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Brian Wilson, le surfer de bonnes vibrations, a pris sa dernière vague à l’âge de 82 ans

par Yves Braka
12.06.2025

Quand on évoque les figures marquantes de la musique des années 60, on cite naturellement les Beatles, et immédiatement après, les Beach Boys. Ces deux groupes ont, par leur créativité exceptionnelle, influencé toute une génération de musiciens tout en s’inspirant mutuellement. Derrière les Garçons de Plage se cachait Brian, l’aîné des frères Wilson. Comment ce gamin d’Englewood, en Californie, est-il devenu l’un des grands génies créatifs, à l’égal de Paul McCartney ? Nous allons tenter de vous l’expliquer.

Plutôt que d’évoquer l’histoire chronologique croisée de Brian et des Beach Boys — parfaitement documentée dans d’excellents ouvrages comme « I Am Brian Wilson: The genius behind the Beach Boys » de Brian Wilson et Ben Greenman, ou dans les quarante pages de Wikipédia qui leur sont consacrées —, nous préférons parler musique.

La période Surf Rock

À l’automne 1961, les trois frères Wilson — Brian, Dennis et Carl —, leur cousin Mike Love et leur ami Al Jardine créent leur premier groupe, baptisé « The Pendletones ». Guidés par Dennis, le seul véritable surfer du groupe, Brian et Mike composent « Surfin’ », première chanson de la formation qui remporte un modeste succès local. Le Surf Rock venait de naître.

Fondé sur une rythmique à la Chuck Berry et des harmonies vocales inspirées des Four Freshmen, Brian Wilson forge un son qui deviendra l’image sonore d’une Amérique conquérante du début des années 60. Portés par un marketing mettant en avant les plages, les jolies filles en bikini et les bolides rutilants, les Beach Boys deviennent les porte-étendards du pays.

Les productions se succèdent à un rythme effréné : jusqu’à trois albums en 1964. On y trouve des morceaux devenus aujourd’hui des standards (« Surfin USA », « Little Deuce Coupe »…) côtoyant des compositions moins inspirées.

Le virage Beatles

En 1964, la déferlante Beatles les contraint à se réinventer. C’est alors que sort le single « I Get Around » / « Don’t Worry Baby », qui atteint le sommet des charts et que Brian considère lui-même comme son meilleur titre. Cette face B révèle une nette évolution dans sa composition, mettant en lumière son admiration pour l’œuvre de Gershwin et de Burt Bacharach — une influence qui marquera durablement leur carrière.

Soumis à une forte pression par la concurrence des « Quatre de Liverpool » et de Phil Spector, Brian commence à souffrir de troubles nerveux et à consommer diverses drogues. Cela n’empêche pas la sortie de « The Beach Boys Today! » (mars) et « Summer Days (And Summer Nights!!) » (juin), parsemés de petites perles comme « Help Me Rhonda » et surtout « California Girls », où le travail de composition se fait de plus en plus raffiné et mélodique, avec un magnifique travail de production.

Le cas « Pet Sounds »

En 1966, il s’attelle à la réalisation de son album-concept « Pet Sounds », qui devait constituer l’apogée de sa carrière. Le travail de studio est colossal : entouré des meilleurs musiciens de session, le groupe n’intervient que pour les parties vocales. Cet opus recèle des compositions magnifiques comme « Wouldn’t It Be Nice », « Sloop John B. » et surtout « God Only Knows », considérée par Paul McCartney comme la plus belle composition du XXe siècle. Ces chefs-d’œuvre sont entrecoupés d’instrumentaux — une originalité pour l’époque qui a peut-être contribué à l’accueil mitigé du public lors de sa sortie en mai.

Le coup de grâce est porté en août par la sortie de « Revolver » des Beatles, qui connaît un succès international immédiat.

Marilyn, sa femme de l’époque, confiera plus tard : « Quand il n’a pas été reçu par le public de la manière dont il pensait qu’il le serait, cela l’a fait reculer… mais il n’a pas abandonné. Il ne pouvait pas abandonner. Il avait besoin de créer davantage. »

Wilson travaille alors intensivement sur le single « Good Vibrations », qui devient un énorme succès et atteint la première place des charts américains en décembre. Fortement inspiré du « Mur de Son » de Phil Spector et utilisant même ses musiciens de studio du Wrecking Crew, il réalise une production sonore qui fait encore référence aujourd’hui.

La descente aux enfers

Malheureusement, dès l’année suivante, l’état de santé mentale de Brian se détériore. Se succèdent confinements et séjours en cliniques psychiatriques, avec des répercussions considérables sur sa création. Les autres membres des Beach Boys tentent de pallier sa défaillance, sans grand résultat. Pour les albums suivants, les compositions de Brian sont écartées de la réalisation finale.

Durant ces longues années difficiles, le succès surprise de la compilation « Endless Summer », qui devient le deuxième album numéro un du groupe aux États-Unis en octobre 1974, démontre que le public n’a pas oublié les Beach Boys et reste fidèle.

Mais la vie de Brian Wilson oscille entre instabilité mentale, alcool, drogues et boulimie. Ce n’est qu’en 2004 qu’il parvient à remonter sur scène pour une tournée « Pet Sounds », qu’il reproduira en mars 2016 lors de la tournée mondiale du 50e anniversaire de l’album, annoncée comme ses dernières performances de cette œuvre.

En 2011 sort l’album « Smile », abandonné en 1966. On y retrouve tout le talent de compositeur de Brian d’avant que la maladie n’en prenne le contrôle.

Un auteur-compositeur-producteur majeur du XXe siècle

Brian Wilson demeurera un artiste majeur qui aura apporté, d’abord avec le Surf Rock puis avec ses albums-concepts, une richesse créative inestimable. Chaque réécoute de ses œuvres majeures nous fait découvrir un nouvel aspect de sa production, source d’inspiration intarissable pour tous les artistes. Rappelons le clin d’œil des Beatles avec « Back in the USSR ». Et même si la seconde partie de sa vie fut rongée par la maladie, il nous lègue des œuvres d’une richesse inestimable et un bonheur intact à leur écoute.

Visuel :©Brother Records-Domaine public