L’Académie des César a révélé ce mercredi 29 janvier 2025 la liste des nommés pour sa 50e édition, qui se tiendra le 28 février à l’Olympia. Le Comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte et d’Alexandre de La Patellière domine avec 14 nominations, suivi de L’Amour ouf de Gilles Lellouche (13) et d’Emilia Pérez de Jacques Audiard (12). Si ces films ont conquis le public, l’absence de réalisatrices dans la catégorie de la meilleure réalisation et la mise en avant inégale des succès du box-office font déjà débat.
Avec 9,4 millions d’entrées, Le Comte de Monte-Cristo est un mastodonte du box-office et s’impose comme le grand favori de cette édition. Porté par Pierre Niney, le film domine les nominations et s’impose dans les catégories majeures comme meilleur film et meilleur acteur. Face à lui, L’Amour ouf, soutenu par François Civil et Adèle Exarchopoulos, joue la carte du film populaire avec 4,9 millions d’entrées.
De son côté, Emilia Pérez de Jacques Audiard, avec 12 nominations, intrigue par son audace. Ce thriller musical en espagnol, qui suit la transition d’un narcotrafiquant mexicain, pourrait surprendre grâce à son prix du jury à Cannes et sa performance collective saluée.
Pierre Niney et François Civil se retrouvent en duel pour le César du meilleur acteur, chacun porté par des films à succès. Du côté des actrices, Adèle Exarchopoulos, déjà césarisée en 2014, retrouve la compétition aux côtés de Karla Sofía Gascón (Emilia Pérez), première femme transgenre nommée dans cette catégorie, et Zoe Saldaña.
Un an après le sacre de Justine Triet pour Anatomie d’une chute, aucune femme ne figure parmi les nommés pour le César de la meilleure réalisation. Jacques Audiard, déjà détenteur de dix statuettes, apparaît comme le grand favori. Cette absence relance la question de la représentation des réalisatrices dans l’industrie.
Dans la catégorie du meilleur second rôle, Miséricorde marque les esprits avec quatre de ses acteurs nommés : Sarah Suco et Catherine Frot pour les rôles féminins, David Ayala et Jacques Develay pour les masculins. Alain Chabat, lui, défend ses chances avec son rôle marquant dans L’Amour ouf.
La catégorie du meilleur scénario original voit s’affronter des œuvres aux approches variées, dont deux films engagés avec huit nominations chacun : L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine, chronique sociale sur un livreur sans-papiers, et Miséricorde d’Alain Guiraudie. Si le premier pourrait s’imposer par son ancrage politique, Miséricorde séduit par sa radicalité et la puissance de ses interprétations. Abou Sangaré, révélation masculine pour L’Histoire de Souleymane, a d’ailleurs récemment obtenu un titre de séjour grâce à son rôle.
En adaptation, Le Comte de Monte-Cristo pourrait faire figure de grand favori, mais ses concurrents, Emilia Pérez et La plus précieuse des marchandises, ont toute légitimité pour décrocher la récompense…
La diversité est au rendez-vous dans cette catégorie. Diamant brut d’Agathe Riedinger et Vingt Dieux de Louise Courvoisier livrent des portraits sociaux intenses, tandis qu’Un p’tit truc en plus d’Artus, véritable phénomène populaire, pourrait séduire le public et le jury. Le royaume et Les fantômes apportent une touche plus sombre et introspective.
Le montage est une arme clé dans cette compétition : Simon Jacquet (L’Amour ouf) et Célia Lafitedupont (Le Comte de Monte-Cristo) sont en pole position, mais Emilia Pérez et L’Histoire de Souleymane peuvent tirer leur épingle du jeu.
En son, L’Amour ouf, Emilia Pérez et Le Comte de Monte-Cristo misent sur la richesse de leur design sonore. Côté décors et costumes, là encore, Le Comte de Monte-Cristo s’annonce prometteur tandis que Sarah Bernhardt, la divine et Monsieur Aznavour pourraient également s’illustrer dans cette catégorie.
En effets visuels, La Bête, Le Comte de Monte-Cristo et Emilia Pérez s’affrontent pour une distinction où l’innovation prime.
Dans la catégorie documentaire, Dahomey de Mati Diop et Ernest Cole, photographe de Raoul Peck apparaissent comme favoris, mais La Belle de Gaza et Madame Hofmann pourraient créer la surprise.
Côté courts-métrages, Boucan, Beurk ! et Petit Spartacus se démarquent par leur originalité et leur force narrative.
Pour cette édition anniversaire, Catherine Deneuve présidera la cérémonie. Canal+ mise sur l’humour avec Jean-Pascal Zadi à l’animation. Julia Roberts et Costa-Gavras recevront un César d’honneur pour célébrer leur carrière.
Entre grandes compétitions, polémiques et moments marquants, cette 50e édition s’annonce comme un événement incontournable du cinéma français.
Visuel : Angélina Zarader assistée de ChatGPT