Présenté au Luminor dans le cadre du 19ᵉ festival des cultures juives le 17 juin 2025, le film Ceci n’est pas une guerre de Magali Roucaut et Eric-John Bretmel présente le journal d’un état d’exception intime. (À voir également le 10 et le 14 juin aux 3 Luxembourgs et le 12 juin au Luminor).
Dans un Paris confiné, Magali convainc son ami John de venir tourner avec elle un film qui leur permettent de se déplacer officiellement comme cinéastes dans la capitale vidée de sa population mise en quarantaine. C’est sous les fenêtres des copains (et parfois dans leur cour d’immeuble, à bonne distance) qu’ils documentent de manière très personnelle un temps que les plus de 9 ou 10 ans ont forcément connu. Ils le font avec complicité, humour et parfois l’image verticale d’un smartphone pour saisir l’instant…
Ces images sont ponctuées de conversations téléphoniques d’Eric-John avec son père, Léon, enfant caché pendant la Guerre. Alors que sa sœur aînée qui l’a sauvé vient de disparaître, Léon laisse remonter des souvenirs depuis longtemps enfouis. Avec un tact unique, les deux cinéastes parviennent à se mettre joliment en scène et à faire planer dans le Paris de 2020 les récits de grands enfants cachés comme Georges Perec ou Sarah Kofman. Mais si les âmes se répondent, les époques ne sont jamais mélangées dans ce film fort qui saisit un moment de notre 21e siècle où le témoignage des enfants cachés est ce qui nous relie désormais souvent le plus directement à la Shoah.
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