Un mois après l’annonce de l’actrice Virginie Efira dans le rôle de Gisèle Halimi pour le film de Pauline Bureau Hors la loi, c’est au tour de Charlotte Gainsbourg d’incarner l’avocate franco-tunisienne sur grand écran.
Cette fois, ce sont les réalisatrices Laurianne Escaffre et Yao Muller qui adaptent au cinéma l’histoire du procès de Bobigny, un événement marquant dans la lutte pour la légalisation de l’IVG. En 1972, Gisèle Halimi y défend l’adolescente de 15 ans Marie-Claire Chevalier, victime de viol et accusée d’avoir avorté clandestinement. Ce procès, largement médiatisé, a suscité de nombreuses mobilisations féministes ouvrant la question de la légalisation de l’IVG dans l’espace public et contribuant ainsi à l’adoption de la loi Veil en 1975.
Bien que Gisèle Halimi, figure emblématique des luttes féministes et anticoloniales, est sous les projecteurs en ce moment, les choix d’actrices et comédiennes pour l’incarner ne font pas l’unanimité. L’annonce de Virginie Effira dans le rôle de l’avocate a suscité de nombreuses réactions de la part de militant.es et celle de Charlotte Gainsbourg aujourd’hui pourrait amplifier ces critiques.
Gisèle Halimi, militante anticolonialiste, juive, française d’origine tunisienne, est une figure qui incarne les luttes des femmes racisées. Le choix de Virginie Efira, puis de Charlotte Gainsbourg, pour incarner cette personnalité apparaît, pour les militant.es une forme d’invisibilisation des personnes racisées au cinéma.
Le « whitewashing », qui consiste à attribuer des rôles de personnages racisés à des acteur.ices blancs.hes, est une pratique ancienne dans l’industrie cinématographique. Des exemples notoires et aujourd’hui très critiqués existent, comme celui de Mickey Rooney incarnant Monsieur Yunioshi dans Breakfast at Tiffany’s ou encore celui de Nathalie Wood dans le rôle d’une jeune portoricaine dans la célèbre comédie musicale West Side Story. Bien que ces cas remontent à plusieurs décennies et que la réflexion sur le « whitewhashing » ait progressé, ces pratiques continuent d’alimenter les débats.
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