Cannes, jour 8 : animations, compétition et premières clôtures

Scarlett vise Sundance plus que Cannes

À 8h30 , en salle Debussy, nous avons finalement pu rattraper le premier long métrage de Scarlett Johansson, Eleanor the Great, qui est une plongée dans les milieux juifs new-yorkais à travers l’amitié d’une très vielle dame juive et d’une étudiante en journalisme. Le point commun entre les deux ? Le deuil et le chagrin. Une comédie douce-amère au sujet éminemment sympathique, mais filmé trop sagement pour avoir vraiment toute sa place sur la Croisette.

Le Japon d’Amélie Nothomb fait « Kimchi » blanc en film d’animation

En avant-première et en séance spéciale dans la salle Agnès Varda, nous avons vu Amélie et la métaphysique des tubes de Mailys Vallade et Liane-Cho Han. L’adaptation du best-seller de l’auteure belge, Amélie Nothomb, sur son enfance à Kobé est traduite par un dessin joyeusement translucide et inspiré de l’univers de Miyazaki. Mais la voix enfantine haut perchée, les messages appuyés et les dialogues plombent ce très joli projet.

Pawards : les animaux dans les films

À 16h, sur la plage du festival avait lieu la première édition des Pawards, la cérémonie qui récompense les animaux. C’est Christophe Beaugrand qui l’animait en compagnie d’un jury d’exception préside par Stéphanie Chermont. Un moment où une vétérinaire a pu s’exprimer sur la croisette pour plaider pour plus d’empathie et de tolérance à l’égard de tous les animaux, domestiques ou pas. Et où Tristane Banon a remis un prix … à Ovidie.

Jodie illumine Vie privée 

Dans l’après-midi, c’était la reprise au Cineum de Vie privée de Rebecca Zlotowski, présenté hors compétition. Le film évolue au gré des humeurs d’une psychiatre, interprétée par Jodie Foster, qui cherche à comprendre la mort d’une de ses patientes (Virginie Efira, transparente pour une fois) et qui met un peu de temps à trouver le bon ton. L’histoire, parfois bien invraisemblable, offre surtout un rôle en or à Jodie Foster qui campe, avec son si bel accent, une femme qui retrouve progressivement le goût des autres et l’amour avec son ex – Daniel Auteuil, perfect as usual. Souvent drôle (voire très drôle), cette comédie policière sous hypnose ne se prend pas au sérieux et s’avère être un rayon de soleil qui fait sacrément du bien alors que la fatigue se fait sentir et que tous les films ne sont pas franchement joyeux. Du coup, on est toujours amoureux de Jodie ? Ben, meuh, moui, carrément et même à la folie…

Connemara : Alex Lutz adapte Nicolas Mathieu

Fan de la première heure de l’auteur de l’est, Nicolas Mathieu, Alex Lutz reste derrière la caméra pour mettre en image le texte de ce dernier, Connemara. Il réunit à l’écran Mélanie Thierry et Bastien Bouillon sur un thème assez proche que ce dernier incarnait dans le film d’ouverture, Partir un jour. Nous avons vu Connemara en salle Debussy à 20h et suivi le retour aux premières amours des héros. Ici s’ajoutent des personnages secondaires canons (incarnés Clémentine Celarié, Jacques Gamblin ou André Manoukian) et la question de l’extraction sociale. Les acteurices sont formidables et le roman respecté. N’empêche qu’Alex Lutz filme de manière maniérée et abuse des voix off. Un petit côté Cassavetes pas tout à fait réussi pour transmettre une émotion dont ses comédien•nes sont les meilleurs vecteurs.

Valeur sentimentale de Joachim Trier

À 22h, toujours en Debussy, Valeur sentimentale de Joachim Trier explorait avec sensibilité les liens familiaux fragiles et les blessures transgénérationnelles à travers le retour d’un père cinéaste (Stellan Skarsgård) dans la vie de ses filles après la mort de leur mère. Il propose à l’aînée, Nora (Renate Reinsve), de jouer dans son nouveau film tourné dans la maison familiale, mais face à son refus, il engage une star américaine (Elle Fanning). Entre mélodrame bergmanien et comédie douce-amère, le film commence de manière hachée pour finir par des longs plans étirés contemplatifs. Une oeuvre visuellement marquante.