Décès de Jimmy Cliff : la mort d’une icône reggae, mais pas seulement

par Julien Desneuf
24.11.2025

Le très notoire chanteur et acteur jamaïcain Jimmy Cliff (1948-2025) s’est éteint à l’âge de 81 ans. Le décès de la légende du reggae qui a notamment chanté « Reggae Night » ou « I Can See Clearly Now » a été annoncé sur les réseaux sociaux de l’artiste. La fin d’une longue et riche aventure.

Le petit Jimmy

C’est sa femme, Latifa Chambers, qui a annoncé ce lundi la triste nouvelle sur le compte officiel du chanteur jamaïcain. « C’est avec une profonde tristesse que je vous annonce que mon mari, Jimmy Cliff, nous a quittés à la suite d’une crise d’épilepsie suivie d’une pneumonie », écrit-elle. Pour sûr, il manquera au monde de la musique et aux fans de reggae.

Jimmy Cliff, c’est vrai, est un artiste aux influences diverses, et c’est peu dire qu’on le ressent dans son parcours, dans sa musique. Élevé dans un quartier pauvre dans la petite ville de Sainte-Catherine en Jamaïque. Difficile d’imaginer alors, pour James Chambers de son vrai nom, qu’il deviendrait l’une des plus grandes stars reggae de l’histoire. Et comment le pourrait-il ? Lui qui fait des petites reprises de chansons de rock d’artistes comme Little Richard, Fats Domino ou encore Bobby Day. En 1961, il enregistre son premier disque qui contient le morceau Hurricane Hatty qui lui permet de se faire doucement un nom.

Super star

Puis très vite la consécration : en 1964, Jimmy Cliff n’a que 16 ans lorsqu’il part en tournée à New York pour faire découvrir la musique ska au public américain, puis prend la direction de Londres, où il travaille avec le producteur Chris Blackwell. De cette collaboration fructueuse naît l’album Hard Road to Travel en 1968 où figure le titre Waterfall qui devient un succès international. D’ici là, de nombreux autres suivront.

Mais non content d’être un mélomane hors pair, il obtiendra aussi un rôle d’acteur principal du film policier The Harder They Come en 1972 et sera l’auteur de sa bande-son. Ainsi, Cliff percera aux États-Unis avec la chanson-titre du film, qui sera intégrée au début des années 2000 dans la liste des « 500 plus grandes chansons de tous les temps » par le magazine américain Rolling Stone. Rien que ça.

Goodbye Yesterday

Le monde découvre alors toute l’ampleur de l’univers du reggae et pour Jimmy Cliff la vie ne sera plus jamais la même. Petit à petit, il devient une des icônes de cette culture et collabore avec tous les grands de son temps : Sting, les Rolling Stones, Joe Higgs et même Yannick Noah. Si, même lui.

Alors certes, le reggae est vraiment le fil rouge de sa carrière, l’artiste jamaïcain a cependant d’autres cordes à son arc, il n’a, par exemple, pas hésité à chanter sur des accents plutôt pop et là encore il a décroché le Graal avec notamment le succès planétaire Reggae Night. Il a aussi chanté pour la bande originale du Roi Lion avec le tube Hakuna Matata qui s’est écoulé à 130 000 exemplaires. Touche à tout donc.

Dans son dernier message à l’adresse de son public, sa femme, Latifa Chambers, conclut : « À tous ses fans à travers le monde, sachez que votre soutien a été sa force tout au long de sa carrière. Il a vraiment apprécié chaque fan pour l’amour qu’ils lui ont donné. »

Visuel principal : Jimmy Cliff en concert sur la scène Landaoudec lors du festival du bout du Monde à Crozon dans le Finistère © Thesupermat

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