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30.06.2023 → 29.07.2023

Audrey Bonnet : « c’est Hamlet qui m’a attaquée en premier »

par Marcel Simon
le 05.07.2023

Il n’y a pas que le festival d’Avignon qui se charge du théâtre en juillet ! Non ! Le Théâtre de Verdure, dans le bois de Boulogne fait aussi événement ! Pendant un mois, les spectacles se succédent. A cette occasion, nous avons rencontré la comédienne et desormais metteuse en scène Audrey Bonnet qui met en scène sa version d’Hamlet.

 

 

 

Audrey Bonnet, on vous connaît essentiellement comme comédienne, notamment chez Pascal Rambert, comment passez-vous de l’autre côté, celui de la mise en scène ?

C’est la Troupe du Théâtre de Verdure qui m’a proposé de venir l’accompagner dans l’écoute et le regard pour jouer Hamlet. C’est un  projet que la troupe avait depuis la naissance du Festival et dont elle m’a fait part il y a quelques semaines ! ( Lors de la première édition du festival en 2022, j’avais travaillé avec les actrices et les acteurs de l’ESAD pour une lecture de La terre n’est rien d’autre qu’un morceau de ciel, de Sabine Garrigues. Et avec Mathieu Genet, nous avions présenté Sur les chantiers de l’éternité ) C’est une commande, une tentative, que j’ai acceptée avec joie, ouvrir des voies en 4 semaines pour que les actrices,  Mélody Pini, Lisa Pajon, Julie Pilod, Clara Pirali,  et les acteurs, Mathieu Genet, Carles Romero Vidal, Nicolas Senty, Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre, puissent déplier ce texte, l’explorer dans sa transmission, et se risquer à leurs propres tentatives.

 Il y a quelque chose qui me trouble au début de ce travail car j’ai l’impression que mon corps devient 8 corps qui cherchent, qui doutent, qui trouvent aussi et que mon travail est aussi d’accepter et d’apprivoiser ce mouvement pour y trouver un équilibre. Au fond, c’est la Troupe qui se met en scène. Cela s’invente avec elles avec eux, nous avançons pas à pas, ensemble, de manière organique, avec les préoccupations de chacune et chacun,  dans un temps très resserré car la troupe joue et répète en même temps d’autres textes, et organise tout le festival. 

  Quand j’émets un texte, mon imaginaire crée des pulsations, des lignes de fuites, des contradictions,  des points d’accroche,  pour être.  Là c’est comme s’il y avait la tentative de relier les imaginaires entre eux pour les faire vibrer sur toutes leurs fréquences.

 

Autre surprise, vous qui avez tant joué des textes contemporains, pourquoi vous attaquez vous à Hamlet ?

Disons plutôt que c’est Hamlet qui m’a attaquée en premier, à l’école, lorsque j’ai commencé le théâtre. C’est assez vite devenu mon terrain d’entraînement pendant mes études et au Conservatoire. J’avais ce rêve qui mettait en mouvement ma pensée, mon énergie de jeune comédienne. 

Un matin, au Conservatoire, Stuart Seide, en colère alors que personne n’avait rien préparé pour son cours, nous a demandé de rassembler toutes les versions d’Hamlet et de le monter en une matinée. J’ai le souvenir d’un temps merveilleux, toutes et tous se jetaient dans les mots avec une chronologie inventée sur le moment. La proposition de la troupe a réveillé ce souvenir, ce diamant brut, comme un chantier infini auquel on pourrait revenir tout le temps et qui éclaire toujours autre chose selon le moment, selon nos vies.

Cette pièce est une énigme, elle met constamment en question le théâtre, les acteurs, les actrices, notre rapport au monde, elle nous met face à nous-mêmes,  c’est peut-être en l’éprouvant que j’ai eu envie d’aller vers les textes contemporains.

 

Quelles images de la pièce aviez-vous avant de commencer ? 

La première image qui m’est venue, ce sont les huit acteurs et actrices qui se passent le relais d’Hamlet : il n’est pas incarné en un seul ou en une seule, c’est la colonne vertébrale du travail. Une image en mouvement, sans contours . Une étoile filante.

 Des images du Hamlet de Thomas Ostermeier, comme des explosions, des flashs,  car c’était une mise en scène très puissante . Des images aussi de tableaux, des musiques,  d’une Ophélie contemporaine une cheffe d’orchestre, des morts debout. Et puis surtout un film « I’m not there » de Todd Haynes sur Bob Dylan à travers 6 êtres (prophète, poète, hors-la-loi…) qui incarnent le chanteur dans des corps, des sexes, des âges et des cultures différent.e.s. Comme si, pour raconter une vie il fallait passer par toutes les vies. 

 

En travaillant sur la figure d’Hamlet, avez-vous compris de nouvelles choses sur ce texte, de façon générale, comment le lisez-vous au XXIe siècle ?

On croit que l’on comprend toujours de nouvelles choses. A 9, autour de la table, tout se met en question, on peut s’accorder sur des sensations mais pas sur des choses établies. C’est comme regarder une sculpture dont on fait le tour et que l’on regarde avec différents points de vue. En questionnant une œuvre, on accepte que tous les points de vue aient une valeur. 

Ce travail fait apparaitre de plus en plus de possibles. Tout donne à être réfléchi et à réfléchir. Il n’y a pas de contours, ils sont constamment en devenir et c’est ça la force de l’écriture de Shakespeare. Une écriture reliée à la nature, aux étoiles, comme une respiration, une surface battante qui devient un endroit de projection. 

 

Parlez-moi de la mise en scène au Théâtre de Verdure  

Ma mission est de relier les pensées, les secrets,  de huit corps en mouvement dans l’espace et la nature, c’est très athlétique. Je me plugge sur leurs énergies, leurs inconscients, leurs fréquences. Emettre à l’extérieur ne réveille pas les mêmes muscles qu’à l’intérieur d’un théâtre.   Donner confiance dans ce qui semble imperceptible, dans les infrabasses. Laisser venir de loin. En répétition, nous oscillons entre majeur et mineur, entre un battement de cœur, proche et sourd et le claquement des mots dans l’air, l’intime très haut et l’universel tout bas, et inversement. 

Nous avons quatre semaines. Nous répétons entre 11h et 16h au soleil et nous jouerons dans la tombée du jour à la nuit ! Nous allons  faire l’expérience d’un temps à déplier qui se laisse modifier constamment par les ondes qui le traversent.

 

Votre « punchline » préférée de la pièce ?

 « Le théâtre est le piège où je prendrai la conscience du roi. »  Hamlet cherche à  piéger le roi dans l’aveu de son crime et c’est par le théâtre que cette vérité va émerger. Nous sommes tenus par le suspense de ce crime caché et la dimension métaphysique qui dépasse la ligne narrative. 

 

Visuel : @PaulineBeltran

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