Vendredi 17 janvier, l’exposition La figure du fou se termine avec une grande fête culturelle : La Nuit des fous. La horde, Madame Arthur, Zaho de Sagazan et Thomas Schlesser sont au menu de cette nuit folle. Arthur Binois, programmateur et adjoint au directeur de l’auditorium et des spectacles du Musée nous en dit plus sur ce qui nous attend et sur la diversification des programmation du Louvre.
Cette programmation fait partie de la vision de la directrice du Louvre, Laurence des Cars. Pour elle, un musée vivant, aujourd’hui doit donner une place aux créateurs vivants. Cela se traduit par des invitations de plasticiens mais aussi de musiciens et des comédiens. L’art a toujours été en dialogue avec les différentes disciplines. L’idée est que le musée reste un lieu d’inspiration pour les artistes d’aujourd’hui. Mais également que la programmation s’oriente vers de nouveaux publics. Le spectacle vivant, la musique ou la danse permettent de faire venir d’autres générations et des visiteurs et visiteuses venu.e.s d’autres horizons, en multipliant les portes d’entrée dans le musée. Cela fait longtemps que nous portons ce travail, et nous avons pu très vite constater que cela attire un public différent : il y a 20 à 30 % de primo-visiteurs pour un événement comme La Nuit des fous au Louvre.
Ce sont des choses complémentaires, qui ont vocation à parler à tout le monde. Toutes les disciplines et tous les profils de spectateurs doivent être représentés. La programmation croise histoire de l’art et art contemporain, et nous ouvrons aussi d’autres liens, avec des événements liés à la musique actuelle. Cela complète le paysage de la programmation d’un grand musée.
Il y a différentes façons de programmer. Au Louvre, l’actualité est toujours très riche. Le musée propose de grandes thématiques de saison autour des galeries, des programmations culturelles ou des moments plus liés aux lieu. Par exemple, les Étés du Louvre permettent de rouvrir des espaces comme les salles du musée ou les gradins. Il y a aussi des programmations hors-les-murs en été, ainsi que des événements plus exceptionnels liés à l’actualité, comme les Jeux Olympiques, avec des façons diverses d’y participer.
Aller chercher des publics différents est une question de marketing et également le fruit du travail des équipes de communication du Louvre. Et c’est toujours un chantier : on n’a jamais la communication parfaite. Il faut choisir quels médias utiliser pour communiquer sur ces événements, et déterminer les gens à qui envoyer l’information. Cela passe également par une gestion fine des données, pour cibler les primo-visiteurs ou d’autres publics potentiellement intéressés. À mon échelle, au niveau de la programmation, je cherche des artistes qui amènent d’autres publics au Louvre. Ainsi pour la Nuit des fous, les fans de Zaho de Sagazan ou les habitués de Madame Arthur ne sont pas forcément au courant des programmation du Louvre. Ce sont alors directement les artistes qui parlent à leur public et peuvent leur donner envie de venir au musée.
Pour la plupart des publics attendus ce soir là, ces événements seront peut-être la première fois au Louvre. Nous essayons, dans la programmation, d’avoir une palette large : ateliers, visites et cette conférence : elle sera décalée et dure une heure. Il n’y aura pas de colloque d’histoire au Louvre, ce soir-là.
C’est un peu la philosophie de cette soirée depuis le début ! L’idée est que l’évènement soir un peu comme un amuse-bouche : plein de choses vont se passer en même temps et on ne pourra pas tout voir ! Et pour goûter au dessert : il faudra revenir ! Mais en même temps, alors qu’on attend 5 à 6000 personnes, il y aura plein d’ateliers différents : des masques, du Bingo Drag, un atelier thaumatrope… Toute le monde pourra participer.
Compagnon de toute l’aventure artistique de cette exposition, François Chaignaud a présenté sa création en ouverture du Festival d’Automne, avec son spectacle Petite Joueuse. En tant que personnage régulièrement invité du cabaret de Madame Arthur, il revient également à travers une réinterprétation du cabaret, puisant son inspiration dans l’univers du livre médiéval et ses marges foisonnantes.
Je vais prendre un peu de hauteur : toute programmation culturelle est politique. Nous défendons un mode ouvert sur la société. Un évènement comme la Nuit des fous est là pour rappeler ce rôle de la culture et surtout pour la donner à voir et à entendre.