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« Ce milieu n’aime pas les femmes qui font des vagues » : Flore Benguigui brise le silence

par Angélina Zarader
29.01.2025

Le 16 janvier dernier, lors d’une table ronde organisée par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les violences dans le secteur de la culture, la chanteuse Flore Benguigui a pris la parole. Aux côtés d’Aurélie Le Roc’h et Florence Porcel, qui ont respectivement accusé le réalisateur Jacques Doillon et l’ancien présentateur PPDA d’agressions sexuelles, l’ex-chanteuse de L’Impératrice a livré un témoignage poignant sur l’enfer qu’elle a vécu au sein du groupe. Publiée sur Instagram le 28 janvier, son intervention met en lumière un système de domination et de violences systémiques au sein de l’industrie musicale.

 

Un témoignage puissant et accablant

Pendant une dizaine de minutes, Flore Benguigui a raconté comment elle a subi des violences psychologiques de deux membres du groupe L’Impératrice. Victime d’une situation d’emprise, elle a décrit l’alternance entre dénigrement et valorisation, l’épuisement physique et mental, ainsi que l’impact direct sur sa santé. Elle a notamment perdu l’usage de sa voix chantée pendant un an et demi, le souffle coupé par la violence du milieu. Loin de se limiter à des critiques professionnelles, ces agressions l’ont poussées à une grave dépression, qu’elle a longtemps dissimulé. Neuf ans passés dans l’industrie musicale lui ont appris que seules les femmes parlent de santé mentales et, quand on est une femme qui parle de santé mentale, on est une « diva », une « drama-queen » ou juste une « hystérique ». 

Malgré ses appels à l’aide, les tournées s’enchaînent, un nouvel album doit être sorti dans trois mois : Flore Benguigui est inerte mais cède à une industrie qui la malmène et la bafoue : « On accepte des conditions de travail dégradées, parce qu’on ne pense pas mériter des tournées. On accepte de tourner à l’international en dormant trois heures par nuit ou en jouant après dix heures de van dans la même journée, pour un cachet de 120 euros net sous anxiolytique, parce qu’on vit un rêve et parce qu’on n’a pas le droit de se plaindre. »

 

Une industrie dominée par un « boys club »

Le témoignage de Flore Benguigui met en évidence une industrie musicale où la concentration des pouvoirs favorise les abus. Elle souligne le conflit d’intérêt inhérent à la structure du groupe : la même personne était à la tête du label, co-éditeur et manager de L’Impératrice. Dans un tel contexte, la protection des artistes passe bien après les intérêts financiers… 

Elle décrit une industrie où les femmes sont minoritaires, mises en compétition et insécurisées, jusqu’à intérioriser l’idée qu’elles ne méritent pas leur place : « Ce milieu n’aime pas les femmes qui font des vagues ou les femmes politisées, et on leur fait croire que le public n’aime pas ça non plus », déclare-t-elle.

Son récit expose également la précarité des chanteuses, constamment jugées plus sévèrement que leurs homologues masculins. Elle pointe aussi du doigt le problème de l’alcool omniprésent dans l’industrie musicale, créant un climat de dérives, où les artistes masculins peuvent tout se permettre : « Un environnement alcoolisé, masculin, avec des horaires de nuit et des gens qui se croient tout permis et qui n’ont pas l’habitude qu’on leur pose des limites parce que ce sont des ‘artistes’, tout ça créé un terrain favorable aux agressions. » 

 

« Il reste encore la presse » 

Depuis la publication de son témoignage, Flore Benguigui a reçu de nombreux messages de femmes partageant des expériences similaires. Elle a par exemple rencontré des musiciennes ayant perdu le souffle du chant à cause de la violence psychologique subie, certaines développant même des tics nerveux ou un syndrome de Gilles de la Tourette suite aux abus. « Qui pour les prendre en charge ? La justice ? », interroge-t-elle amèrement, rappelant qu’une chanteuse musicienne ayant porté plainte contre un chanteur français a appris que sa plainte avait été « perdue ».

Dans un monde où ni la justice ni l’industrie ne veulent entendre les femmes, Flore Benguigui rappelle le rôle essentiel des médias : « Si ni la justice, ni l’industrie ne veulent écouter et croire les femmes, il reste encore la presse ». 

Aujourd’hui, de nombreuses artistes préfèrent quitter l’industrie musicale plutôt que d’y sacrifier leur santé mentale et physique. Le témoignage de Flore Benguigui, poignant et courageux, révèle les dysfonctionnements profonds d’un système qui continue de broyer les femmes. 

Visuel : © Wikipédia