Cannes, Jour 2 : Coppola nous déçoit, Mika nous fait manger des glaces et « Diamant Brut » nous fait réfléchir

Diamant brut, une pépite

La journée donc a commencé un peu en retard, à cause de la sécurité renforcée, pour la projection en salle Agnès Varda du premier long métrage d’Agathe Riedinger, Diamant brut : un film social et un portrait de femme sensible et punk qui risque fort d’être palmé et qui nous a beaucoup fait réfléchir.

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Les Damnés aux belles fulgurances de Minervini

Suite à son ouverture la veille, Un certain regard dévoilait un premier film. Un projet faisant saliver car signé par Roberto Minervini, un réalisateur axé cinéma d’auteur qu’on aime suivre. Italien installé aux États-Unis, il sonde, de film en film, les marges de ce grand territoire. Ici, il fait dans l’historique, en s’attachant à une poignée de soldats de la Guerre de Sécession envoyés au Nord, dans le vide quasi complet. Ce travail offre au final, plutôt que de l’émotion forte, de belles pistes de réflexion.

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À son image, une adaptation un peu pâle du roman de Jérôme Ferrari

Nous attendions avec impatience, du côté de la Quinzaine des cinéastes, un autre portrait de femme. Malheureusement, Thierry de Peretti qui nous avait tant avait marqués avec Une vie violente a adapté trop littéralement cette histoire de femme corse, photographe qui vit de l’intérieur, la montée de la violence des années 1970 à 1990. C’est un vrai film en costume, lancinant, et il n’est pas sûr que le public international comprenne et apprenne de l’histoire de la Corse en le voyant, ce qui faisait toute la beauté du livre. On aime y découvrir l’actrice Clara-Maria Laredo qui ne parvient néanmoins pas à faire vivre le personnage d’Antonia.

On becoming a Guinea fowl, comédie de Zambie très maîtrisée

Encore une fois au sein d’Un certain regard, un nom, révélé la dernière décennie, revient : celui de la réalisatrice Rungano Nyoni, qui avait signé I am not a witch. Cette fois, elle s’attache à une famille foutraque, représentative des contradictions de la Zambie actuelle. Un opus drôle à la mise en scène très carrée et respirante.

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Los hiperboreos : la magie très noire du duo Joaquin Cocina et Cristobal Leon

On les attendait, ils ne déçoivent vraiment pas. Parmi la sélection de films qui seront montrés au cours de la Quinzaine des cinéastes, on retrouve le nouveau travail du duo de réalisateurs chiliens, Joaquin Cocina et Cristobal Leon. On les avait découverts avec un long-métrage d’animation pas destiné aux enfants, en 2018 : La casa lobo. Ils surprennent, et reviennent, juste 1h03 durant, avec un film mêlant quelques vrais acteurs et des marionnettes, principalement en papier. Comme une sorte de Muppet Show pour adultes. Qui oppose, au final, une présentatrice-psy et l’esprit maléfique d’un nazi chilien homme politique et poète fantasque, qui exista vraiment. Hors-normes et assez magnifique.

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Bird, la poésie d’Andrea Arnold n’opère pas

La réalisatrice anglaise de Fish Tank a délaissé le documentaire et les vaches pour revenir à un film social qui met en scène, dans le Kent, l’adolescence de la jeune Bailey (Nykiya Adams, magnifique) qui vit avec son père, délaissée par ses deux parents, et qui fixe la beauté avec la caméra de son téléphone bleu. La mise en scène et la photographie sont somptueuse, l’apparition de Franz Rogowski est magique, mais c’est très lent, lancinant, et ne nous fait pas voir le monde avec un œil neuf. Bref on s’ennuie beaucoup dans Bird et c’est dommage.

Le naufrage Coppola

Très attendue, la montée des matche de Megalopolis a eu lieu, mais la projection a suscité autant de gêne que de déception. Un naufrage ! Quel dommage !

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Something old Something new Something borrowed, un peu ardu

Film somme toute marquant mais ardu à suivre, ce long-métrage d’un nouveau venu argentin retrace le parcours d’une mère bookmakeuse et de sa famille, dans un pays désespéré. Prenant du réel ancien pour le décaler juste ce qu’il faut vers la fiction, il montre une certaine maîtrise, mais reste extrêmement sobre.

La musique et le plaisir à l’honneur

Cette journée a été marquée pour nous par plusieurs moments musicaux passionnants. D’abord l’ouverture de la plage magnum s’est faite en deux temps : à 13h, nous étions invités à partager avec un public habillé en rose « euphoria » et glitter à écouter notre « host » Nicky Doll présenter une rencontre originale : le DJ australien Troye Sivan avait remixé son tube « Honey » sur le modèle des trois nouveaux parfums de bâtons gourmands: chill, euphoria et wonder. Et nous avons ou écouter ces version en présence d’Iggy Pop lui-même ! Le mot d’ordre était « Wherever pleasure takes you » que nous avons retrouvé le soir avec Justice, Mika et aussi Pierre Garnier en concert ! Des moments suspendus de plaisir en effet.

Enfin, les sessions Sunset Live de la Sacem ont commencé chez Nomade et nous avons eu le plaisir de découvrir le groupe formé par Noé Boon et Richard Sears, « Faux Amis ». Nombreuses et nombreux ont découvert leur musique avec la série de Judith Godrèche, Icon of French cinéma dont Faux amis signe la BO. En live c’est solaire, bluzzy et extrêmement précis. Un très joli moment de musique en fin de journée.