Présenté en avant-première au 78e Festival de Cannes en présence de l’équipe, Connemara est une histoire de femme, d’amour et de transfuge de classe. Mélanie Thierry est superbe dans un film où Alex Lutz se regarde un peu trop filmer.
Maman de deux filles, travaillant dans le conseil à Paris, Hélène (Mélanie Thierry) flirte avec le burn-out. Avec son mari (André Manoukian) elle retourne s’installer là où elle a grandi, à Épinal. D’abord elle est près de sa mère (joli rôle pour Clémentine Célarié) et ensuite, elle a trouvé un travail qui la convient et une psychanalyste pour la suivre. Mais Hélène est un peu perdue et s’ennuie, elle se met sur Tinder pour préparer en bonne Bovary son adultère et en fait, elle revoit le garçon dont elle était folle amoureuse au lycée : Christophe, grand joueur de hockey. Ils commencent une relation passionnée au moment même où le père de Christophe (Jacques Gamblin) est en train de perdre la tête…
Le film est fidèle à l’excellent roman de Nicolas Mathieu et l’on y trouve le beau portrait de femme que l’on attendait. Mais pourquoi tant de voix off pour faire « littéraire » et de plans flouâtes pour signifier le manque de repères ? Lutz multiplie les plans symboliques au point de saper le merveilleux travail des exceptionnels acteurs et actrices qu’il a choisi.e.s. C’est dommage qu’il soit ainsi passé à côté de la forme adéquate pour transmettre l’émotion que lui a communiquée le livre.
Connemara, d’Alex Lutz, avec Mélanie Thierry, Bastien Bouillon, Jacques Gamblin, Clémentine Celarié, 2025, 112 minutes, Cannes Premières,
Visuel (c) StudioCanal