Après les auteurs, c’est au tour de certaines grandes maisons d’éditions d’annoncer, ce lundi, le boycott de l’événement. L’édition 2026 du célèbre festival de la BD sera-t-elle la dernière ?
À la base de tout cet imbroglio, il y a une pétition : “Désertons le FIBD d’Angoulême”. Lancée par des professionnels de la bande dessinée, elle regroupe, à l’heure actuelle, plus de 2400 signatures. Chacun et chacune y dénoncent le lien que le Festival international de la BD entretient avec la société 9ᵉ Art+, depuis près de 20 ans. “Une société dont les pratiques managériales ont été questionnées dans plusieurs articles de presse, dont une enquête de L’Humanité magazine qui révèle notamment le licenciement d’une employée après qu’elle a dénoncé un viol lors de la 51ᵉ édition”, précisent-ils.
Mais ce n’est pas tout, puisqu’il est également reproché à l’Association du FIBD d’Angoulême son opacité quant à l’attribution de la gestion du festival : l’association propriétaire du Festival international de la BD d’Angoulême a demandé à ladite société 9ᵉ Art+ de présenter un projet en collaboration avec la Cité internationale de la BD, l’autre finaliste de l’appel à projet. Une pirouette pour s’en sortir ? En tout cas, elle a été renouvelée pour neuf ans. Un communiqué du syndicat des éditeurs alternatifs estime que « jamais le danger de voir disparaître la plus importante manifestation de bande dessinée n’a été aussi concret ». Ça fait mal.
Lundi, donc, les maisons d’édition Dupuis, Dargaud, Kana, Urban Comics et Le Lombard, regroupées dans Média-Participations, ont menacé de lâcher le festival lors d’une réunion organisée avec le maire d’Angoulême, Xavier Bonnefont. Dans la foulée, Delcourt, un autre gros morceau de la BD, leur a emboîté le pas. Tous réclament la même chose : l’invalidation de ces tractations pour soumettre la gestion du festival à un nouvel appel à projets, cette fois-ci impartial et indépendant, mais aussi l’éviction de Franck Bondoux, directeur de la société 9ᵉ Art+, et l’impossibilité pour Delphine Groux de se représenter à la tête de la présidence du festival. Elle est soupçonnée d’être de connivence avec ce dernier. En bref, les maisons d’édition ont lancé un ultimatum, et il faut croire qu’elles ont été écoutées.
Aujourd’hui, mercredi 12 novembre, Xavier Bonnefont, dans les colonnes de La Charente libre, a tapé du poing sur la table en appelant l’Association du festival à écarter la société 9ᵉ Art+ de l’organisation de l’événement à compter de 2028. Très remonté, il se dit prêt à déposséder l’Association de l’évènement si elle ne coopère pas. Pourvu que cela suffise…
Visuel principal : Prix spécial du Jury 2025, En territoire ennemi © L’association