Cela ne vous aura pas échappé, au vu de la politique d’affichage : la deuxième saison de la série « Culte », Bref, de Kyan Khojandi et Bruno Muschio est de retour depuis la Saint Valentin sur Disney+. Avec des épisodes plus brefs du tout (30 à 40 minutes) la série sort de son concept pour proposer le portrait attachant d’un quadra qui se remet en cause, entouré d’amis fidèles…
Pour écouter la chronique de Yaël Hirsch dans les «Matins Jazz» du 18 févrir, c’est ici :
Tout commence par un accident terrible du couple glamour qu’il forme avec … Dora Tillier. Comment s’en remettra-t-il ? Heureusement ses amis (dont son ex qui a bien réussi) forment un chœur aidant et bienveillant dans cette tragédie grecque modernisée à l’heure des applications de dating. Laissé lessivé sur le carreau de leur appartement vide et sans un sous sur son compte en banque, le héros empâté, chauve et toujours aussi Geek de Bref a une vie plus urbaine que jamais… De sa fameuse voix off analytique, il commente les situations de son quotidien, nous invitant à une introspection générale qui grandit d’autant plus que le format de la pastille est débordé pour devenir, avec l’âge, une série « plus classique ». Même si elle n’oublie pas d’appeler un chat, un chat et de savoir, souvent, être très crue.
Or, ce format convient bien pour souligner ce qui fait la plus grande force de Bref, sa poésie. Qu’il s’agisse de figurer les choix de vie amoureuse comme des voitures qu’on bricole au garage avant de traverser la vie, ou pour décrire comme un jeu-vidéo le combat injuste et terrible d’une famille contre le cancer de l’un des leurs, ces images sont toutes percutantes et nous permettent de sortir du quotidien très parisien, bobo, branché du héros pour prendre une saveur universelle.
Si certaines stars font des apparitions (Jonathan Cohen en copain un peu zinzin, Noemie Lvovsky en gérante de boutique de jouets geeks ou Alexandre Astier en psy alcoolisé), le pré-carré de Bref est conservé avec Alice David en ex qui a su sublimer leur histoire (et tendre un sacré miroir au héros), Baptiste Lecaplain en papa fondant, Bérengère Krief en ex de bons conseils et Mikaël Alhawi en ami-boulet qu’on ne lâche pas. L’amitié, mais aussi la famille, demeurent des valeurs sûres dans une saison tout ou « tout redémarre » au point de quasiment appeler à une certaine sagesse…
Bref en long, flirte avec la poésie et la philosophie, dans une mise en scène impeccable d’une vie où tous les âges du héros se croisent pour qu’elle ressemble à un point pivot de toutes les nôtres. Chapeau bas à l’équipe et à nous de ne pas bouder notre meilleur plaisir.
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