En compétition et en très jolie surprise de la Semaine de la Critique, Kika d’Alexe Poukine est un premier film remarquable, plein d’énergie et de beauté dans lequel Manon Clavel crève l’écran.
Alors qu’elle est avec le même homme depuis 17 ans et qu’elle a une grande fille de douze ans, Kika tombe follement amoureuse en allant faire réparer le vélo de cette dernière. Elle prend un peu plus de pause dans son travail intense d’assistante sociale pour boire des cafés avec le nouvel homme de sa vie et vit bientôt avec lui. Mais, alors, qu’elle apprend qu’elle est enceinte, son compagnon décède brusquement d’un AVC. Sous le choc, Kika se débat pour pouvoir assurer seule un niveau de vie à sa fille, à elle-même et pour garder l’enfant. Aidée de ses parents un peu lourds, de bons amis mais aussi des conseils d’une maitresse domina, elle se cherche dans des hôtels de passe armée d’un code couleur et de fouets…
Personnage vif et complexe, Kika ne peut que forcer le respect. Manon Clavel incarne merveilleusement cette femme qui fait face, parfois un peu trop, s’incarne entre une grande histoire d’amour et un travail solidaire. Elle cherche un chemin, est entourée pour le faire, mais refuse de l’aide pour chercher du côté de la domination. Elle flirte avec beaucoup de choses, y compris avec elle-même pour finalement dépasser le traumatisme du deuil si subit. Un hymne à la vie au rythme enlevé et qui refuse (presque) tous les clichés. Kika est une très jolie surprise de la Semaine de la critique.
(c) Condor Film