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Astérix en Lusitanie, un très joli Pataquès

par Yaël Hirsch
13.11.2025

Le 41ᵉ album d’Astérix est sorti le 23 octobre et réjouit les vitrines et les familles. Sur le thème majeur de la saudade, avec une pointe de critique du capitalisme, voici nos irrésistibles Gaulois en route pour le Portugal où d’affreux Romains veulent s’enrichir avec des condiments de poisson qui voyagent dans tout l’empire…

Direction Olisipo (Lisbonne)

Dans les premières pages de l’album, on retrouve le marchand phénicien Epidemais qui a amené jusqu’au village des Gaulois, Boulquiès, un Lusitanien qui vient demander l’aide de la fameuse potion magique pour sauver un de ses amis accusé injustement d’avoir tenté d’avoir empoisonné César avec sa sauce de poisson très prisée dans l’Empire, le garum. Cela justifie un voyage vers un autre village d’irrésistibles humains et aussi vers une grande capitale de l’Empire romain.

Un voyage dans le Portugal Romain

Après les Bretons, les Normands, les Belges, les Corses et même les Hispaniques, c’est au tour des Lusitaniens d’être passés au crible d’Astérix et Obélix. Ces derniers se griment eux-mêmes en locaux pour enquêter sur le circuit du garum, ce qui permet de beaux allers-retours entre les clichés sur les Portugais (accent compris, comme d’habitude) et ceux des Gaulois les plus franchouillards du monde. Obélix pratiquant la saudade est vraiment attendrissant, surtout qu’il tombe une fois de plus raide amoureux de la fille de celui qu’il doit sauver…

Une critique en coin du capitalisme globalisé

Ce 41ème album est d’autant plus réussi, qu’entre le bateau phénicien, l’exportation du poisson local et la concurrence déloyale, les rouages de l’économie sont au cœur du sujet. Le doux (ou perfide) commerce semble avoir supplanté l’art de la guerre. Les références sont souvent plutôt contemporaines et on adore tout particulièrement le brainstorming marketing mené par Nioubiznes et la parodie d’évènement de lancement avec des people…

Astérix en Lusitanie est également le deuxième album de Didier Conrad avec Fabcaro qui a remplacé Jean-Yves Ferri depuis L’Iris blanc (2023). Et il témoigne d’une maturité acquise et d’une ligne très claire pour assurer la suite de Goscinny et Uderzo aux éditions Albert René.

Astérix en Lusitanie, scénario : Fabcaro, dessin :Didier Conrad, éditions Albert René / Hachette, sortie le 23/10/2025, 10,90 euros.
visuel : couverture d’album

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