciaires en matière de violences sexistes et sexuelles.
Le cinéaste qui a affirmé lors des audiences ne pas savoir exactement ce qu’est une agression sexuelle, a été jugé incohérent dans l’évolution de ses propos, en contradiction avec les témoignages jugés crédibles des plaignantes.
Mais l’affaire des Volets Verts n’est peut-être qu’une étape judiciaire parmi d’autres. Gérard Depardieu risque un second procès, cette fois dans le cadre de la plainte pour viol déposée en 2018 par la comédienne Charlotte Arnould. Dans ce dossier, le parquet de Paris a requis son renvoi devant les assises.
Ces dernières années, une vingtaine de femmes ont publiquement accusé l’acteur d’agressions sexuelles. La plupart des procédures ont toutefois été classées sans suite, notamment pour prescription.
©AFP – Dimitar Dilkoff