Plusieurs grands noms du petit écran, bien connus des téléspectateurs français, signent une tribune pour alerter sur la baisse du financement du groupe audiovisuel public.
Le groupe France Télévisions se prépare à économiser 140 millions d’euros en 2026. Le chiffre est rond et la somme est belle. Les producteurs, en tout genre, séries, téléfilms, documentaires, vont vraisemblablement devoir se serrer la ceinture. «Aujourd’hui, toute la création audiovisuelle, de la fiction au documentaire, en passant par le spectacle vivant et l’animation, est menacée par les coupes budgétaires prévues dans le projet de loi de finances», dénoncent les signataires de la tribune publiée dans Le Parisien.
C’est comme ça, l’audiovisuel public attend encore son budget pour l’année prochaine, alors même que le projet de loi de finances pour 2026 prévoit une baisse de budget pour le groupe à hauteur de 65,3 millions d’euros. Et comme il faut bien se défendre, une joyeuse troupe de plus de 110 comédiens bien connus du grand public, parmi lesquels on peut compter des grands noms, comme Tomer Sisley, Laura Smet, ou Thierry Godard, est montée au créneau pour protester.
«Ne mettons pas en péril la diversité de la création, la qualité et l’étendue de l’offre gratuite proposée tous les jours à des millions de Français.» poursuivent les signataires. Et de rappeler l’enjeu, primordial pour sûr : «Ne laissons pas aux autres le soin de raconter nos histoires, d’éveiller nos consciences. Continuons à donner à France Télévisions la possibilité de défendre nos valeurs de diversité, de démocratie et de lien social.»
En 2025, déjà, le groupe avait dû faire 112 millions d’euros d’économies. Pour ce faire, il a dû couper dans ses programmes de flux, imposant best of et rediffusions notamment pour des émissions-vitrines comme « C à vous », « Tout le monde veut prendre sa place » ou « C dans l’air ».
Aussi, en septembre dernier, Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, s’était alarmée de ses coupes budgétaires à répétition, au Festival de fiction de La Rochelle, qui font peser selon elle «un risque très fort» sur toute le secteur. À cette occasion, elle avait également rappelé que son groupe était à l’origine de «35 % du financement de la fiction», soit «deux fois plus que toutes les plateformes réunies».
Pour les non-initiés, Iris Bucher, présidente de l’Union syndicale des producteurs UPSA, traduit : «Ça veut dire 85 épisodes de 52 minutes, une quarantaine de soirées par an, ou, pour résumer, une case de fiction en moins sur France Télévisions.»
Quant à elle, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a reconnu timidement dans un audit au Sénat mardi dernier que «cette trajectoire de baisse sur France Télévisions constitue un vrai défi pour la société (…)». Un aveu de sa part ? Circulez, il n’y a (presque) plus rien à voir !
Visuel principal : Mobilisation à Avignon le 8 juillet, dans un concert contre les coupes budgétaires. ©Fédération du spectacle