La 78ème édition du Festival de Cannes s’est ouverte ce 13 mai 2025 au Palais des Festivals. Une cérémonie signée Laurent Lafitte, dans un ancrage politique assumé.
C’est le moment tant attendu des cinéphiles du monde entier. La grand-messe du septième art débute officiellement ce 13 mai 2025 pour une durée de 11 jours, avec une cérémonie dirigée par Laurent Lafitte au Palais des Festivals. Cette année, c’est aussi le théâtre de déclarations politiques fortes et assumées.
Maître de cérémonie pour la seconde fois après 2016, Laurent Lafitte a ouvert la soirée avec un hommage à l’actrice Émilie Dequenne, décédée d’un rare cancer le 16 mars dernier à l’âge de 43 ans. Il poursuit avec un discours soulignant le rôle essentiel du cinéma dans la société. Partisan d’un cinéma engagé, il énumère de nombreux acteurs qui luttent pour des causes sociales et humanitaires. Le maître de cérémonie rend notamment hommage à Volodymyr Zelensky, « un acteur devenu chef de guerre ».
C’est au tour de Juliette Binoche d’entrer sur scène. Présidente du jury de cette 78ème édition, l’actrice est vêtue d’un voile blanc. Rappelant une colombe, symbole de paix, elle aussi rend quelques hommages. La comédienne prononce un discours fort politique, avec un mot pour les otages des attentats du 7 octobre et la mort de Fatima Hassouna, photo journaliste palestinienne. « Elle aurait dû être là », souligne-t-elle.
Et comment ne pas rendre hommage au grand David Lynch ? Décédé le 16 janvier dernier à l’âge de 78 ans, le réalisateur s’est à jamais ancré dans le septième art. Ce soir, c’est Mylène Farmer qui chante en sa mémoire, après qu’un extrait de son film Sailor et Lula soit diffusé à l’écran. Pluie d’émotions dans le Palais.
« Il n’y a personne qui mérite plus cette palme d’or d’honneur que Robert De Niro », déclare Leonardo DiCaprio. Accueilli d’une standing ovation qui ne sera jamais assez longue pour saluer son talent, l’acteur de 81 ans commence son discours en français « merci infiniment ». Pour continuer sur le ton politique de cette cérémonie, le cinéaste affirme que « l’art est inclusif, il réunit les gens et est en quête de la liberté. C’est pour cela qu’il est menacé. Nous sommes une menace pour les autocrates et les fascistes de ce monde ». Une déclaration puissante et juste qui a résonné dans le public, l’acclamant d’applaudissements.
Après l’avoir ironiquement traité d’ « égoïste » car il arrête sa carrière au bout de 10 films, Laurent Lafitte accueille Quentin Tarantino sur scène. Le réalisateur de Kill Bill, en criant fièrement, déclare ouverte cette 78ème édition du Festival de Cannes. Que la grand-messe du septième art commence !
Visuel : © Guillaume Horcajuelo / EPA